Plus de 1200 enfants grandissent dans des familles d’accueil dans la seule Suisse romande. Et ce chiffre augmente de 10% par année. Leurs parents biologiques n’arrivent tout simplement plus à faire face à leurs obligations, pour des raisons de maladie, d’incapacité psychique, de toxicomanie ou simplement de décès. Si le quotidien de ces familles d’accueil n’est pas toujours simple, les liens qui se tissent entre elles et ces enfants sont souvent forts. Cinq familles nous ont ouvert leur porte et leur cœur.
Les raisons d’accueillir un enfant qui n’est pas à soi sont multiples. Il y a forcément une forme d’altruisme. Parfois, les raisons sont à trouver dans l'histoire affective de ces parents d’accueil, leur besoin de construire une famille ou de faire face au nid vide.
Leur réalité n’est pas tout à fait celle d’une famille standard. Car il faut souvent composer avec les parents biologiques qui gardent en principe des liens avec leur enfant. La loi l’exige. Il faut alors savoir répondre aux inquiétudes de ces enfants déchirés par un conflit de loyauté entre leurs parents et leur nouveau foyer, savoir les rassurer, trouver une place auprès d’eux qui n’est pas exactement celle d’un parent mais plutôt celle du référent adulte digne de confiance, à qui l’on finit souvent par s’attacher et qui impose aussi un cadre.
Le choix de devenir famille d’accueil oblige à beaucoup d’introspection, mais il est aussi souvent couronné par la formation d’un lien fort et durable entre ceux qui accueillent et ceux qui sont accueillis.
Un reportage de Maria Pia Mascaro et Alexandre Stern
Image : Philippe Evêque Son : Sébastien Fawer Montage : Dan Marcoci