Messagers sans parole
Maintenir en captivité des animaux pour inciter à la protection de leurs congénères sauvages, c’est tout le paradoxe des parcs zoologiques d’aujourd’hui. A la Chaux-de-Fonds, le zoo du Bois du Petit-Château présente essentiellement la faune régionale et européenne.
Yasmine Ponnampalam, gardienne-chef, considère les pensionnaires qu’elle soigne quotidiennement comme des compagnons de vie. Une passion pour les animaux qu’elle partage avec ses collègues, y compris pour les serpents et amphibiens du vivarium souvent considérés avec répugnance.
La mission du zoo est non seulement de proposer un espace de promenade et de détente, mais surtout de sensibiliser les visiteurs aux questions de l’environnement, de la disparition progressive des habitats naturels de la faune en raison des activités humaines et de conserver les espèces menacées.
Les animaux du zoo du Bois du Petit-Château, tous nés en captivité, sont ainsi les porte-paroles de leurs congénères sauvages. Une liberté sacrifiée pour une cause nécessaire, celle de la protection de la nature. Administrativement, le zoo est lié au musée d’histoire naturelle de la Chaux de Fonds dirigé par le biologiste Arnaud Maeder. Au musée les animaux naturalisés, les archives du vivant. Au zoo les animaux en captivité, la collection vivante.
De cette complémentarité est né un grand projet, le Zoo-Musée dont la finalité est de regrouper les deux institutions sur le site du Bois du Petit-Château afin de permettre un travail d’information sur la faune et d’éducation à l’environnement plus complet.
Le zoo abrite aussi une station de soins pour la faune sauvage qui accueille plus de 350 animaux blessés par an. Mise sur pied par Yasmine Ponnampalam, elle exige un engagement incessant qui prend tout son sens lorsque les animaux peuvent retrouver la liberté.
Un reportage de Nicole Weyer