ABE fait le point sur cet appareil qui trône dans bien des cuisines. Avec à la clé des mesures pour voir son impact dans le bain d’ondes électromagnétiques qui nous entoure désormais, et un test pour préciser ses effets sur la composition des aliments.
Le four à micro-ondes, comment ça marche?
Ce type de four fonctionne grâce au magnétron, une boîte en métal qui transforme le courant électrique en un champ électromagnétique à haute fréquence: ce sont les micro-ondes qui vont chauffer les aliments. Ce processus électromagnétique chauffant fut découvert par hasard par Percy Spencer, un ingénieur américain qui concevait des radars à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le magnétron est en quelque sorte un mini-radar situé au coeur du four.
Le Radarange, premier four à micro-ondes mesurait 1m80, pesait 350 kilos et coûtait 5’000 dollars. La miniaturisation des composants et la mise en place de programmes de cuisson dans les années 1970 ont permis d’en faire un objet de consommation de masse.
Cet appareil électroménager a, depuis son apparition, toujours suscité une certaine inquiétude auprès du public. John Osepchuk, ingénieur et co-inventeur du four à micro-ondes, cherche à apaiser ces craintes: "Les gens ne réalisent pas que les fréquences utilisées pour le four à micro-ondes ne sont pas éloignées de celles utilisées par le téléphone portable ou le wifi…"
Au-delà du fonctionnement, le recyclage présente-t-il un risque? Il n’existe pas de prescriptions fédérales particulières concernant le recyclage de ce type d’appareils électroménagers parce qu’il ne contient en fait aucun élément dangereux. Lorsqu’il est déconnecté, le magnétron est inerte et n’émet pas ondes. Seul le condensateur qui peut contenir des PCB, substances polluantes et toxiques, doit être enlevé avant le passage au broyeur.
Paradoxalement, ce sont les avancées technologiques qui peuvent s’avérer problématiques. Qureshi Ghaffar, chez Ecotecnic, nous explique que la multiplication des pièces en plastique et l’apparition des circuits électroniques dans le mécanisme de fonctionnement fragilisent l’appareil. Ces circuits supportant mal la chaleur et l’humidité.
Un bain d’ondes
Sans le voir, nous vivons en permanence dans une espèce de magma d’ondes dont les sources sont multiples: la lumière visible, le signal de la télévision par satellite, celui du GPS, les téléphones portables, le wifi,...
Olivier Gaumer, physicien, spécialiste des ondes au Physiscope de Genève, précise toutefois que les ondes électromagnétiques du four micro-ondes restent confinées à l’intérieur de l’appareil selon le principe d’une cage de Faraday. Cela a un impact direct sur les ondes qui restent stationnaires. C’est pourquoi, la plupart des fours à micro-ondes sont équipés d’un plateau tournant pour homogénéiser la cuisson des aliments.
Les micro-ondes restent-elles vraiment confinées dans les fours?  En fait, la norme internationale autorise un certain rayonnement de fuite. Cela correspond à peu près au maximum d’émission autorisé dans les appartements situés autour des antennes relais de téléphonie mobile.
Avec l’aide de Peter Schlegel, ingénieur diplômé de l’EPFZ, nous avons fait fonctionner successivement trois fours micro-ondes pour mesurer d’éventuelles fuites. Les tests révèlent que deux des trois fours respectent tout juste la norme légale et que le troisième, vieux de onze ans, la dépasse allègrement. Que sait-on aujourd’hui sur d’éventuels dangers de ces micro-ondes?
Selon Olivier Gaumer, "il n’y a jamais eu de preuves expérimentales qui montrent que les ondes sont dangereuses pour la santé. Et à l’inverse il n’y a jamais eu de preuve expérimentale qui montre qu’elles ne sont pas dangereuses,… c’est raisonnable d’appliquer le principe de précaution,… quand on allume un four micro-ondes, on ne va pas lui coller l’oreille dessus ou mettre la tête à côté par exemple".
Peter Schlegel se montre encore plus catégorique en précisant que les enfants devraient s’éloigner de l'appareil lorsqu’il est en marche.
Notre expert reconnaît cependant qu’un four micro-onde n’est utilisé que sur de courtes périodes. Or, la durée de l’exposition est aussi un facteur déterminant. Et de ce point de vue, ce sont la multiplication des sources et la permanence des ondes électromagnétiques dans l’habitat qui s’avèrent les plus préoccupantes.
Pour ce qui est du risque de fuites d’ondes, il n’y a pas trop d’inquiétude à avoir : l’Office fédéral de la Santé public a compulsé trois études,  pour arriver à la conclusion que le rayonnement de fuite est plus important quand les joints de la porte sont usés ou encrassés, donc moins étanches, mais c’est extrêmement rare qu’il dépasse le seuil maximum admis par la loi. 
Plutôt rassurant! Si les mesures de précaution évoquées sont respectées, un four à micro-onde sans défaut ne présente pas de danger pour notre organisme, il n’est en tout cas pas cancérigène!
Les effets sur les aliments
Est-ce qu’une nourriture ou une boisson qui passe au micro-ondes est moins saine,  moins riche en vitamines que si elle était cuite à la casserole? Le four à micro-ondes est une technologie qui a longtemps eu mauvaise presse auprès des professionnels de la gastronomie. S’il est cependant peu à peu entré dans les cuisines des chefs, ce n’est qu’en tant qu’accessoire utilisé pour faciliter quelques opérations, mais pas vraiment pour cuisiner. Aujourd’hui, les cuisiniers utilisent avant tout des fours à air chaud et à vapeur.
Si les aliments chauffent et cuisent dans un four à micro-ondes, c’est parce qu’ils contiennent des molécules d’eau. Fabrice Riblet, chimiste, nous explique ce processus:
"Quand on place des molécules d’eau dans un champ micro-ondes, et bien les molécules d’eau en fonction de l’onde vont s’aligner d’une façon et d’une autre. C’est-à-dire qu’en quelque sorte lorsque l’onde traverse, je dirais, un aliment qui contient de l’eau, tantôt la molécule d’eau fait ainsi, tantôt elle est de l’autre côté. La seule chose c’est qu’en fait on s’arrange de telle sorte qu’en fait elle ne sait plus où donner de la tête et au bout d’un moment qu’est-ce qui se passe? Et bien elle s’entrechoque avec ses voisines et là, ça commence à être la cohue. C’est ce mouvement, cette agitation moléculaire qui va créer la cuisson, la température, l’élévation de la température et donc les processus de cuisson."
Cuisiner, c’est provoquer des réactions chimiques. À partir de ce moment-là, il y a des réactions en chaîne qu’on maîtrise et celles qu’on ne maîtrise pas. Le four à micro-ondes ne représente pas le pire mode de cuisson dans ce cas-là. Le barbecue, par exemple, donne des pyrènes, des anthracènes. Bref, c’est l’alternance entre tous les modes de cuisson qui rend la cuisine équilibrée et moins nocive à la santé.
 
>> Le test: les effets du four à micro-ondes sur les vitamines 
Deux recettes au four à micro-ondes
Pascal Gauthier est un chef cuisinier qui aime relever les défis. Ainsi, il s’amuse à expérimenter le potentiel du four à micro-ondes pour réaliser un ou deux plats de sa carte. "C’est juste un outil de travail supplémentaire. Il n’est pas supérieur ou inférieur par rapport à nos casseroles, nos vapeur ou nos four multi-cuisson ou alors nos valises thermopores pour cuire à basse température. Voilà. On lui donne sa place selon la recette qu’on a envie d’exécuter".
Exemples avec la cuisson d’un poisson pour une entrée et un soufflé au vacherin Mont-d’Or préparés au four à micro-ondes.
 >>la recette du soufflé au vacherin Mont-d'Or
Rubrique: un livret d’épargne évaporé
Rachel Tavolini nous fait part d’une étrange affaire qui l’oppose à la Banque Raiffeisen de Moudon. Tout commence en 1996 quand Rachel ouvre un livret d’épargne jeunesse pour sa nièce qui vient de naître. Elle dépose alors une petite somme d’argent de départ, soit une centaine de francs.
 Les années passant, Rachel oublie ce compte jusqu’aux 18 ans de sa nièce. Elle décide à ce moment d’y déposer une somme plus conséquente afin de permettre à la jeune femme de payer une partie de son permis de conduire.
Et là, surprise de taille! Non seulement le compte a été fermé, mais la banque a prélevé la totalité de l’argent déposé pour payer des frais de gestion. Il ne reste donc plus rien. Rachel demande des explications à la banque qui l’informe que le livret a été fermé en 2005 sur ordre de la direction de l’époque. Or, la cliente n’a jamais reçu de courrier explicatif à cette époque. On ne l’a jamais prévenue, par exemple, qu’elle aurait pu convertir ce livret en compte-épargne jeunesse. Malgré cela, fin de non-recevoir de la banque.
Rachel interpelle alors A Bon Entendeur, qui contacte à son tour la banque Raiffeisen pour lui demander des explications. La réponse ne se fait pas attendre. Par l’intermédiaire du directeur de son agence locale, la banque reconnaît une erreur, liée certainement à l’abandon des livrets dans les années 2000.  La Raiffeisen présente ses excuses à cette cliente et s’engage à lui rembourser le montant en question avec les intérêts qui lui sont dus. La banque informe aussi  ABE que, d’après elle, il ne devrait pas y avoir d’autres clients concernés par ce genre d’erreur.