- Apprentis, se lever tôt pour gagner peu - 55 ans, le bel âge pour divorcer

L'émission du 18 février 2016

Apprentis, se lever tôt pour gagner peu

Danièle, Raphael, Morgane, Jessica se lèvent tôt, travaillent, le week-end souvent. Ils ont fini un apprentissage dont la qualité est enviée par le monde entier et ils ont aujourd’hui un métier qu’ils aiment. Malheureusement leur salaire ne leur donne pas droit à une vie digne. En Suisse, 200'000 travailleurs, un CFC en poche, ne peuvent pas mettre dans l’autre plus de 4'000 francs par mois. Les privations sont énormes.

2016. Apprentis, se lever tôt pour gagner peu [RTS/Capture d'écran]

Aujourd’hui près de deux jeunes suisses sur trois, à l’âge de 15 ans, quittent l’école pour rentrer en apprentissage. Facteur, électricien, boulanger, coiffeur, fleuriste, assistant en pharmacie, ou esthéticienne, les métiers dits "manuels" sont nombreux, l’aboutissement de trois ans de formation pratique et de cours théoriques, avec à la clef pour celles et ceux qui réussissent l’examen final : le Certificat Fédéral de Capacité (CFC).

 "Le CFC ce n’est pas que des bras. C’est une tête." Pour Gilles Miserez, directeur du centre de formation Nature et Environnement de Lullier dans la campagne genevoise ce système de l’apprentissage est "une pièce importante du système économique au niveau national." Etats-Unis, Inde, Angola, des délégations du monde entier parcourent régulièrement notre pays pour s’en inspirer. Malheureusement, la médaille suisse a également un revers plus sombre.

Raphael (prénom d’emprunt) pensait avoir de l’avenir à la Poste après son apprentissage pour devenir facteur. Il ne s’est pas posé la question du salaire, mais aujourd’hui avec 2'900 CHF net par mois pour un emploi à 80%, il vit dans un petit studio de la banlieue lausannoise, mange des pâtes et a dû revendre des biens familiaux pour boucler ses fins de mois. Pour Manuela Cattani, secrétaire générale du syndicat SIT, "le CFC peut être un sésame pour naviguer dans le monde du travail. Mais vu les salaires auxquels il donne droit, il peut aussi être vu comme un miroir aux alouettes."

Rediffusion vendredi 19 février 2016 à 10h25 et lundi 22 février 2016 à 16h sur RTS Deux.

  • Générique

    Un reportage de Florence Fernex et Christophe Ungar
    Image : Fabien Wohlschlag Son : Marc Von Stürler Montage : Joanne Besse
Bonus de l'émission

Des apprentis cuisiniers au top?

Près de la moitié des apprentis cuisiniers selon les volées arrêtent leur apprentissage. "Mise au Point" a rencontré quelques semaines avant sa disparition, le chef Benoît Violier. Très investi dans la formation, le grand chef témoignait de son amour du métier, mais aussi de la dure réalité d’un art hyper exigeant.


Le Conseil d'État genevois veut orienter les jeunes vers l'apprentissage

Des quotas sont même prévus à l'État et dans les régies publiques. Un sujet du "19h30" du 7 octobre 2015.

55 ans, le bel âge pour divorcer

Après quelques années de vie commune, beaucoup de couples divorcent. En Suisse, comme partout, on s’est habitué à cette réalité. Elle cache pourtant un phénomène beaucoup plus étonnant: le nombre grandissant des couples qui se séparent après des décennies de vie commune. Les plus de 55 ans représentent actuellement la tranche d’âge où les divorces progressent le plus rapidement. "Temps Présent" est allé à la rencontre de ces femmes et des ces hommes qui ont vécu trente ou quarante années ensemble avant de se séparer.

55 ans, le bel âge pour divorcer

Nous avons rencontré Nicole, aujourd’hui âgée de 72 ans. Elle n’a jamais regretté d’avoir quitté son mari à 59 ans, après quatre décennies de vie commune. Entre ses enfants et le travail – avec son époux, elle tenait un restaurant – elle n’avait eu que peu l’occasion de profiter de la vie. Subitement, les voyages, les soirées entre amis, la liberté de faire ce qu’elle veut lui ont fait découvrir "le paradis".

Nous avons également rencontré Lorraine. Quittée par son mari à l’âge de 54 ans, elle connaît d’abord une période de déprime profonde, avec l’impression qu’il est trop tard pour elle, qu’elle ne pourra plus refaire sa vie. Puis un jour, elle va prendre un cours de danse et retrouve un plaisir oublié. C’est le début d’une renaissance spectaculaire. Au point qu’elle ne changerait plus sa vie d’aujourd’hui pour celle de la femme mariée qu’elle a été.

L’histoire de Fabienne est plus compliquée. Comme pour beaucoup d’autres, la vraie rupture a été précédée de plusieurs faux départs. Elle avait rencontré son mari à l’âge de 16 ans. Il était l’homme de sa vie. Une part d’elle-même a continué à l’aimer longtemps, alors même que leur vie commune était devenue intolérable. C’est pourtant bien elle, la femme, qui a finalement pris la décision de la séparation. Ce n’est pas une surprise: il en est ainsi dans la majorité des divorces tardifs. L’homme qui témoigne dans le reportage est donc un mari dont la femme est partie. La rupture est récente. Daniel, l’homme du film, raconte sa stupeur et ses efforts pour essayer de comprendre ce qui leur est arrivé.    

Le phénomène des divorces tardifs s’est amorcé au début des années 1990 et il s’est envolé dans les deux décennies qui ont suivi. En 2010, pour la première fois de son histoire, la Suisse a enregistré plus de divorcés tardifs (20 ans ou plus) que de divorcés précoces (5 à 9 ans). La période semble coïncider avec l’entrée des baby-boomers dans l’âge des seniors (les plus de 55 ans). Même s’il existe des cas particuliers comme les "divorcés AVS", ces couples qui divorcent sur le papier pour avoir deux rentes AVS complètes, le phénomène semble avant tout lié aux particularités de cette génération née entre 1945 et 1975.

Rediffusion vendredi 19 février 2016 à 10h25 et lundi 22 février 2016 à 16h sur RTS Deux.

  • Générique

    Un reportage de Jacques De Charrière
    Image : Walter Hug Son : Benedetto Garro Montage : Corinne Dubuis
Bonus de l'émission

Divorce, le cri des pères

En cas de divorce, les pères, eux aussi, ont des droits. Car la justice impose le plus souvent au couple que le père puisse voir son ou ses enfants. Mais il arrive que par vengeance ou par chantage, l’ex-épouse bafoue impunément la décision des tribunaux. Enlèvement, fuite à l’étranger, non présentation de l’enfant, insoumission, les autorités sont aujourd’hui désemparées et incapable de rendre justice aux pères, en prise avec ces mères «hors la loi».


Le divorce, un bien de consommation comme un autre

Analyse de l'e-divorce, de Tinder ou encore des divorces au rabais dasn "Focus" du 27 février 2015.