L'échalote concurrencée par un hybride
Cousine de l’ail et de l’oignon, l’échalote traditionnelle se caractérise par une multiplication végétative : on plante un bulbe qui se divise et produit plusieurs échalotes. Une culture qui nécessite temps et main d’œuvre. Mais des semenciers ont mis au point une échalote hybride qui se sème, donc nécessitant moins de travail, et qui a un rendement plus élevé. Une concurrence rude pour l’échalote traditionnelle, qui peut cependant mettre en avant son goût et ses qualités nutritives. Elle peut aussi compter sur une décision de la Cour de justice européenne. Les échalotes hybrides doivent être vendues avec la mention "issues de semi". Sauf en Suisse où il n’y a aucune prescription à ce sujet.
Changins, une banque de semences
L'Agroscope de Changins a collecté les semences de plus de 10'000 variétés de céréales et de légumes depuis le début du XXe siècle. Le but : garantir l'approvisionnement de la population suisse en aliments sûrs et être en mesure, par des croisements et des sélections, de produire des plantes résistantes aux maladies et aux prédateurs.
A Changins, on met au point de nouvelles variétés par croisements traditionnels. La résistance aux maladies est un des premiers critères. Mais d'autres qualités sont recherchées. Certains blés sont ainsi sélectionnés pour leurs qualités de panification ou encore pour des caractéristiques agronomique comme la verse, c’est-à-dire qu’elles ont des tiges droites indispensables pour la récolte mécanisée.
Si l’Agroscope de Changins représente la part de recherche financée par la Confédération, des entreprises privées font aussi leur part, mais pas forcément avec les mêmes objectifs. La Confédération devrait bientôt revoir sa stratégie de sélection des plantes en Suisse pour les trente prochaines années.
Les risques de la privatisation des semences
Légumes, fruits, céréales… Notre alimentation est principalement basée sur des produits agricoles qui ont en commun de provenir de graines. Un marché qui a attisé bien des convoitises. A tel point qu'aujourd'hui, à force de rachat de sélectionneurs de semences, trois entreprises multinationales se partagent 50% de la production mondiale. Une concentration qui représente un risque pour la biodiversité et ainsi l'approvisionnement en aliments, comme le dénoncent des ONG (Pro SpecieRara, La Déclaration de Berne)
Sur les trois multinationales leaders du marché de la semence, Syngenta, Monsento et Dupont-Pioneer, deux sont aussi leaders du marché des pesticides et des engrais. Le but de Syngenta et Monsanto est de vendre leurs produits par lot, les semences avec les engrais et les pesticides adaptés. Pour sécuriser leur place sur ce marché, ils peuvent compter sur des brevets et sur la protection biologique. Ils n'hésitent pas en effet à vendre des variétés stériles. L'agriculteur ne pourra ainsi pas produire lui-même ses graines.
Effet pervers de cette mainmise, le nombre de variétés s'appauvrit, et avec lui la diversité génétique. Un risque important pour le futur. Il sera plus compliqué de trouver des plantes résistantes à de nouvelles maladies, de nouveaux prédateurs ou adaptées à des modifications du climat. Il existe encore de petits sélectionneurs de semences qui garantissent cette diversité Mais pour combien de temps?
Notre rubrique: arnaque téléphonique
Jocelyne est une jeune retraitée active. Un jour, alors qu'elle prépare un cours pour ses étudiants de l'université du troisième âge, son téléphone sonne. Une femme annonce à Jocelyne qu'un colis à son nom est égaré et l'invite à contacter le "Centre des colis égarés". Mais voilà, le numéro fournit est un 0901, un numéro de téléphone surtaxé.
Jocelyne comprend qu'il s'agit d'une arnaque. Le numéro lui a été dicté par groupe de deux chiffres, 09 – 01, afin de masquer les faits qu'il s'agissait d'un numéro surtaxé. Une pratique illégale selon l'OFCOM qui oblige les titulaires de tels numéros à bien signaler qu'il s'agit d'un 0901. Jocelyne décide de réagir. Elle  contacte la rédaction d'ABE. Après vérification auprès de l'OFCOM, il s'est avéré que ce numéro était attribué à Augicom, une entreprise de télécommunications et fournisseur de services informatiques. Contacté, son directeur a refusé de nous répondre lors d'une interview télévisée. Il a finalement accepté de s'expliquer par courriel: "Nous avons été amenés à louer une ligne à la société tunisienne Nouvelle Medina qui nous a affirmé vouloir vendre les prestations d'une agence de voyage par le biais de ce numéro."
Une manière un peu simpliste de botter en touche. Selon la loi, le titulaire d'un numéro surtaxé est responsable de ce qui en est fait. Augicom aurait dû vérifier si la société tunisienne était bien inscrite au registre du commerce et vérifier que les prescriptions en matière de numéros surtaxés étaient bien respectées. Mais l'entreprise carougeoise n'a fait ni l'un, ni l'autre!