Exit, aux portes des EMS

L'émission du 9 octobre 2008

La vieillesse peut-elle être considérée comme une maladie incurable qui donne le droit à l'assistance au suicide ? Alors que l'on vit de plus en plus longtemps, la question est lancée par EXIT qui veut imposer sa présence au sein des EMS. Mais les réticences et les craintes de dérapage sont nombreuses. Alors que certains EMS refusent toujours l'assistance au suicide en ses murs, EXIT brandit la menace d'une initiative.

TP/ Exit aux portes des EMS

Au printemps 2008, une dame de 97 ans a choisi de se donner la mort dans un EMS lausannois, à l'aide d'EXIT. Une femme aimée, sociale et qui ne semblait nullement déprimée. Une semaine avant sa mort, elle avait commencé à dire au revoir au personnel ; certains ont crû qu'elle partait en voyage. Ce suicide programmé a secoué toute l'institution qui a décidé depuis d'imposer un moratoire en attendant que le canton ne fixe un cadre.
Qu'un résident veuille choisir la date de sa mort est souvent mal vécu dans des institutions qui se disent lieu de vie et dont la mission est de soigner. Les EMS dénoncent des risques de dérapage car plus de la moitié de leurs résidents ont des problèmes de démence et ne sont plus capables de discernement, critère indispensable à l'assistance au suicide. Ainsi, parmi la centaine de membres d'EXIT aujourd'hui en EMS, seule une minorité pourra sans doute avoir recours à la potion léthale.
Mais en empêchant EXIT de franchir leur porte, les EMS n'outrepassent-ils pas leur droit ? N'est-ce pas une entrave à la liberté individuelle du résident qui n'a plus qu'un domicile privé, à savoir sa chambre en EMS ? EXIT est bien déterminé à pousser les portes des EMS et souhaite que le peuple vaudois ait le dernier mot.
Rediffusion le jeudi 9 octobre 2008 à minuit et le lundi 13 octobre 2008 à 9h40 et 15h sur TSR2.

  • Générique

    Un reportage de Elisabeth Logean et Sarah Perrig

    Image : Walter Hug

    Son : Philippe Combe

    Montage : Chantal Dall'Aglio
TP/Passeport biométrique : attention danger !

En 2006, la Suisse met sur pieds un projet-pilote de passeport biométrique, un document muni d'une puce d'identification par fréquence radio. Deux ans plus tard, le parlement décide l'introduction définitive de ce type de documents d'identité électroniques. La Confédération n'avait pas le choix, car autant les Américains que l'Union européenne ont choisi cette voie au nom de la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine. Mais voilà, on gagne en sécurité ce que l'on perd en protection des données personnelles : la puce du passeport est une sacré bavarde, même lorsque le document est fermé ... Des risques inédits se dessinent avec des documents d'un nouveau type qui signalent malgré eux leur présence à distance. En adoptant les documents d'identité biométriques, la Suisse met le doigt dans l'engrenage de la biométrie. Demain les empreintes digitales, plus tard l'iris ... Il faudra un jour montrer littéralement patte blanche, des parcelles de son corps, pour s'identifier. Le fer de lance européen contre la biométrie se trouve à Berlin, auprès des hackers éthiques du Chaos Computer Club. Ils ont volé puis publié l'empreinte digitale du Ministre allemand de l'intérieur et expliquent à Temps Présent ce qu'ils attendent de ce « fait d'arme » d'un genre nouveau.
Rediffusion le jeudi 9 octobre 2008 à minuit et le lundi 13 octobre 2008 à 9h40 et 15h sur TSR2.

  • Générique

    Un reportage de Raphaël Engel et Florence Fernex

    Image : Yves Dubois

    Son : Emilie Spierer

    Montage : Katherine Genoud