Depuis quelques années, les séries télévisées ont fait du médecin-légiste une vedette, capable de résoudre un crime en quelques minutes. La réalité, elle, est plus complexe. Les meurtres sont rarement les cas les plus difficiles. Ce sont souvent des décès en apparence ordinaires qui donnent le plus de fil à retordre: les morts subites, les malaises inexpliqués. Temps Présent a filmé pendant 15 jours au Centre universitaire romand de médecine légale à Lausanne pour comprendre les motivations de ces médecins de l’ombre et le sens qu’ils donnent à leur mission.
Depuis quelques années, les séries télévisées et les romans policiers nous ont habitués à la figure des médecins-légistes, en ont fait des vedettes, des fins limiers, capables de déceler en quelques minutes la cause d’un décès, outrepassant parfois même leur rôle de médecin, pour devenir flic à la place des flics. Quand la réalité, elle, est plus complexe. Car ces médecins sont des travailleurs de l’ombre. Et les meurtres, souvent leurs cas les plus simples à résoudre.
En Suisse romande, pas loin de 1000 corps passent chaque année par les services de médecine légale, 400 sont même soumis à une autopsie. Des chiffres impressionnants quand on sait qu'il n’y a guère plus d’une trentaine de meurtres par année dans les cantons romands. Mais la justice n’a pas droit au doute. Dès qu'un décès paraît suspect, le procureur a l’obligation de faire appel à un médecin-légiste. Et les doutes sont nombreux, ils pourraient même nous affecter un jour: en cas de mort subite d’une personne jeune ou dans la force de l’âge, lors de certains suicides, d’accidents graves. A chaque fois, le légiste est alerté.
Une équipe de Temps Présent a été autorisée à filmer pendant 15 jours au Centre universitaire romand de médecine légale à Lausanne pour y suivre le travail de l’équipe de médecins-légistes: levées de corps, autopsies, service de piquet 24 heures sur 24. Elle a cherché à savoir comment ces hommes et ces femmes (toujours plus nombreuses) vivent ce rapport quotidien à la grande faucheuse, à comprendre leurs motivations et le sens qu'ils donnent à leur profession.
Rediffusion le vendredi 24 janvier 2014 à 0h40 et le lundi 27 janvier 2014 à 15h15 sur RTS Deux.
Un reportage de Steven Artels et Maria Pia Mascaro
Image : Philippe Mory Son : Raphaël Crohas Montage : Catherine Kala