ABE, 45 ans d’enquêtes conso
En s’invitant depuis 45 ans chaque semaine dans les foyers romands, l’émission a touché plusieurs générations de consommateurs. Alors pour vous ABE c’est quoi ? Notre équipe a tendu son micro sur les trottoirs de Suisse romande.
Est-ce qu’une émission comme « A bon entendeur » exerce une pression quand on est directeur de Migros ? Est-ce que vous avez parfois trouvé l’émission injuste ? Linda Bourget en parle avec Guy Vibourel, ancien directeur de Migros Genève.
ABE profite de cet anniversaire pour revisiter quelques moments forts de l’histoire de l’émission, tels qu’un test sur les kebabs réalisé en 2003. Un test qui avait marqué les esprits car il avait révélé de nombreux cas de tromperie, notamment la découverte de viande de porc dans des kebabs prétendument d’agneau.
Productrice de l’émission à l’époque, Isabelle Moncada se souvient des réactions que ce test avait suscitées. Alors la situation s’est-elle améliorée ? ABE a réédité le test, en revisitant 5 des enseignes déjà testées il y a 18 ans et 5 autres établissements. Résultats : seules 2 enseignes sur 10 informent correctement les clients sur le type de viandes contenues dans ces sandwichs.
Au cours des années, ABE a aussi plusieurs fois mis à l’épreuve les promesses de la publicité. A l’époque de Catherine Wahli, la solidité d’une chaise d’un grand magasin de meubles suédois a ainsi été testée par un éléphant ! Petit retour en archives.
Un exercice classique pour ABE, c’est le prix du panier des ménages. Nous avons repris la liste de courses de Catherine Wahli d’une émission de 1991 consacrée à ce sujet. 32 produits de marques avaient à l’époque été achetés à la Coop, chez Denner à La Placette, l’actuel Manor. ABE a retrouvé une vingtaine de ces produits et comparé l’évolution des prix en 30 ans. Pour parvenir à cette comparaison, nous avons recalculé les prix de l’époque en tenant compte du renchérissement. Résultat : les prix de certains produits ont augmenté, alors que d’autres ont baissé. Selon les statistiques de la Confédération, l’indice des prix à la consommation a augmenté depuis 1991, mais le revenu des ménages a pris l’ascenseur. En conclusion : la part du budget des ménages consacrée à l’alimentation a reculé depuis 30 ans.
Linda Bourget a invité trois anciennes présentatrices de l’émission, Manuelle Pernoud, Martina Chyba et Isabelle Moncada à réagir aux différentes archives d’ABE et à partager leurs expériences personnelles. Une discussion également sur l’évolution des thèmes abordés au cours des années, au gré des changements de la société de consommation. Durant toutes ces années, ABE a consacré de nombreuses émissions à la sécurité routière. Une alignée de crash-tests effrayants a mis au jour des lacunes de sécurité et des risques sous-estimés, en particulier au niveau des sièges pour enfants. A l’occasion de l’anniversaire d’ABE, nous avons reconduit un crash-test de ces sièges, avec la collaboration du TCS.
Les nombreux crash-tests, ainsi que les enquêtes effectuées par l’émission ont-ils contribué à améliorer la sécurité des véhicules ? Comment les consommateurs peuvent-ils se défendre face aux multinationales ? Et est-ce que la qualité alimentaire s’est globalement améliorée ces dernières années ? Linda Bourget en parle avec Daniel Stons, actuellement actif dans la défense des consommateurs au niveau européen, et qui s’est occupé des tests d’A bon entendeur pendant de nombreuses années.
En Suisse, le plat qui met tout le monde d’accord c’est la fondue. ABE a mis le nez dans le caquelon à de multiples reprises, avec une interrogation fondamentale : peut-on distinguer le mélange artisanal de la fondue toute prête ? Il y a 20 ans, Catherine Wahli déplorait de constater que la moitié des dégustateurs n’avaient pas reconnu la fondue maison. Pour l’émission de ce soir, ABE a renouvelé l’exercice. Les résultats se sont révélés meilleurs : 8 personnes sur 10 ont identifié la fondue prête-à-l ’emploi.