Hautes fréquences

L'émission du 20 juillet 2014

Juifs en Suisse (1/4): Une synagogue à l'heure horlogère

Dans sa série estivale sur les traces géographiques des Juifs en Suisse, "Hautes fréquences" se rend à La Chaux-de-Fonds.

Bertrand Leitenberg, le président de la communauté israélite du canton de Neuchâtel, fait visiter la synagogue de la métropole horlogère.

Nous vous proposons tout l'été une série de reportages sur des lieux importants de l'histoire du judaïsme en Suisse. Les premiers établissements durables de Juifs en Suisse remontent au XIIIe et XIVe siècle dans les principales villes. Ils en seront systématiquement expulsés au XVe siècle.

Aujourd’hui, près de 17'000 Juifs vivent en Suisse. Si leurs communautés sont actuellement principalement actives dans les grandes villes, la vie religieuse et culturelle juive a laissé son empreinte dans bien d’autres endroits du pays, du Moyen Âge à nos jours.

Après avoir obtenu l'émancipation, la population juive de Suisse, alors en croissance avec l'arrivée de Juifs d'Alsace, passe d’un milieu rural à un milieu urbain, créant des communautés dans une vingtaine de communes.

C’est notamment le cas à La Chaux-de-Fonds, où des hommes de tradition juive se réunissent pour des prières régulières dès 1833. La communauté croît parallèlement à l'essor de l'industrie horlogère. D'abord colporteurs de montres, certains Juifs accèdent au patronat, à mesure que leurs droits civiques sont équitablement reconnus avec leurs concitoyens chrétiens. Cette progression sociale s'accompagne d'un renforcement de la communauté et d'une insertion toujours plus forte dans le tissu socio-économique de la région.

Président de la communauté israélite du canton de Neuchâtel, Bertrand Leitenberg ouvre les portes de la synagogue de la métropole horlogère. Il revient sur son inauguration, en 1896, ses spécificités, et présente la "petite synagogue", à savoir la salle de réunion située au sous-sol, plus petite et plus adaptée à la taille actuelle de la communauté.

Un sujet préparé par Pierre-Yves Moret.

Un temple suisse pour le Tao

Wu Chengzhen, titulaire de la plus haute distinction spirituelle du taoïsme chinois (Fang Zhang), était de passage en Suisse récemment. Catherine Erard l'a rencontrée.

"Hautes Fréquences" se penche sur le regain d'intérêt que suscite cette religion chinoise. Un Centre taoïste doit voir le jour d'ici deux ans dans le Jura vaudois.

Nouvelle diffusion d'une séquence de l'émission du 3 novembre 2014.

Qi-gong, Feng-shui, Taï-chi ou encore Yin-yang, ces pratiques et ces notions s’enracinent dans le taoïsme, religion traditionnelle qui connaît une regain d’intérêt en Chine mais intéresse désormais aussi l'Occident.

A l’occasion de la venue en Suisse de la "papesse" du taoïsme, Wu Chengzhen, "Hautes Fréquences" s’interroge sur le succès de cette religion. Cette tradition est surprenante par son mélange de religiosité populaire, avec notamment ses rituels chamaniques et de philosophie raffinée.

Ils sont près de 80, les participant-e-s réunis dans la grande salle du centre de la Rouvraie au-dessus du lac de Neuchâtel pour suivre les enseignements de l’abbesse Wu Chengzhen et de son disciple Maître Liu. Cette chinoise de 56 ans a obtenu le titre prestigieux de Fang Zhang, la plus haute distinction spirituelle du taoïsme. Elle venait pour la première fois en Suisse.

Ces séminaires consacrés au taoïsme, où alternent temps de pratique et d’enseignement, connaissent un succès grandissant. L’association Ataos prévoit même l’édification d’un grand centre taoïste unique en Occident. Le terrain est déjà acheté; il se situe près de Sainte-Croix, au-dessus d'Yverdon. Estimé à près de 7 millions, le centre devrait abriter un temple, une bibliothèque, des salles de conférence et de méditation, des cabinets médicaux, un restaurant et des chambres d’accueil.

Comment comprendre ce développement du taoïsme en Suisse? Est-il soutenu par les autorités chinoises?

Catherine Erard a rencontré Wu Chengzhen, Fabrice Jordan, président de l’association taoïste suisse, et Antoine Kernen, sinologue et maître d’enseignement et de recherche à l’université de Lausanne.