La pollution de l'air est inquiétante: au début de l'année, le taux de particules fines a grimpé en flèche pour ensuite jouer au yo-yo.
Parmi les gros pollueurs, un dont on parle rarement, c'est le scooter. Si vous pensiez que ce deux roues pollue moins qu'une voiture, vous allez tomber de haut, les chiffres sont catastrophiques!
Records de pollution et inaction
En matière de pollution de l'air, on vient d'assister courant avril au petit jeu politique entre cantons et Confédération consistant à ce renvoyer la balle. Pourtant, c'est notre santé qui est en jeu. La pollution de l'air est inquiétante: au début de l'année, le taux de particules fines a grimpé en flèche pour ensuite jouer au yo-yo.
Parmi les gros pollueurs, un dont on parle rarement, c'est le scooter. Si vous pensiez que ce deux roues pollue moins qu'une voiture, vous allez tomber de haut, les chiffres sont catastrophiques!
Quant à ces particules fines, très nocives pour la santé, ce n'est pas parce que leur taux est plus faible depuis début avril qu'elles ont disparu! Face à cela, que font les politiciens? Pas grand chose, pourtant les limites ont déjà été dépassées des dizaines de fois par endroits! A Lausanne, par exemple, le record suisse a été battu en février dernier avec 223 micro grammes par m3, alors que la norme journalière à ne pas dépasser est de 50 !
A Lausanne, à la station de mesures de poussières fines exploitée par la Confédération, à quelques cent mètres de la cathédrale, nous sommes avec Sylvain Rodriguez, Service environnement et énergie Lausanne : « Pendant l'année 2006, année particulière du point de vue météo, on a enregistré plus de 30 dépassements de la valeur journalière lors de ces trois premiers mois. Au printemps, les conditions sont plutôt favorables à la dispersion des polluants, mais dès l'arrivée de l'inversion thermique, en octobre, on va avoir d'autres dépassements ».
En trois mois, Lausanne a eu autant de dépassements que sur toute une année. Compte tenu de ceux que l'on peut prévoir pour octobre, il y a de quoi se faire du souci... Or, en février, au gros de la crise, les autorités cantonales, qui auraient eu la compétence de prendre des mesures, n'ont pas bougé. Comment expliquent-elles leur inaction ?
Charles-Louis Rochat, Conseiller d'Etat, Vaud : « J'aimerais préciser que Lausanne n'était pas seule, et que notre centrale de mesure est dans un site particulièrement exposé. Le phénomène est connu : les particules fines en hiver et l'ozone en été. Nous devons agir sur deux axes : l'axe du symbole et l'axe des mesures ».
En février, vous avez été pris au dépourvu ?
Charles-Louis Rochat: « Je ne dirai pas au dépourvu...sur l'ensemble de la Suisse, nous avons besoin d'une stratégie globale. Le fédéralisme ne nous aide pas. Nous devons nous améliorer ».
Le fédéralisme est-il une excuse ? En tout cas, il n'a pas empêché, onze cantons – tous alémaniques – de prendre des mesures d'urgence : Bâle, Berne, et les autres ont promulgué le 80 km/h. Des limitations de vitesse controversées, notamment par le TCS.
Hanspeter Uster, Conseiller d'Etat, Zoug : « Les limitations de vitesse, c'est un des domaines où les cantons ont la capacité d' agir et j'ai utilisé cette possibilité. »
Autre exemple : à Zurich, la ville a distribué 7500 cartes de transport gratuites lors de ces pics de pollution
Pourquoi le canton de Vaud n'a-t-il pas pu faire preuve audace ?
Charles-Louis Rochat : « Je ne suis pas coincé. Je suis favorable à un certain nombre de mesure. Tout ce qu'on peut faire pour préserver l'environnement doit être fait, mais on ne peut pas bloquer l'économie, toute la circulation, c'est hors de question ; mais il faudra oser être impopulaire, c'est notre mission parfois ».
Dans les faits, en mars, lors d'une nouvelle poussée de fièvre, Vaud n'a fait que publier un communiqué dans lequel il donne des conseils de ce type : éviter tout exercice physique prolongé ; pour les personnes à risques, éviter des sorties prolongées en ville, marcher tranquillement.
Le canton de Vaud continue de préférer restreindre d'abord la liberté de la population en général, avant celle des automobilistes.
Charles-Louis Rochat : « Lorsqu'on compare avec les taux des grandes métropoles étrangères, on est largement en-dessous, donc il n'y a quand même pas de risque pour la santé publique. Mais je suis préoccupé par ce que la situation pourrait devenir, si nous n'agissons pas. En tant que responsables politiques, nous devons agir ».
Espérons qu'à la prochaine alerte, les autorités romandes n'attendront pas la bise, les bras croisés !
Fines et ultra-fines, des particules dangereuses !
En l'occurrence, les directeurs cantonaux n'ont pas pris pas de décisions pour lutter contre les poussières fines, les mesures urgentes comme la limitation de vitesse seront discutées dans le détail en septembre seulement. La limitation à 80 km/ h sur les autoroutes s'est avérée pourtant efficace dans les cantons alémaniques qui l'ont appliquée en février : le taux de micro-particules s'est abaissé de 5 à 10%. Du côté de la Confédération, Moritz Leuenberger, ministre des transports, avait annoncé en février un plan d'action qui n'a toujours pas été mis en application : il s'agirait, entre autres, de rendre obligatoires les filtres à particules pour les véhicules diesel. Là aussi, les lobbies, comme celui des transporteurs routiers, font barrage.
En attendant que ça bouge, les conséquences concrètes sur la santé de ces particules libérées par le trafic, entre autres, sont incontestables : les particules fines sont dangereuses, les ultra-fines sont ultra-dangereuses. Et les enfants, baladés dans leurs poussettes au raz des pots d'échappement, dégustent! Constat inquiétant dressé par un pneumologue...
Philippe Leuenberger, chef division pneumologie CHUV :
« L'augmentation [des consultations médicales cet hiver] est de l'ordre de 20 %, et il y a d'autres indices : la vente des médicaments antiasthmatiques, l'absentéisme scolaire et professionnel. Au plan de la santé publique, c'est tout sauf insignifiant »
La pollution de cet hiver a mis en évidence les particules fines produites par nos cheminées, par le trafic, et en particulier les véhicules diesel circulant sans filtre
En fait, comment agissent-elles ces poussières fines, appelées aussi PM (particules de matières)?
Philippe Leuenberger : « Les PM volumineuses sont bloquées au niveau du nez. Les fines pénètrent profondément à l'intérieur des poumons, et exercent un effet irritant, voire traversent les poumons, pour arriver dans la circulation sanguine. Elles exercent des effets sur le système cardiovasculaire. »
Quels sont les effets à court terme ?
Philippe Leuenberger : « Il y en a dès le 2e jour. Les symptômes : irritations bronchiques. Toux, asthme plus grave, essoufflement à l'effort, respiration sifflante et une augmentation des troubles du rythme cardiaque qui peuvent amener à une hospitalisation, une cascade de complications aboutissant jusqu'au décès. »
Les micro lésions dans les poumons peuvent aller jusqu'au cancer. Les Américains, les premiers, ont étudié les seuils dangereux.
Chez nous, la norme journalière à ne pas dépasser, c'est 50 micro grammes par m3. Que penser des rues où ce taux est fréquemment atteint (par exemple Sion était aux alentours des 50 microgrammes par m3, le 17 mars dernier, Payerne les 19 et 20 mars).
Philippe Leuenberger : « A ces taux-là, la majorité de la population est à l'abri, au-delà, une partie de la population sera incommodée. »
En mars, encore, on a atteint allégrement les 100 micro-grammes par m3 dans plusieurs villes (Berne et Lugano le 17 mars dernier, par exemple)... Quelle conséquence sur la santé ?
Philippe Leuenberger : « Pour ceux qui ont déjà une maladie, leurs symptômes vont être plus importants, yeux qui piquent, tousser pour un rien, de petits signes évidents pour le médecin. Ce n'est pas encore une maladie, et déjà un symptôme. »
En mars, on a quelquefois atteint les 150 micro-grammes par m3 ; mais en février, c'était toute la Suisse qui subissait ces dépassements, trois fois au-dessus des limites. Quels effets ?
Philippe Leuenberger : « C'est difficile de généraliser, mais on peut garder comme règle que plus la pollution est importante, plus les symptômes sont marqués. »
Ces données sont-elles parfois contestées ?
Philippe Leuenberger : « Elles reposent sur de nombreuses études en Europe, USA et Japon, ce ne sont pas des conclusions publiées dans un journal rare, ce sont des éléments tout à fait concordants récoltés sur des échantillons de population. »
Nous avons voulu savoir ce qu'un enfant respire dans une rue très passante;
nous sommes restés pendant 30 minutes, dans des rues à fort trafic de plusieurs villes romandes. Pour faire ces mesures, nous avons bien sûr remplacé la petite fille par sa poupée. Il s'agit pour nous, non pas de mesurer des moyennes journalières, mais de voir in situ ce qui se passe concrètement pour nos enfants.
Et pour la première fois, nous avons réalisé une mesure concernant les particules ultra fines, ces PM 2,5, qui font à terme le plus de dégâts. Pour l'instant, les cantons ne les mesurent pas, par manque de moyens financiers.
Nous avons utilisé un appareil spécifique, qui aspire l'air ambiant et enregistre les données.
Résultats :
à Fribourg 19 micro-grammes par m3 en moyenne
à Lausanne 22 micro-grammes par m3 en moyenne
à Genève 25 micro-grammes par m3 en moyenne
Quel effet sur les enfants ?
Philippe Leuenberger: « Ceux-là sont les plus mal placés : plus on est proche du sol, plus la densité est élevée, petite taille et poumons exposés aux complications. Sans vouloir demander aux pères de porter la poussette sur leurs épaules, ce serait ce qu'il faudrait faire pour la protection de l'enfant ! »
Les scooters, c'est pas si cool !
Il faut bien se rendre compte que nos enfants, dans leurs poussettes respirent autant de particules fines et ultra-fines que si vous les promeniez dans les rues de New-York ! C'est ce que montrent ces valeurs moyennes que nous sommes les seuls à avoir mesurés, Après tout ça, on se demande pourquoi il va falloir encore attendre un plan d'action coordonné des cantons! Ils veulent contraindre le Conseil fédéral à agir, bravo, on applaudira quand ce sera fait! Les poussières fines, elles, n'ont pas d'agenda politique! Heureusement, dans certains cantons, on a commencé à équiper les transports publics de filtres à particules, idem pour certains engins de chantiers, encore que du côté des entrepreneurs, il y ait beaucoup de réticences. S'ajoute le problème des chauffages au bois, et une source de pollution qu'on ne soupçonnait pas: les scooters! Petits, pratiques, les scooters sont une vraie calamité en termes de pollution.
Les scooters c'est sympa. Jusqu'à présent on ne se souciait pas d'eux, et ils bénéficiaient de normes de pollution très généreuses, bien au-dessous de ce qu'on exige des voitures. Mais, aujourd'hui, ils sont plus de 235'000 à rouler en Suisse. Un peu partout dans le monde, on commence à y regarder de plus près.
La haute école spécialisée de Bienne est un des deux laboratoires de Suisse très spécialisés dans le contrôle et l'analyse des gaz d'échappement. Elle a reçu le mandat de rédiger un rapport international sur la pollution des scooters.
Pierre Comte, ingénieur laboratoire contrôle gaz HES Bienne : « On fait la mesure sur un scooter 2 temps datant d'il y a 3-4 ans. On mesure les émissions gazeuses, le monoxyde de carbone, les hydrocarbures non brûlés, les NOX ... et les nanoparticules ».
Et les résultats ?
Pierre Comte : « On a roulé à 40 km h, à vitesse constante, on voit qu'il n'y a pas de NOX, ce n'est pas un problème qu'on rencontre avec les scooters. Par contre, le monoxyde de carbone , le CO, est en buttée de l'échelle de mesure. Au niveau du CO, l'analyse révèle un résultat à 12 g par km. C'est un résultat très élevé. La valeur limite est fixée à 8 gr, on dépasse de 50 %. Pour les hydrocarbures, on arrive à 2,6 grammes, par km c'est aussi assez élevé. Ce scooter ne serait pas homologué comme véhicule neuf aujourd'hui ! ».
Un scooter consomme un peu moins que la voiture la plus économe et pollue bien davantage.
A 40 km/h, une voiture propre rejette 0,1 gramme de CO par km ; avec 12 grammes par km, un scooter ordinaire pollue donc autant que...120 voitures... Ce qui corrobore les études du responsable de ce laboratoire :
Jan Czerwinski, prof. Thermodynamiques HES Bienne: « Cela ne m'étonne pas. Il s'agit de composants CO, qui ne sont pas convertis dans le catalyseur, un signe que le catalyseur n'est plus actif. »
La plupart des scooters ont un catalyseur, cela ne règle pas le problème ?
Jan Czerwinski : « Nous avons l'expérience que ces catalyseurs perdent leur efficacité après une année, deux ans d'utilisation. »
Autre problème, les particules, dont les scooters 2 temps sont aussi de gros producteurs... La preuve par les filtres, des filtres que ce collaborateur de la haute école introduit dans la chaîne des tests, pour mesurer les particules émises par le scooter.
Jan Czerwinski: « Voici, un filtre propre et un autre d'un scooter après 20 minutes, à 40 km/h. On voit la pollution : la couleur grise. Ce n'est pas parce que ce n'est pas noir, qu'il n'est pas nocif. Au passage d'un scooter, on sent ces petites gouttelettes d'huile qui sont invisibles et qui pénètrent dans nos voies respiratoires ».
Pourtant les possibilités technologiques existent pour produire des scooters moins polluants ?
Jan Czerwinski: « Oui, nous avons des moyens techniques, nous sommes chez nous sur la recherche de différentes améliorations, mais cela signifie un renchérissement du véhicule ».
Les scooters dernière génération respectent des normes plus sévères. La technologie a donc pu diminuer plus de la moitié des émissions polluantes. Pour les 2 temps, comme pour les 4 temps Quand on veut on peut.
Au fond, quel est le gros problème ?
Jan Czerwinski : « Les véhicules deux roues, les motos n'ont pas de test anti-pollution périodique. »
Le test anti-pollution est seul garant que les catalyseurs marchent correctement. Mais pour le rendre obligatoire, il faut une volonté politique.
Interview de Jean-Marie Mortier (uniquement en vidéo)
Jean-Marie Mortier est ingénieur et responsable des tests au sein du groupe Euroconsumers, il s'exprime sur la situation dans l'Union européenne (législation, contrôles, lobby...) et sur les possibilités techniques offertes.
Une ville exemplaire : Amsterdam
Dans les années 90 déjà , les autorités d'Amsterdam ont réussi à faire baisser de 25% le trafic- voitures. En mars dernier, elles ont décrété 50 mesures, pour assainir drastiquement l'air de la ville. Visite guidée dans les rues d'Amsterdam.
Christine van t'Hull, porte-parole de la Chancellerie, Amsterdam : « Nous sommes au centre d'Amsterdam. Devant la gare. Nous avons ici 5000 places de parc pour les vélos. 75 % des habitants possèdent un vélo et nous voulons les inciter à l'utiliser ! Les vélos représentent 40 % du trafic d'Amsterdam, les transports publics 20 %, et les 40 % restants sont les voitures. Nous voulons davantage de personnes à vélo et moins en voiture !
Vous voyez ici un feu qui compte les secondes jusqu'à l'arrivée du feu vert. Nous voulons que le vélo soit un véhicule plus rapide que la voiture. Alors nous allons installer sous les pistes cyclables, à 50 m du feu, un détecteur qui permettra au feu de passer au vert quand des vélos arrivent.
Le problème ici à Amsterdam, c'est que vous pouvez parquer votre vélo, mais vous ne savez jamais si vous allez le retrouver le soir. Alors la ville développe ce type de parking, réservé aux vélos, il est surveillé, et pas cher du tout. Ca ne coûte qu'un demi-euro pour une journée. Nous en avons déjà 7, et nous en construisons d'autres. »
Amsterdam se donne les moyens d'augmenter en douceur le nombre des petites reines. Mais les mesures concernent aussi les transports publics qui représentent le 20 % du trafic. Développement du tram, construction d'un métro, et... innovation. Il s'agit d'être propre à tous les niveaux.
Ici, ce n'est pas de la fumée qui sort du bus, mais de la vapeur d'eau. Les bus diesel vont être convertis en bus à hydrogène. Ils n'auront pas besoin de filtre à particules, pour être propres.
Le gros des mesures, et peut-être aussi les plus originales, visent la voiture, qui représente le 40 % du trafic en ville.
Par tous les moyens, on encourage les diesels à s'équiper de filtre à particule... Amsterdam chouchoute les voitures propres.
Paul Siderius, planificateur trafic, Amsterdam : « A l'avenir, les voitures propres paieront leur parking moins cher ici au centre d'Amsterdam. Votre voiture est inscrite sur la carte de paiement, et la borne saura si votre voiture est propre, et elle vous prendra jusqu'à moitié moins cher. »
« Ici, nous nous trouvons sur une voie de tram. Dorénavant, seuls les taxis propres seront autorisés à emprunter les voies des transports publics. Les camions polluent beaucoup. Nous voulons les encourager à s'équiper de filtres. S'ils veulent entrer en ville, ils devront avoir un permis, qu'ils n'obtiendront que s'ils sont propres. C'est aussi très important qu'ils ne roulent pas à vide, nous voulons que ce soit des camions chargés qui entrent et sortent de la ville, et non pas des camions vides. »
Les mesures ne concernent pas seulement le centre ville, car Amsterdam a également mal à sa périphérie. 200 000 véhicules se lancent chaque jour sur le « ring », pas sans conséquence sur la qualité de l'air ambiant. D'où ici aussi des changements.
Paul Sidelius : « Une des mesures que nous prenons, c'est de diminuer la vitesse de 100 à 80 km/h. ici, sur le périphérique. Et l'amende est garantie, si vous dépassez la limite. Alors tout le monde va se mettre à conduire à 80. C'est valable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Tous les jours, tout le temps.
Le résultat : un trafic est plus relax, plus fluide, il y a moins de freinages et moins d'accélérations. C'est ce qui contribue à diminuer la pollution. »
« Quand on fait un véritable effort, il devient alors possible de respecter les normes. Nous avons besoin d'actions au niveau local, au niveau de notre gouvernement national, et celui de l'Europe, pour faire pression sur l'industrie automobile, etc. Et, si on travaille ensemble, on réussira à rendre l'air plus pur et plus sain pour tout le monde. »
Amsterdam espère arriver à être conforme aux normes européennes d'ici 2010, en ce qui concerne le taux de particules fines. La Suisse, elle, n'est pas membre de l'Union européenne, mais ça ne la dispense pas de prendre des mesures courageuses pour protéger la santé de ses habitants. Espérons que le temps de la réflexion que les cantons ont décidé de s'accorder débouchera enfin sur un catalogue précis de mesures, et que le Conseil fédéral osera quelques réformes, avant la prochaine crise!