Les matinales d'Espace 2

L'émission du 30 octobre 2014

Egon Schiele et Jenny Saville exposés à Zurich

Il fallait oser. Au Kunsthaus de Zurich, Oliver Wick a choisi d’exposer ensemble, à un siècle de distance, Egon Schiele et Jenny Saville. Schiele, comète expressionniste, mort à 28 ans en 1918, avait le génie de la ligne, du trait qui dénude. Ses nus sont décharnés, bouleversants, passionnés. Ceux de Jenny Saville sont poupins, roses, trop en chair, en viande. L’artiste anglaise oscille entre violence et sensualité.

Cet accrochage des opposés dérange, et permet pourtant des mises en relation, des passerelles surprenantes, comme nous l’explique Martine Béguin.

L'exposition "Egon Schiele - Jenny Saville" est à voir au Kunsthaus de Zurich jusqu’au 25 janvier 2015.

Théâtre: "King Kong Théorie"

Pour ses débuts dans la mise en scène, Emilie Charriot n’a pas froid aux yeux. Elle adapte "King Kong Théorie", manifeste pour un féminisme musclé écrit par Virginie Despentes.

Adaptation théâtrale réussie, où la simplicité insuffle de la subtilité à la charge politique. A voir à l’Arsenic à Lausanne, jusqu’au 2 novembre 2014. La critique de Marie-Pierre Genecand.

Arcadia: une expérience de terrain

Arcadia est une expérience de terrain sur les traces des racines géographiques et culturelles de l'identité. Cette performance multimédia de la Cie trop cher to share donne corps, sur scène, à une visite réalisée chez des descendants de colons suisses dans la région de l’Aracaunie, au Chili.

Une performance multi­​média à voir au Théâtre populaire romand (TPR) à La Chaux-de-Fonds. Rencontre avec Anne Bisang, directrice du TPR.

"Cure - La vie d'une autre" d'Andrea Štaka

Dans son premier film, "Das Fräulein", Léopard d’or à Locarno en 2006, Andrea Štaka mettait en scène une rencontre, à Zurich, entre trois femmes originaires de l’ex-Yougoslavie. Elle revient aujourd’hui avec "Cure - La vie d'une autre", situé cette fois-ci à Dubrovnik. Linda et Eta, deux adolescentes, vivent une amitié trouble. Lors d’une escapade en forêt, Eta disparaît…

La réalisatrice est au micro de Raphaële Bouchet.

 

Alexandre Yersin, un ours savant (4/5)

Il y a 150 ans, naissait à La Vaux près d’Aubonne le descendant par sa mère de réfugiés huguenots et par son père… un scientifique né.

Yersin découvrit le bacille de la peste lors d’une grave épidémie à Hong Kong en juin 1894. Pourtant, préoccupé par d’autres objectifs et hostile à toute publicité, le biologiste suisse ne profita guère de cette avancée majeure. Sans doute sa timidité misanthropique y fut pour quelque chose.

Yersin, divinité locale à Nha Trang

Après ses explorations indochinoises, Yersin décida de s’établir à Nha Trang près de Saïgon pour y fonder un Institut Pasteur. Il y développa la production de sérums antipesteux et chercha à éradiquer la peste animale dont la cause, il ne pouvait encore le savoir, n’est pas un bacille mais un virus. Depuis sa mort, le 28 février 1943, Yersin est vénéré dans ce village au même titre que Bouddha comme une divinité bienfaitrice.

"Alexandre Yersin". Les Inconnus de l’histoire avec Henri Jacotot, Yvonne Bastardot-Yersin et Jacqueline Brossolet ("Destins des hommes", Espace 2, mai 1986).

Par Bruno Séribat et Christian Ciocca.

[Nouvelle diffusion du 14 au 18 octobre 2013]