On m’a volé mon nom (et mon pognon)
L'émission du 31 janvier 2013
Votre identité ne vous appartient peut-être déjà plus. Et vous n’en savez rien, jusqu’au jour où l’on vide votre compte en banque, où vous recevez la facture pour un abonnement de téléphone que vous n’avez pas souscrit, où une inconnue vous réclame une pension pour des enfants que vous ne connaissez pas. Vous pouvez même découvrir que vous êtes… décédé. En Suisse, le marché de l’arnaque ne connaît pas la crise. Résultat : des vies brisées, des milliers de francs engloutis pour prouver qu’on est soi-même, c’est ce qui attend des centaines de victimes d’une usurpation d’identité.
Skimming, fraude à la carte de crédit, faux emails. L’usurpation d’identité peut prendre des formes diverses. Ça peut commencer par un détournement d’argent via le premier bancomat venu. Vous n’avez rien vu, rien senti, un dispositif astucieux a saisi les données confidentielles de votre carte de débit. C’est le skimming. Et, très vite, à Caracas ou à Varsovie, un usurpateur videra une partie de votre compte. Idem avec votre carte de crédit piratée sur internet.
Il y a aussi le "phishing".Votre banque vous envoie un mail vous demandant des informations confidentielles sur votre compte. Vous répondez, vous êtes ferré, hameçonné par quelqu’un qui a usurpé le nom de votre banque. Une boîte mail détournée et vous ne pouvez pas savoir que ce sont de faux amis qui attendent une aide financière urgente de votre part… Et vous envoyez à l’usurpateur de l’argent que vous ne reverrez jamais.
Vous voulez vous marier? Trop tard! Vous découvrez que c’est déjà fait! Quelqu’un a usurpé votre identité pour contracter un mariage (blanc en général). Une banque, un magasin, une assurance vous réclame de l’argent pour des prestations que vous n’avez jamais sollicitées, allez leur expliquer que ce n’est pas vous et que vous êtes victime d’usurpation d’identité. Il faudra le prouver.
Chaque année, des dizaines de personnes se retrouvent dans la situation où elles doivent prouver qui elles sont et qu’elles ne sont en rien mêlées aux délits qu’on leur impute. La criminalité identitaire a donc un bel avenir devant elle puisqu’elle permet de commettre un délit en toute impunité. En Suisse, l’usurpation d’identité n’est pas un délit. La France, où le nombre de cas d’usurpation d’identité a explosé ces dernières années,  commence à prendre conscience de la situation dramatique à laquelle elle peut mener.
Temps Présent a enquêté en Suisse et en France, rencontrant des témoins qui ont vécu ou qui vivent encore des situations kafkaïennes.
Rediffusion le vendredi 1er février 2013 à 1h50 et le lundi 4 février 2013 à 16h sur RTS Deux