Plus qu’un autre canton, Neuchâtel souffre du franc fort et de la conjoncture. Nanti d’un fort tissu industriel, le canton dépend essentiellement des exportations. Quand l’économie mondiale s’essouffle, Neuchâtel le paie cash. Et lorsque le canton se retourne sur son riche et glorieux passé, il peut nourrir quelques regrets.

Dans les années 70, la crise horlogère casse l’ambiance. Il faut rattraper le temps perdu, innover, faire des sacrifices. Neuchâtel remonte la pente sans jamais retrouver son statut d’antan. Les réformes, les fusions de communes, les baisses d’impôts pour les entreprises qui rendent en principe le canton attractif ne suffisent pas. Le malaise s’installe de façon durable, les politiques cherchent des solutions ou plutôt colmatent les brèches. Les impôts atteignent des sommets pour les personnes physiques. Le manque de terrain à bâtir fait partir les familles dans les cantons voisins. Conséquences: exode fiscal, exode des enseignants, exil médical. Aujourd’hui, il est difficile d’inverser la tendance.

Pour ne rien arranger, le haut du canton se sent mis à l’écart. Après avoir déplacé l’école d’ingénieurs sur le littoral, les autorités veulent lui enlever son hôpital afin de rationaliser et de diminuer les coûts. Depuis plus de dix ans, les élus bataillent autour de la santé sans résoudre le problème. C'est dans l’hôpital que se cristallisent beaucoup des rancœurs plus proches du psychodrame que du combat politique. Ce qui aggrave - ou pas - un certain clivage entre haut et bas.

Temps Présent propose une radiographie du canton de Neuchâtel et revient sur l’histoire d’une réussite qui a viré à l’aigre. Autour de témoins en délicatesse avec leur canton, politiques, industriels, économistes font la liste des réformes faites ou à faire.

Rediffusion le vendredi 9 juin 2017 à 10h30 sur RTS Deux.