De quels enfants rêvons-nous ?
Actuellement interdit en Suisse, le diagnostic préimplantatoire (DPI) est en voie d'autorisation. "Hautes fréquences" se penche sur les craintes et les espoirs que suscite cette technique.
En marge du débat aux chambres fédérales, Fabien Hünenberger s'interroge sur les enjeux éthiques de l'examen et de la sélection des embryons.
Inventé dans les années 90 dans le cadre de la fécondation in vitro, autorisé par un nombre croissant de pays, le diagnostic préimplantatoire (DPI) est actuellement interdit en Suisse; il nʹest pas permis dʹanalyser le patrimoine génétique afin de détecter, avant implantation de l'embryon dans l'utérus, une éventuelle anomalie génétique.
La situation pourrait cependant changer. Le Conseil national, en juin 2014, puis le Conseil des Etats, en septembre, ont accepté le principe dʹune autorisation de ce diagnostic en Suisse. Ils ont même renoncé à des limitations figurant dans le projet du Conseil fédéral. Une modification de la Constitution suisse étant nécessaire, le peuple aura cependant le dernier mot.
Cette autorisation donnera aux parents la possibilité de dépister des malformations génétiques graves et, le cas échéant, sʹils le souhaitent, de renoncer à implanter l'embryon dans lʹutérus. Actuellement, les couples qui suspectent la présence dʹune telle anomalie doivent procéder à des tests prénataux, à un stade plus avancé du développement de lʹembryon. Ou alors se rendre dans un pays où le diagnostic préimplantatoire est autorisé.
Pour mieux comprendre espoirs et risques liés au DPI, Fabien Hünenberger sʹest entretenu avec:
Sarah-Louise Domingues, mère de Aydan, un garçon handicapé.
Nathalie Bluteau, cheffe du service "Besoins spéciaux de la petite enfance" au sein de Pro Infirmis Vaud.
Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse.
Jacques Testart, père du premier bébé-éprouvette de France, auteur de "Faire des enfants demain" (éd. Seuil, 2014).