- Bienvenue à l'école de la précarité - Deuxième souffle

L'émission du 5 octobre 2017

Bienvenue à l'école de la précarité

En Suisse, un jeune sur cinq est obligé de travailler pour financer ses études ou sa formation professionnelle. Certaines étudiantes vont même jusqu’à la prostitution. Sans aides de l’Etat, ni de leurs parents, ces étudiants et apprentis doivent conjuguer entre la précarité économique et leur formation parfois compromise par le manque d’argent. Des situations qui révèlent les failles d’un système d’aide publique menaçant certains d’exclusion.

2017. Temps présent: Bienvenue à l’école de la précarité [RTS/CAPTURE D'ECRAN]

En Suisse, le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter alors que les montants globaux d’aide à la formation stagnent au même niveau. Conséquence, les bourses d’études sont insuffisantes et réservées aux familles dont le niveau de vie approche le minimum vital. Les offices cantonaux des bourses mènent des enquêtes minutieuses visant à établir la situation financière des jeunes demandeurs, qu’ils soient étudiants ou apprentis. Les moindres revenus ou fortunes de la famille sont pris en compte et il suffit de pas grand-chose pour se retrouver exclu d’aide publique à la formation. Non éligibles pour recevoir une bourse, les jeunes concernés dépendent, comme tous les autres, de leurs parents.

Or il arrive que pour des raisons diverses, manque de moyens suffisants, dettes, familles recomposées, les parents n’arrivent pas à financer les études de leurs enfants ou alors, refusent sciemment de les soutenir. En situation économique précaire, les jeunes s’endettent ou se retrouvent obligés de travailler, à parfois plus de 60%, en parallèle à leur formation pour s’en sortir, au risque de le payer cher au niveau de leur santé. Aujourd’hui, la précarité économique est considérée comme une des premières causes d’échec aux études. Un phénomène générateur d’inégalité et assez dérangeant dans un pays riche comme la Suisse.

Rediffusion le vendredi 6 octobre 2017 à 10h25 et le lundi 9 octobre 2017 à 16h10 sur RTS Deux.

  • Générique

    Un reportage de Jean-Daniel Bohnenblust
    Image : Alexandre Gross Son : Lancelot Champendal Montage : Catherine Kala

Deuxième souffle

En 2005, Temps Présent avait filmé de bout en bout une greffe du cœur en pédiatrie, qui a sauvé la vie d’une petite fille de 6 ans, Loréna. Aujourd’hui, Loréna a 17 ans. Jeune fille fragile et combattive, elle raconte les épreuves après la greffe : la prise quotidienne de médicaments contre le rejet et un cancer dont elle est remise. Et comment la famille a traversé toutes les épreuves, au nom de la vie.

Deuxième souffle

En août 2005, une équipe de Temps Présent filme de bout en bout une greffe du cœur en pédiatrie. Le reportage est unique. Il est le fruit d'une chance exceptionnelle. En France, une telle greffe entre enfants n'est réalisée qu'une à deux fois par année. Il fallait être là ce jour-là, et nous y étions. "Une Affaire de Coeur" suit en détails ce qui s'est passé pendant la nuit du 18 au 19 août. La petite receveuse, une fillette âgée de six ans, dont le coeur est gravement malade s’appelle Loréna et vivra désormais grâce au coeur de son donneur.

En septembre 2016, Loréna a dix-sept ans. Via la rubrique contact, elle adresse à Temps Présent le message suivant: "Bonjour, je m'appelle Loréna Viannay, vous aviez fait un reportage sur ma greffe de coeur il y a onze ans, en août 2005. Ayant aujourd'hui dix-sept ans, j'ai lu l'article sur ce reportage avec émotion, et j'aurais beaucoup aimé pouvoir le regarder. Mes parents m'ont conseillé de vous contacter car ils ne retrouvent plus la vidéo. (…)"

Depuis, Loréna a visionné le reportage en compagnie de ses parents. On imagine aisément qu'ils n'avaient pas jugé bon, à l'époque, de le lui montrer. Car à dix-sept ans, Loréna va aussi bien que possible. Elle est au lycée, en terminale littéraire. Mais c'est une jeune fille fragile. Chaque jour, elle doit ingurgiter une dizaine de pilules destinées à enrayer le phénomène de rejet. Elle devra les prendre à vie, un organe greffé n'est jamais accepté par le corps du receveur, même vingt ans après. La dose quotidienne d'immuno-suppresseurs est donc vitale. Chez Loréna, elle a aussi favorisé le développement d'un cancer – un lymphome – quatre ans après la greffe. La petite fille a subi alors plusieurs mois de chimiothérapie et perdu tous ses cheveux. Le cancer, dont elle est guérie aujourd'hui, a été pour elle un traumatisme beaucoup plus violent que celui de la greffe du coeur.

Ce reportage bouleversant raconte comment une famille a traversé l'épreuve de la greffe, puis du cancer, et comment elle en est sortie transformée. Le séisme de la greffe, puis du cancer, a changé leur existence et leurs valeurs. Certaines relations dans leur entourage n'y ont pas résisté. Loréna et ses parents s'efforcent aujourd'hui de profiter de chaque instant. Ils sont bien là et remarquablement vivants.

Rediffusion le vendredi 6 octobre 2017 à 10h25 et le lundi 9 octobre 2017 à 16h10 sur RTS Deux.

  • Générique

    Un reportage de Marcel Schüpbach