Lausanne, centre d'excellence pour le traitement des bébés prématurés... Cette flatteuse réputation est-elle encore méritée ? Les prématurés sont toujours plus nombreux, mais le nombre de lits n'a pas évolué. Une naissance sur 4 est refusée à Lausanne. Des mères sont transférées en urgence en ambulance à l'autre bout de la Suisse. Plus grave, des prématurés - de constitution fragile par définition - sont séparés de leur maman et transportés en hélicoptère à Berne, Zürich, Coire ou Saint-Gall ...
En Suisse, un enfant sur vingt naît avant terme. La médecine s'e
st adaptée à ce phénomène et la mortalité des prématurés à risque a
diminué de moitié ces dix dernières années. Mais force est de
constater que si la science évolue, les infrastructures
hospitalières nécessaires n'ont pas suivi la même progression. Au
CHUV, centre spécialisé pour prématurés vers lequel devraient être
dirigés la plupart des bébés romands, le nombre de places n'a pas
bougé depuis 1987.
C'est loin d'être suffisant, et pour que certains prématurés
reçoivent les soins adéquats, il est souvent nécessaire de les
envoyer à l'autre bout de la Suisse, à Zurich, St-Gall, Bâle,
Berne, Genève, ou encore Coire.
Ce fonctionnement forcé en réseau entraîne pour les hôpitaux un
énorme travail d'organisation, de gestion des places, et pour les
familles des gymkhana pas facile à assumer au moment d'une
naissance, surtout lorsqu'elle s'accompagne du stress
supplémentaire d'un accouchement prématuré. Dans nombre de cas, un
hélicoptère emporte le nouveau-né à la hâte. Parents et enfants
sont parfois séparés durant plusieurs jours.
Comment les parents vivent-ils cette séparation avec l'enfant ?
Quelles conséquences cette séparation peut-elle avoir sur
développement du lien entre les parents et leur enfant et pour son
développement ultérieur? Des questions auquel répond notamment le
professeur Adrien Moessinger, chef de la division de néonatologie
du CHUV.
Bettina Hofmann et Roland Tillmanns ont su capter avec beaucoup de
sensibilité et de délicatesse ces moments difficiles pour les
parents, qui ont l'impression d'être ballottés en tous sens, et les
efforts des équipes de néonatologie qui s'efforcent de trouver une
solution pour chacun de ces nouveaux-nés en détresse et leur
parents.