L’hibernation se définit comme un état de torpeur et d’insensibilité qui est atteint lorsque la température corporelle diminue. Le métabolisme ralenti et chez les reptiles cet état est directement lié à leur poïkilothermie (la capacité d’adapter leur température corporelle à celle de leur environnement) : Par exemple, dans la nature on trouvera la tendance d’hiberner chez des animaux vivants dans des zones tempérées, mais pas chez les espèces de régions tropicales. Explications de la vétérinaire Danielle Perrin Frei.
Cet état permet à des animaux de
passer l’hiver. De cette manière, ils s’adaptent à des conditions
environnementales hostiles pendant la saison froide : les tortues
s’enterrent dans le sol et évitent le gel qui leur serait fatal.
En Suisse, les tortues
méditerranéennes de Hermann ou grecques hibernent de fin octobre à mars.
Question qui engendre quelques
polémiques, certains optent pour, car elle procure une plus longue longévité,
améliore la reproduction et évite des périodes d’anorexie néfastes, d’autres
optent contre, car elle reste un risque de mortalité et de pathologies liées au
froid.
Le juste milieu se situe
probablement entre les deux opinions :
La production de follicules
ovariens est stimulée par le réchauffement progressif et la photopériode
allongée, mais une hibernation à une température intermédiaire entre la TMP
(température moyenne préférentielle) de l’animal et la température optimale
d’hibernation est très dangereuse : Le métabolisme n’est pas suffisamment
ralenti et la tortue va brûler ses réserves d’énergie et de graisse en perte.
La TMP étant de jour 24-30/32 °C
et la TOH : 8-12 °C
Donc, il est sûr que pas
d’hibernation est nettement mieux que mauvaise hibernation !
Pour les tortues terrestres
méditerranéennes qui vivent en semi-liberté, elles peuvent hiberner dehors 1)
si elles ont au minimum 2 ans et 2) si elles disposent d’un bout de terre assez
meuble pour pouvoir s’enterrer suffisamment profondément. Mais il y a un risque
qu’elles réveillent prématurément suite à un redoux, il faudra donc les rentrer
à l’intérieur pour éviter le regel et ses conséquences.  
Le mieux est de suivre quand même
certaines règles de base pour assurer une hibernation artificielle de qualité.
-Choix de la
pièce ou local (par ex. cave, cabanon de jardin exempt de gel, cave à vin), de
température constante, entre 8-12°C Local calme, à l’abri des rongeurs
(morsures), construit en dur, étanche, pas exposé au soleil et protégé de la
bise. Ne jamais choisir le frigo ! : risque de déshydratation
-Choix de la
boîte dans laquelle on place le reptile : hermétique et isotherme.
Thermomètre maxi/mini, substrat sec pour s’enfouir (paille, journal, tourbe). Min
15 cm. Pas de sable. On peut couvrir avec du foin, ou des feuilles sèches de
noyer (=répulsif de rongeurs).
Donc si la
tortue s’est enterrée par exemple au pied d’un arbre dans le jardin de façon
superficielle, mieux vaut la rentrer dans l’hibernatorium
Pour les nouveaux-nés dont il
s’agit du 1 hiver, elles sont à l’intérieur au chaud à env 24/25°C
et sous un tube UV 8h/jour. Elles mangent quotidiennement. La nuit, sombre et température
ambiante.
Pour le "2e hiver",
idem sauf au mois de décembre pendant lequel elles hivernent un mois dans un
endroit sombre et entre 10-12°C.
Quelques rares exceptions optent
pour un abri sur la partie terrestre du bassin, il leur faut aussi un abri du
même type que discuté avant, mais généralement elles optent pour le fond de
leur bassin extérieur, et on peut les aider en y éparpillant une botte de
paille ou de feuilles mortes, puis si de la glace s’y forme, la casser et
réduire un peu la quantité d’eau pour laisser un filet d’air pour celles qui
viennent respirer un coup.