Un reportage de Gonzalo Arijon et Pierre Hazan

Del Ponte : le piège Rwandais

Justice internationale, Carla Del Ponte, en a-t-elle trop fait au Rwanda ? Les dirigeants de Kigali veulent sa tête: ils trouvent que la procureure suisse est trop curieuse. Elle enquête non seulement sur le génocide commis par les Hutus mais aussi sur les crimes des Tutsis. Comment la Tessinoise s'est-elle laissée enfermer dans le piège rwandais ?

Ce reportage de Temps Présent nous montre les difficultés
rencontrées par la Tribunal pénal international pour le Rwanda
(TPIR) pour faire la lumière sur les crimes contre l'humanité
perpétrés par les génocidaires qui tuèrent près d'un million de
Tutsis en 1994, mais aussi contre des responsables du régime de
Kigali (à dominante tutsi) suspectés d'avoir commis des crimes de
guerre ou des crimes contre l'humanité.




Il démontre également que la justice internationale est
entièrement dépendante de la bonne volonté des états. A l'image du
véritable bras de fer qui s'est engagé depuis l'an dernier entre le
gouvernement rwandais et Carla Del Ponte, qui ne fait qu'entraver
la bonne marche des enquêtes. Mais si les relations n'ont jamais
été cordiales entre le gouvernement et Carla Del Ponte, reste un
fait nouveau et peut-être déterminant: les Américains et les
Britanniques ont, semble-t-il, emboîté le pas au gouvernement du
Rwanda, un de leur plus fidèle allié africain, pour demander que ne
soit pas reconduit le mandat de Carla Del Ponte en qualité de
procureure du TPIR. Et si la tessinoise, également procureure du
Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY), fait de la
résistance, ce sont les récentes paroles de Kofi Annan, qui a
déclaré «qu'il vaudrait sans doute mieux avoir un procureur
différent pour chacun des deux tribunaux, afin d'accélérer la fin
de leurs travaux», qui laissent à penser que son poste pourrait
bien lui être retiré dans les prochaines semaines.




Pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette
affaire, Temps Présent emmène les téléspectateurs au cœur
du Rwanda, sur les traces des responsables présumés des violences
de 1994 et de leurs victimes. Un reportage qui met en lumière le
parcours semé d'embûches des enquêteurs du TPIR, dont les
investigations sont devenues embarrassantes pour le gouvernement de
Kigali et ses alliés et qui offre un éclairage sur l'enjeu
politique que représentent les activités du TPIR et de sa
procureure.