Grisons, terre d’artistes (1/5)
Dès le 19e siècle, le canton des Grisons s’est idéalement inscrit dans le prolongement de l’enchantement alpestre pour de nombreux artistes, en recherche de dépaysement, qu’ils soient étrangers ou indigènes.
Curieusement, les paysages montagnards n’ont pas renforcé la palette conservatrice des peintres ou des écrivains mais leur ont offert un large espace où recréer du neuf, de Segantini en peinture à Camenisch en littérature.
Segantini et Kirchner, le divisionniste et l’expressionniste
En 1886, à l’âge de vingt-huit ans, Giovanni Segantini, déjà empreint de peinture symboliste, gagnait les Grisons avec sa petite famille et y déployait une nouvelle étape de sa courte carrière. Créant sur le motif en grand format, il est parvenu par "divisionnisme", par touches tremblées, à peindre les Grisons de haute altitude dans leur solitude et leur luminosité éclatante. Mais les épigones ont également bénéficié de cet environnement enivrant comme Ernst Ludwig Kirchner, l’expressionniste allemand, qui trouva équilibre et refuge à Davos et dans les environs au contact des paysans grisons.
Séjour à la cabane Segantini dans les Grisons par Sonia Zoran ("Doucement, c’est l’été", La Première, 10 août 2006). William Ritter, polygraphe et critique d’art par Jean-Jacques Langendorf au micro de Denis-François Rauss ("Suisses méconnus", Espace 2, août 1992). Expériences expressionnistes autour de Kirchner avec Samuel Vitali, commissaire d’exposition par Martine Béguin ("Dare-Dare", Espace 2, 4 mai 2007).
Par Didier Rossat et Christian Ciocca.