Demeter, les secrets d'un label
Vous avez certainement repéré le label Demeter imprimé sur l’emballage de certains produits des supermarchés. Ce label orange et blanc, aujourd’hui présent dans 65 pays, certifie les produits issus de la biodynamie, un mouvement qui s’inspire des concepts de l’anthroposophie, fondée par Rudolf Steiner il y a un siècle. Ce courant est considéré en France comme présentant un risque de dérive sectaire.
Pulvérisation de compost, de bouse de corne ou de tisanes, observation des astres, le cahier des charges des agriculteurs Demeter est très précis, plus exigeant que celui de Bio suisse. Reportage tourné ce printemps en Lavaux, chez un vigneron Demeter. Pour obtenir des données scientifiques sur l’influence de ce type de culture sur l’état des sols, notre équipe s’est aussi rendue près de Bâle, sur un terrain géré par un organisme indépendant qui compare des cultures bio, biodynamiques et conventionnelles.
ABE a comparé les prix de produits de base, bio, Demeter (biodynamie) et conventionnels. Résultat : la différence de prix entre le même produit en bio et en Demeter est en moyenne de 42%. La différence moyenne avec un produit non bio est de 121%.
Depuis 2016, on trouve les produits Demeter dans les supermarchés Coop et Migros. Des petits pots pour bébés aux fruits secs en passant par la charcuterie, le lait ou les œufs, chacune des enseignes compte aujourd’hui des dizaines d’articles estampillés de ce label.
Les produits Demeter sont achetés par la grande distribution un peu plus chers qu’en bio. Ils sont aussi revendus sensiblement plus chers au consommateur. En 2020, Migros a vu le chiffre d’affaires de ces produits progresser de 15%. ABE décortique le fonctionnement du business de la biodynamie.
Que répondre aux personnes qui voient un risque de dérive sectaire dans la biodynamie ? Qui peut se permettre d’acheter des produits si chers ? Demeter est-ce donc réservé aux riches ? Linda Bourget en parle avec Claude-Alain Gebhard, agriculteur en biodynamie.