- J'ai le coeur d'un autre - Bimbos contre barbus

L'émission du 14 juin 2012

J’ai le cœur d’un autre

Le caractère d’un donneur d’organes décédé peut-il se transmettre au greffé ? Après une greffe du cœur, certains receveurs ont l'impression d'avoir changé, de ne plus être la même personne. Comment l'expliquer ? Le cœur est-il un organe comme un autre, une simple pièce de rechange, une pompe, ou transmet-il quelque chose de la personnalité du donneur ? Ce reportage troublant pose la question en confrontant des greffés du cœur au passé de leur donneur.

- J'ai le coeur d'un autre [Captation - RTS]

En Suisse, comme partout en Europe, l'anonymat du donneur est une obligation. Pas question d'avoir accès au passé de son donneur. Kurt Hauser a été transplanté il y a huit ans à Berne par le professeur Thierry Carrel. Depuis, il a constaté bien des changements dans sa personnalité. Il est devenu très impatient, fait sans cesse des courses et court après les soldes. Son épouse le taquine souvent en lui disant qu'il a dû recevoir le cœur d'une femme !

A Paris, la comédienne Charlotte Valandrey vient de raconter l'histoire de sa greffe dans un livre. Elle est persuadée d'avoir hérité de la "mémoire" de sa donneuse. Et même plus : elle dit avoir rencontré sans le savoir le mari de cette femme et en être tombée amoureuse. Mais avec l'anonymat imposé, comment le vérifier ?

Aux Etats-Unis, connaître son donneur est licite, à condition que la famille du défunt donne son accord. Dick Mueser connaît l'identité de son donneur, un homme prénommé Patrick décédé dans un accident de moto. Dick parle à son cœur qu'il appelle Patrick. Il est persuadé que c'est lui qui le soutient dans tout ce qu'il entreprend. Un jour, un des fils de Patrick a invité Dick à son mariage et a insisté pour qu'il soit sur la photo de famille.

Avant sa greffe, Bill Wohl travaillait dans un bureau et il n'avait aucun goût pour le sport. En 2000, il a reçu le cœur de Michael Brady, un cascadeur de 36 ans. Depuis, Bill a totalement changé de vie : il s'est mis à faire du sport de façon intensive et gagne médaille après médaille lors de jeux de transplantés.

Une théorie controversée, dite de la "mémoire cellulaire", expliquerait le passage d'informations en provenance du donneur vers le receveur. Mais certains pensent qu'il s'agit de purs fantasmes. Il n'y a pour l'heure aucune certitude scientifique, ni d'un côté ni de l'autre.

Rediffusion le vendredi 15 juin 2012 à 1h30 et le lundi 18 juin 2012 à 16h05 sur RTSdeux.

  • Générique

    Un reportage de Susanna DÖRHAGE et Sandy PALENZUELA

Bimbos contre barbus

Elles s’appellent Ruby, Sandy, Haïfa. Elle sont jeunes, provocantes, danseuses du ventre ou chanteuses dans des « sex clips », des vidéos qui font fureur dans tout le Proche-Orient. Ces jeunes femmes, héritières de la tradition sensuelle de l’Egypte, défient la montée en puissance des intégristes musulmans. Ces bimbos orientales revendiquent leur liberté de femmes, contre les barbus qui veulent les réduire au silence.

Ruby, chanteuse charismatique égyptienne est une star de la variété arabe [Captation - RTS]

Sandy est la nouvelle bombe égyptienne. Elle tourne ses clips hyper sexy en mini short moulant, dans les rues de Paris. En plein Printemps arabe, ses chansons et ses vidéos provocantes sont téléchargées par des millions de fans, à travers tout le Proche-Orient. Ruby, elle, a été révélée par le grand cinéaste égyptien Youssef Chahine. Chanteuse charismatique, elle est la star de la variété arabe, et assume son cocktail de chansons amoureuses et de sensualité à haute dose.

C’est la nouvelle provocation contre la rigueur religieuse des Frères musulmans et des extrémistes de tout poil, qui rêvent de voiler toutes ces jeunes délurées. Même les danseuses du ventre, tradition millénaire de l’Egypte, un grand classique des mariages réussis du Caire, doivent désormais raser les murs, quand elles ne se font pas agresser par une foule de mâles frustrés, incapable de résister aux décolletés généreux de Marwa ou Dina.

On en suit une, de danseuse du ventre, Haïfa, invitée à un mariage en banlieue, car l’esprit de la fête reste tenace dans l’Egypte post-révolutionnaire. Elle doit éviter certains quartiers où ses amies danseuses risquent le lynchage. Une danseuse est désormais considérée comme une prostituée, être traitée de « fille de danseuse » est la pire des injures. Malgré tout, Sandy, Ruby, Haïfa et d’autres revendiquent fièrement leur droit à être libre, à être femme d’Egypte, belles et fières de défendre leur liberté. Jusqu’à quand ?

Rediffusion le vendredi 15 juin 2012 à 1h30 et le lundi 18 juin 2012 à 16h05 sur RTSdeux.

  • Générique

    Un reportage d'Amine Bouziane