La frontière qui sépare le suisse allemand du français, la célèbre barrière de rösti, traverse le canton de Fribourg. Nous vous proposons, au départ de Giffers (Chevrilles en français), une longue boucle de plus de 20 kilomètres dans un paysage très hivernal. Pour mieux l’affronter, on appréciera une des spécialités de la région, le "Güfferschtee", qui en dialecte singinois signifie le thé de Giffers, une boisson à base de fleurs de tilleul, de vin rouge, très sucrée et bien épicée.
Ici, près des Préalpes et sa chaîne de la Berra, des noms de lieux-dits, de hameaux et de villages évoquent l’histoire de deux communautés linguistiques qui visiblement ont toujours vécu paisiblement l’une avec l’autre. La frontière est souvent invisible. Mentionnons toutefois que c’est dans le hameau de La Nesslera, que traverse le ruisseau du Rüdigrabe, qu’on va passer pour la première fois cette barrière linguistique.
On traverse tour à tour les villages de Bonnefontaine, qui signifie aussi bonne source, St-Sylvestre et son église perchée sur une colline, en faisant une halte près de la grotte de Marie, située vers Muelers, pour réaliser que, francophone ou germanophone, la partie rurale du canton de Fribourg conserve une forte piété populaire. On arrive ensuite à Plasselb, dont le nom a une origine latine "plana silva" ou forêt plate, avant de monter à l’Oberholz. Le sommet de cette colline boisée, à 1032 mètres, constitue le point le plus élevé de la boucle. L’itinéraire se poursuit ensuite sur un terrain largement ouvert.
Cette randonnée traverse ainsi plusieurs localités et donc toute une série de cafés et de restaurants au charme souvent désuet, qui vous permettra de vous réchauffer. Il vous sera possible également de monter dans un bus des transports publics fribourgeois si la balade vous paraît trop longue.