Alors que la Conférence de Copenhague se penche sur le réchauffement climatique, que la désertification et le manque d'eau menacent la planète, de nombreuses régions misent sur un véritable scandale écologique : le golf. Or, un golf de 18 trous consomme autant d'eau qu'une ville de 12'000 habitants ! Reportage en Espagne, qui a misé massivement sur le golf pour son développement touristique et immobilier et qui mesure à peine l'état du désastre.
Jeudi 3 décembre à 20:35
En Espagne, qu'est ce qui vient juste après le foot, la chasse et le basketball : le golf ! La destination de prédilection des helvètes et des retraités est devenue la "Grande Floride d'Europe". Elle attire les étrangers du Nord et surtout les capitaux internationaux dans des complexes fermés, les «resorts», avec 1 -2- 3 voire 4 golfes au milieu. Le terrain de golf est même devenu le prétexte à la vente d'appartements : un mariage de connivence très rentable avec des projets mégalomanes qui génèrent des milliards d'euros par an. En Espagne, la surenchère d'espaces bétonnés avec un point vert au milieu est telle que ces 10 dernières années, 150 nouveaux golfs ont été construits et 300 attendent leurs permis de construire. Conséquence : une migration touristique qui a poussé les vacanciers de la mer à l'intérieur des terres, là où l'eau manque désespérément. Une évolution qui entraîne de profondes inquiétudes sur le plan environnemental : l'impact sur les sols et les nappes phréatiques est énorme. On sait qu'un golf de 18 trous, c'est en moyenne 5.000 m3 d'eau par jour. C'est à dire la consommation d'une ville de 12000 habitants. Malgré un système de recyclage de l'eau en circuit fermé, tout n'est pas au point. Avec la crise et l'éclatement de la bulle immobilière, presque tous les projets se sont arrêtés net. Ces îlots de verdure artificiellement bâtis en plein déserts restent pourtant les nouveaux "spot" touristiques vantés par tous les milieux, des destinations de rêves qui tournent parfois au cauchemar.
Bonnes nouvelles de nos interlocuteurs!! Robert et Frances Sears ont une nouvelle maison.
Dans notre reportage, ces deux anglais retraités à Camposol en Espagne voyaient leur maison se lézarder, s'effondrer lentement sur ses fondations et littéralement couler dans le sol. Le toit fuyait, le plâtre et les murs leur tombaient sur la tête. Leur paradis était devenu un enfer. A l'origine, un vice de construction flagrant reconnu par le constructeur lui même. Mais ce dernier ne voulait rien entreprendre.
Bob & Frances ont dû vivre encore 5 mois dans des conditions très précaires et dangereuses avant que de pouvoir déménager dans une nouvelle maison, saine, plus grande, plus proche du Golf! (Il n'en jouent pas comme beaucoup de résidents)
Temps Présent n'est pas totalement étranger à ce changement de situation. Bob & Frances avaient très peur que la "pression médiatique" leur soit néfaste et entrave leurs démarches auprès des entrepreneurs. Nos téléphones, nos emails insistants et nos fax pendant & après le tournage, la diffusion du reportage ont concouru à la résolution de ce conflit. D'autres n'ont pas eu cette chance et demandent toujours l'échange de leur maison.
Rediffusion le vendredi 4 décembre 2009 à 01h05 et le lundi 7 décembre 2009 à 10h10 et 14h20 sur TSR2.
Générique
Un reportage de Sabine Kennel et Régis Migy
Image : Yves Bussard Son : Aldo Rossi Montage : Patrick Guignet