Pourquoi les suisses s'obstinent-ils à garder leurs armes militaires à domicile malgré le danger qu'elles représentent ? Bouleversée par la mort d'un ami d'enfance qui s'est suicidé avec son fusil d'assaut, une jeune réalisatrice neuchâteloise a mené une enquête très personnelle sur la singulière relation que la Suisse officielle entretient avec les armes militaires. Bouleversée par le suicide d'un ami d'enfance avec son fusil d'assaut, une jeune réalisatrice neuchâteloise enquête sur le rapport des Suisses avec leur arme de service. Jeudi 16 avril 2009 à 20:30.
120 000 fusils d'assaut confiés à des jeunes gens de 18 à 34 ans
dorment dans nos caves et nos greniers. Si l'on ajoute toutes les
armes militaires conservées par des citoyens suisses au terme de
leur service obligatoire, ce chiffre passe à 500 000. Un demi
million de pistolets, revolvers et autres mousquetons dont nous
n'entendons que rarement parler. Jusqu'à ce que l'un d'eux serve à
commettre un suicide, ou pire, à un meurtre. L'arme d'ordonnance se
retrouve alors en « Une » des journaux. Elle-même touchée, il y
quelques années, par un drame impliquant un fusil militaire, la
réalisatrice neuchâteloise Orane Burri a cherché à comprendre ce
qui se cachait derrière le débat, parfois abstrait, sur l'arme
d'ordonnance à domicile. Sillonnant la Suisse avec son équipe, elle
a interrogé des policiers, des tireurs, des psychologues, des
politiciens et des militaires. Mais elle a surtout croisé sur son
chemin des hommes et des femmes ordinaires, qui ont accepté de
témoigner des tragédies qui les ont frappés. Alors que le peuple
suisse sera bientôt appelé à se prononcer sur le maintien ou non de
l'arme d'ordonnance à domicile, « Armes Fatales » plonge au cœur
d'une tradition singulière, où l'arme devient un lien entre les
Suisses et la Confédération. Une tradition que d'aucuns jugent
désuète et dangereuse mais qui reste, pour d'autres, la preuve la
plus éclatante de la confiance de l'Etat envers ses citoyens.
Rediffusion le jeudi 16 avril 2009 à minuit et le lundi 20 avril
2009 à 9h50 sur TSR2.
Un reportage d'Orane Burri