Hautes fréquences

L'émission du 3 août 2014

Juifs en Suisse (2/4): Lengnau, village mémoire du judaïsme en Suisse

Dans sa série estivale sur les traces géographiques des Juifs en Suisse, "Hautes fréquences" se rend à Lengnau en Argovie.

Avec sa commune voisine de Endingen, ces deux villages du Surbtal furent les deux seuls lieux où les Juifs furent tolérés en Suisse entre le XVIIe et le XIXe siècle.

Nous vous proposons tout cet été une série de reportages sur des lieux importants de l'histoire du judaïsme en Suisse. Les premiers établissements durables de Juifs en Suisse remontent au XIIIe et XIVe siècle dans les principales villes. Ils en seront systématiquement expulsés au XVe siècle.

Dès cette époque et jusqu’au XVIIIe siècle, il n’existe pratiquement pas de traces de communautés juives en Suisse. Il faudra attendre les révisions constitutionnelles de 1866 et 1874 pour que les Juifs puissent s'établir librement en Suisse.

Dans l'intervalle, seuls deux villages leur ont accordé le droit de résidence: les villages argoviens de Lengnau et Endingen. Deux petites localités dans le Surbtal, petite vallée au nord de Baden, où les Juifs ont représenté près de la moitié de la population au milieu du XIXe siècle, soit 1'500 personnes environ.

Pierre-Yves Moret s'est rendu en Argovie dans le Surbtal sur les traces de cette histoire, à la suite de deux interlocuteurs: Roy Oppenheim, habitant de Lengnau, historien, spécialiste de ces questions, ancien collaborateur de la SSR, président de Forum Helveticum, et Jules Bloch, habitant de Endingen, retraité, et président de la communauté israélite du Surbtal.

Ensemble, ils nous font découvrir les lieux clés de cette histoire. D'abord la synagogue de Lengnau, plus vieille synagogue de Suisse, construite en 1850, et qui trône fièrement au milieu du village, bien qu'elle ne serve plus de lieu de culte.

Il y a aussi les anciens bains rituels (Mikveh), sauvés de l'oubli, qui figurent sur le chemin culturel inauguré il y a quelques années, qui passe d'ailleurs par le plus vieux cimetière juif de Suisse, situé entre les deux communes. Il y a aussi naturellement les fameuses portes doubles, deux entrées côte-à-côte pour une même maison, ce qui permettait aux juifs et aux chrétiens de partager les logements en deux pour ne pas déroger à l'interdiction de cohabiter.

Il y a enfin le home pour personnes âgées juives, créé en 1903 suite à une donation de la famille Guggenheim de New-York, dont l'histoire remonte au Surtbal. C'est dans ce home que survit une pratique cultuelle régulière, dans une salle polyvalente adaptée pour servir de synagogue, et dans laquelle pensionnaires et visiteurs juifs se rencontrent.

Le monde virtuel des athées musulmans

Ils ont grandi dans des familles musulmanes et vivent dans des pays arabo-musulmans. Ils sont devenus athées et sont considérés comme des apostats.

Pourtant, via internet et sous des pseudonymes, ils sont de plus en plus nombreux à professer leur athéisme.

Nouvelle diffusion de l'émission du 26 janvier 2014.

Depuis le printemps arabe, le nombre de pages Facebook, de blogs et de sites consacrés à l’athéisme en langue arabe a explosé. Certains parodient l’islam avec humour. D’autres dénoncent les dérives fondamentalistes. La plupart s’accorde pour voir dans l’islam d’aujourd’hui une religion obscurantiste responsable du retard socio-économique des sociétés arabo-musulmanes.

Waleed al Husseini est l’un des premiers à avoir créé un blog et une page Facebook consacrés à l’athéisme en langue arabe. C’était il y a 5 ans en Cisjordanie. Les premiers mois, il n’a reçu que très peu de réaction. Progressivement, de plus en plus de personnes se sont mises à approuver ses propos. Son militantisme l’a conduit durant 10 mois dans les geôles palestiniennes. Aujourd’hui, il a obtenu l’asile en France et fondé la branche française des ex-musulmans.

Kacem el Ghazzali est l’auteur d’un blog très critique face à l’islam au Maroc. Les menaces de mort auxquelles il a dû faire face l’ont amené à quitter son pays natal pour se réfugier en Suisse, en février 2011. Il est l’actuel responsable des ex-musulmans de Suisse. Selon lui, l’athéisme dans le monde arabe fonctionne comme une société parallèle et secrète.

Sami Aldeeb, spécialiste de droit arabe et auteur d’une traduction du Coran, lui-même actif sur ces sites, nous guide dans l’univers virtuel de ces athées d'Allah.