Cherche main-d’œuvre, à tout prix
Depuis quelques années, les pays d’Europe se livrent une guerre sans merci pour attirer sur leur sol le personnel diplômé et formé. Ainsi la Bavière tente-t-elle de faire revenir au pays ses cadres les mieux formés émigrés à travers le monde. La Suisse n’échappe au phénomène, mais a choisi une autre méthode: dans le domaine de la santé par exemple, des recruteurs suisses sillonnent l’Europe à la recherche de cette denrée toujours plus rare: le personnel soignant, du médecin à l’aide-soignante.
Temps Présent a suivi une équipe du CHUV jusqu’en Belgique, où ces envoyés spéciaux d’un nouveau genre font la chasse au personnel soignant dont les hôpitaux ont tant besoin. Mais cette rude concurrence n’est pas sans effet pervers sur les pays d’origine de ces immigrés et sur les régions proches de la Suisse.
A Pontarlier, à deux pas de la frontière franco-suisse, les responsables se désespèrent de retenir le personnel qu’ils forment, attiré par les mirobolants salaires suisses. C’est donc ailleurs qu’ils iront chercher le personnel qui leur manque, en Afrique du Nord, au Portugal. C’est ce qu’on appelle l’«effet domino», qui voit circuler les salariés d’un pays à l’autre à la recherche de meilleures conditions de vie, et pas seulement dans le domaine de la santé. En votant «oui» le 9 février dernier, les Suisses ont dit leur réticence à ce modèle d’un marché du travail ouvert de 500 millions de personnes, de la concurrence de tous avec tous. Dans un pays qui vieillit, quelles seront les conséquences de ce vote pour nos EMS et nos hôpitaux, avides de main-d’œuvre?
Rediffusion le vendredi 28 mars 2014 à 1h20 et le lundi 31 mars 2014 à 15h45 sur RTS Deux.