Séquence de l'émission du 15 janvier 2013
Discussion [lolloj - Fotolia]
lolloj - Fotolia

"Discussions scientifiques" versus "polémiques"

Les chercheurs les appellent des "discussions scientifiques" ; les médias ont plutôt tendance à les appeler des "polémiques". De quoi parlons-nous ? De ces désaccords entre scientifiques sur un fait quelconque qu'une étude présente comme avéré. Ils sont bien plus nombreux qu'on le pense. Et l’occasion se présente pour CQFD d’en parler un peu puisque justement il y en a une actuellement en cours de ces "discussions scientifiques"; elle a comme support la prestigieuse revue Science.

Les explications de Silvio Dolzan.

Premier acte : une équipe française dirigée par Germain Bayon, géologue à l’Ifremer, l’institut français d’étude de la mer, extrait une carotte de sédiments dans l’estuaire du fleuve Congo. Après étude, notamment sur le ratio entre aluminium et potassium dans ces sédiments qui viennent de l’intérieur des terres, elle en déduit que les populations de fermiers bantous sont largement responsables de cette déforestation partielle d’il y a 2500 ans. La théorie est publiée dans Science.

Deuxième acte : une archéobotaniste de l’Université de Francfort, Katarina Neumann, spécialiste de l’histoire de la végétation africaine, réfute cette théorie. Elle fait appel à de nombreux spécialistes de la région dans diverses disciplines et ensemble ils écrivent un "commentaire" sur les conclusions de Germain Bayon. Selon ce commentaire, c’est un important changement climatique qui a provoqué la savanisation d’une partie de la forêt d’Afrique centrale.

Troisième acte : une autre équipe, dirigée par Jean Maley, spécialiste de paléoenvironnement à l’Université de Montpellier et à l’IRD, l’institut français de recherche pour le développement, arrive aux mêmes conclusions. Les Bantous ne sont arrivés qu'après la déforestation et en ont profité.

Dernier acte, pour l’instant : Germain Bayon et ses coauteurs maintiennent leur thèse et répondent à leurs détracteurs. Et qu'est-ce que ça veut dire? Et bien juste que deux thèses s’affrontent, qu'à partir d’éléments apparemment identiques et avec des méthodes très scientifiques, on peut arriver à des conclusions différentes.

Séquence de l'émission du 15 janvier 2013
Bouche / [Fotolia]
Fotolia

La vérité à tout prix

Cela fait belle lurette que l'on cherche à inventer des détecteurs de mensonge ou autres sérums de vérités. Au moyen âge déjà, les juges mettaient de la farine dans la bouche des suspects, pour voir si la bouche devenait plus ou moins sèche. Si c’était sec, ça voulait dire que l'accusé mentait... Ensuite est venu le fameux détecteur de mensonge. Mais d'autres méthodes sont également utilisées. Beaucoup de produits ont été considérés comme sérums de vérités, comme l'éthanol, le LSD, le Cannabis, ou le penthotal; un barbiturique qui est encore aujourd'hui utilisé par la police indienne pour faire avouer des suspects. A nouveau, et comme pour le détecteur de mensonge, les résultats sont très controversés. Alors est-ce que les sérums de vérité existent vraiment? Sont-ils efficacent?

Des précisions avec Thierry Buclin, professeur de pharmacologie clinique au CHUV et Pierre Marquet, psychiatre et neuroscientifique. Un dossier de Bastien Confino.
Séquence de l'émission du 15 janvier 2013
Nez [nikolae  - Fotolia]
nikolae - Fotolia

La machine qui sent comme le nez

Un appareil qui sent comme un nez. Son nom: le VOCscanner. Cet instrument permet la comparaison d’échantillons afin, notamment, de détecter médicaments détériorés ou frauduleux.
C'est une jeune entreprise basée à la Chaux-de-Fonds qui a conçu cet appareil pour l’analyse de composés organiques volatils.

Plus de détails avec Thierry Zesiger concepteur de VOCscanner.

Un exemple d'application de ce procédé: Thierry Zesieger avait été appelé par des
clients coréens pour détecter si une racine de ginseng  était bel et bien du ginseng coréen, et non chinois; une variété moins
cher. Sa machine est parvenu parfaitement à  discriminer les deux
racines.

L'intégrale de l'émission du 15 janvier 2013