Aux Etats-Unis, l'industrie du porno – magazines et
livres pour adultes, films X et sites Internet - rapporte 10
milliards de dollars par an. Boosté dans les années 90 par le
développement des nouvelles technologies, ce secteur a attiré de
grandes compagnies telles que AT&T, Yahoo et AOL, et
aujourd'hui la production de matériel pornographique rapporte plus
à Westin et Marriott que les snacks et boissons de leur chaîne de
mini-bars. Il faut dire que l'industrie pornographique a clairement
bénéficié de l'ère Clinton. La procureur générale Janet Reno
(1993-2001) avait coutume de déclarer que l'Etat a mieux à faire
que de poursuivre les producteurs de matériel pornographique.
Jusqu'en 2001, les condamnations dans ce domaine avaient
pratiquement cessé.
Hollywood regorge de Larry Flint en herbe, des producteurs en
pleine ascension prêts à tous les excès pour engranger un maximum
de bénéfices. Pour se profiler sur le marché du hard, ils
repoussent sans cesse les limites, font monter les enchères.
Larry Flint, pornographe de la première heure qui avait défrayé la
chronique dès les années septante, sent quant à lui le vent
tourner. Malgré des affaires toujours florissantes et une relève
assurée par sa fille Teresa, il est persuadé que l'âge d'or du
porno touche à sa fin. Signe des temps, il mise aujourd'hui sur des
valeurs sûres et consulte régulièrement ses avocats. Cette prudence
est partagée par d'autres gros bonnets de la production
pornographique. Pour donner le change au conservatisme de
l'administration Bush, ils ont même signé une charte « The Cambria
List » faisant l'inventaire des sujets ou des situations qu'ils
s'engagent à bannir. Des consignes de modération que ne suivent pas
certains jeunes loups en pleine ascension. Ils sont les cibles
privilégiées de la droite chrétienne et devront rendre des comptes
devant les tribunaux. Un premier procès a déjà eu lieu en février
2002 à Los Angeles...