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Émission du 21 septembre 2023

Douleur & Souffrance

Douleurs physiques, maux de l’âme : maladie, accident, tatouage, torture, perte d’un être cher, rupture, dépression, mélancolie, regrets …

Des épreuves récentes ou lointaines peuvent nous habiter…comment les apprivoiser, comment s’en détacher, comment sublimer les sublimer pour vivre et peut-être survivre. Parfois la douleur nous étreint, nous rend prisonnier et nous enveloppe d’un écran de fumée et il devient difficile de s’en échapper et de ne pas se faire submerger et nous enferme dans une grande solitude. Que faire pour que la douleur ne se transforme pas en souffrance comme porter un secret !? La souffrance générant un sentiment.


La musique pour transcender « Douleurs et souffrances » avec Corinne Jacob

Depuis les années 90, Corinne Jacob travaille en musicothérapie avec des adultes et des enfants, dans des institutions, dans son atelier et à l’Ecole de Musique de Bienne. La musique reste pour cette musicothérapeute un merveilleux moyen pour exprimer des sentiments ou raconter des histoires. Depuis la nuit des temps, toutes les cultures font de la musique, comme elle structure, calme, anime ou guérit… Toujours d’après Corinne Jacob, la musique réveille en nous des éléments positifs, permet de catalyser nos ressources ainsi que l’accès aux émotions.

Corinne Jacob pratique aussi la musicothérapie dans les hôpitaux. D’après ses expériences, la force de la musique est de toucher l’âme. Ce qui permet améliorer le bien-être des personnes malades et compléter un traitement médical. Dans un quotidien marqué par des douleurs, de diagnostics angoissants et traversé par diverses inquiétudes, la musique se dessine comme un baume  et sur le plan médical, ces notes activeraient des zones neurologiques susceptible de stimuler le coping, une stratégie pour mieux appréhender des situations difficiles.


Sublimer sa douleur avec Marie-Thérèse Jacot-Comina

Marie-Thérèse Jacot-Comina nous fait entrer dans l’intimité de sa jeunesse dans les années 1940 avec une grande sincérité par son livre « Tiens bon, j’ai fait face » publié aux Editions de l'Officine en avril 2021. Sur un ton léger, l’auteure nous invite au fil des pages à découvrir une vie bouleversée par une maladie des yeux.

On peut bien s’imaginer courant avec elle dans les prairies des alpages valaisans, mangeant une raclette faite sur le feu à même le sol devant le mayen (nom donné aux chalets d’alpage dans le Valais en Suisse) où ils passaient un mois chaque été avec leurs bêtes. On peut respirer à plein poumon l’air pur de ces montagnes à la lecture de son récit ! On partage la vie de l’époque à la campagne en toute simplicité. Un récit à transmettre de génération en génération. Mais au-delà de cette légèreté, au fil des pages, nous comprenons les difficultés rencontrées par l’auteure qui a su sublimer ses douleurs pour ne pas trainer des souffrances éternelles et vivre somme toute normalement.


Douleur contre douleur avec Elsa Vallot

Née en région parisienne en 1994, Elsa Vallot a grandi entre l’île de la Réunion et le XVIIIe arrondissement de Paris. Doctorante en littérature et théorie critique à l’université de Californie du Sud (Los Angeles), elle se passionne pour le rap, la musique hip-hop, la boxe thaïlandaise, l’histoire des luttes populaires, les féminismes et les antiracismes. Elle publie aux Éditions Hors d’atteinte en septembre 2021 « Le corps le sang la rage ».

Une histoire de violence policière et de revanche par la boxe. D’un côté, la violence de la police et des lois. De l’autre, la force de la boxe. Avec l’humilité et le courage de ceux qu’on a cherché à meurtrir, un corps se déploie peu à peu envers et contre le monde qui le contraint. « Boxer », un exutoire pour dépasser des souffrances.

« Et comme elle semble lire tes blessures avec un certain respect, tu voudrais que le monde entier l’imite, que le monde entier voie comme ton corps a été souillé pour faire la loi et comme il dégouline encore de vie. Qu’ils se la prennent en pleine tronche, ta vie fracassante, ta vie plus forte que leurs lois, et qu’ils voient que tu existes, ici, dans la beauté et la fierté, en position de combat. Et que plus personne ne tente de faire disparaître des morceaux de ta peau, que plus personne ne regarde ailleurs que vers ton corps marqué par la lutte, ton corps bruyant de colère. À eux l’obscurité, à toi l’éclat ».