Séquence de l'émission du 8 septembre 2014
Le dialogue médecin-patient est très important en cas de maladie chronique. [Alexander Raths - Fotolia]
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Mauvais assurés, mauvais patients?

Une lettre, adressée à tous les médecins de Suisse par une filiale de l’association faîtière des assureurs maladie, encourage ces derniers à ne pas soigner les patients qui ne paient pas leurs primes d’assurance maladie!

Yves-Alain Cornu dévoile les résultats de son enquête sur ce fichage des "mauvais" assurés.

46'000 prestataires de soins, dont 25'000 médecins, ont reçu une lettre adressée par Sasis SA, une filiale de Santésuisse, l’association faîtière des assureurs maladie. Le message de cet envoi rappelle aux médecins que rien ne les obligent à accepter un patient qui ne paie pas ses primes d'assurance maladie. Sasis SA fait ainsi la promotion de son service de fichage des mauvais payeurs de primes.

Le dressage de ce type de liste est autorisé par la Loi sur l’assurance maladie (LAMal). En outre, dans certains cantons (Schaffhouse, Zoug, Soleure, Lucerne, Argovie, Saint-Gall, les Grisons et le Tessin), les assureurs ont même le droit de ne plus rembourser les factures médicales des patients fichés.

La LAMal interdit pourtant, en principe, cette pratique depuis 2012, sauf dans les cantons qui souhaitent faire exception. Pour l’instant, aucun canton romand n’en fait partie, toutefois les médecins de tous les cantons sont autorisés à refuser des patients fichés dans les huit cantons précités.

Si les traitements d'urgence restent assurés par la Loi à tous les patients du pays, cette "mise de côté" des mauvais payeurs s'accorde mal avec le code de déontologie de la Fédération des médecins suisses (FMH). Celui-ci stipule que "le médecin traite tous ses patients indépendamment de leur situation économique."

Comment les médecins peuvent-ils concilier éthique et encaissement des factures? Est-ce leur rôle de vérifier si leurs patients paient leurs primes d’assurance maladie? En quoi les rapports entre assureurs et assurés doivent-ils influencer les rapports entre médecins et patients? Pourquoi certains cantons sont-ils dispensés de l'interdiction inscrite dans la LAMal de refuser des prestations aux mauvais payeurs?

Pour le Conseiller national Jean-François Steiert, vice-président de la Fédération suisse des patients, il est choquant que "les assureurs, qui font mal leur travail en terme de gestion d’actes de défaut de biens, utilisent ensuite les médecins pour faire pression sur les assurés qui ne peuvent pas payer leurs primes". Une pratique qui "pousse le médecin dans un rôle de délateur, et certains patients dans la précarité, ce qui est contraire à l’esprit de notre système de santé".

Séquence de l'émission du 8 septembre 2014
La fracture numérique est un enjeu mondial.
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L'analphabétisme numérique

Le 8 septembre 2014 est la Journée internationale de l’alphabétisation décrétée par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). L’occasion pour "On en parle" de faire un pas de côté et d’aborder un type d’analphabétisme particulier: l'analphabétisme numérique.

Un dossier préparé par Théo Chavaillaz.

L’analphabétisme numérique, ou encore l’illectronisme, est un manque de connaissances nécessaires à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (les T.I.C). Pour faire simple, l’analphabétisme numérique, c’est ne pas savoir se servir d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone. Il s'agit de l’une des causes de ce qui est appelé "la fracture numérique". Cette dernière concernerait environ 10% de la population suisse.

On en parle avec André Delacharlerie, manager de l’observatoire des Technologies de l’information et de la communication(les T.I.C.) à l’agence Wallone de Télécommunications, Lucien Rey, formateur d’adulte au Centre d’études et de formation intégrée du Léman (CEFIL) de Lausanne, ainsi qu'Olivier Jorand et Manuela Barraud, qui dispensent les cours philobotiques facultatifs au Cycle d’orientation du Gibloux à Faravagny.

Émission du 8 septembre 2014

On en parle du 08.09.2014