Kosovo, si jeune et déjà corrompu
Ils avaient l’espoir de rentrer un jour au Kosovo. Mais pour les Kosovars de Suisses et les autres, la perspective du retour est bien loin. Trois ans après son indépendance, le pays part à la dérive, rongé par une corruption massive, qui engloutit l’aide internationale et empêche le décollage de l’économie. A la veille des élections présidentielles, « Temps Présent » a enquêté sur les scandales qui secouent déjà la jeune nation, jusqu’au sommet de son Etat.
C’est un Etat au territoire plus petit que la Suisse romande, mais arrosé d’aide internationale – plus de 4 milliards d’euros ces dix dernières années. C’est un Etat qui a proclamé son indépendance il y a 3 ans, mais qui est encore couvé et supervisé par les Européens et les Américains. L’Otan y maintient 10'000 hommes, l’Union Européenne y a déployé une mission de justice forte de 3000 policiers, juges et procureurs.
Mais 11 ans après la fin de la guerre, et malgré tous ces soins, le Kosovo part à la dérive. Car il est rongé jusqu’à son cœur par la corruption. Les enquêtes menées par la justice révèlent que des dizaines de millions d’euros auraient été détournés par des hauts responsables – on parle ici de faveurs et de clientélisme, de pots-de-vin et de blanchiment d’argent – un système corrompu qui étouffe peu à peu la population.
Au banc des accusés, aujourd’hui, de hauts responsables étatiques – mis sous enquête ou même arrêtés pour corruption dans plusieurs grands ministères. On parle ici de dizaines de millions d’euros détournés, de marchés publics attribués à l’aune du clientélisme, de privatisations à la va-vite. L’Etat est miné par ces scandales de pots-de-vin et de corruption à grande échelle. Pour mettre un terme à cette dérive et permettre enfin le développement du Kosovo et de ses 2 millions d’habitants, l’Union européenne s’est massivement impliquée, par une mission de justice et police (Eulex) unique en son genre, forte de 3000 hommes. Ce sont les juges et les procureurs européens qui mènent les enquêtes au plus niveau de l’Etat kosovar et procèdent à des arrestations. Pour un pays aussi profondément miné par la corruption, c’est peut-être la seule chance de s’en sortir – même si beaucoup de Kosovars doutent qu’un jour on puisse les débarrasser de ce fléau.
Rediffusions : Vendredi 3 décembre 2010 à 1h05 et lundi 06 décembre 2010 à 15:05 sur TSR2.
Générique
Un reportage de Philippe MACH et Françoise WEILHAMMER
Image : Pierre-Alain JAUSSI Son : Philippe COMBES Montage : Monique PREISWERK
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Dog Academy
L'an dernier en Suisse, près de 3’000 personnes ont été mordues par un chien. Pour un demi-million de chiens recensés, ce n'est pas énorme, mais la psychose des molosses a fait accoucher la Berne fédérale d'une loi qui oblige tout nouveau propriétaire de chiens à suivre des cours théoriques et pratiques. Est-ce vraiment utile? Et comment ça marche? Pour Temps Présent, Guizmo, le Jack Russel de notre journaliste Sabine Kennel, mène l'enquête.
Voilà douze mille ans que l'homme et le chien cohabitent, mais depuis le 1 septembre 2008, et pour contenter tout le monde, compromis helvétique oblige, la Confédération a décidé que tout nouveau propriétaire de toutou doit s'astreindre à suivre un cours d'éducation canine dans l'année qui suit son acquisition: 4 heures théoriques et 4 heures pratiques. Si tous les milieux sinologiques applaudissent cette nouvelle loi des deux mains, ils ne sont par contre pas très contents de la frilosité de la décision. Quatre heures, ce n'est pas assez! Et mettre tous les chiens dans le même panier – toutes races confondues – ce n 'est pas très heureux non plus. Bref, une demi-mesure qui ne permet pas vraiment d'acquérir les notions élémentaires qu'un chien - et son propriétaire - devraient posséder. Comme
40’000 cadors helvétiques astreints à l'exercice, du chihuahua au berger australien, en passant par le basset Hound, Guizmo est allé suivre avec sa journaliste de patronne les 4 heures de cours obligatoires.
Et il est tombé sur un os.
Rediffusion le vendredi 3 décembre 2010 à 1h05 et le lundi 6 décembre 2010 à 15h05 sur TSR2.
Générique
Un reportage de Sabine KENNEL et Guizmo
Image : Yves DUBOIS Son : Benedikt FRÜTTIGER Montage : Robert MABILLARD