Histoire d’oranges

Avec 20 litres par an et par habitant, le jus d’orange est un incontournable du petit-déjeuner en Suisse. Une belle réussite pour un fruit dont l’origine est lointaine : la Chine et l’Inde. L’orange amère arrive en Europe grâce aux Arabes, en passant par la Sicile et l’Andalousie. L’orange douce, elle, débarque au début du XVIème siècle, rapportée par les Portugais de leurs comptoirs. On cultive les orangers pour le plaisir des yeux et de l’odorat. Et pour les protéger du froid hivernal, on imaginera des orangeries.

Des pesticides dans mon jus

Des pesticides dans mon jus: le test 

Nous avons acheté du jus d’orange frais, pressé du jour, dans 16 bars à jus et commerces de Suisse romande. Nous les avons confiés au laboratoire cantonal de Genève afin de voir s’ils contenaient des pesticides.

L’analyse commence par une extraction et une purification des échantillons. On ajoute ensuite un produit de dilution avant de passer le tout à la centrifugeuse pour séparer la phase solide de la phase liquide dans laquelle pourraient se trouver les éventuels restes de pesticides. Dernière étape avant les résultats: le passage dans le chromatographe à phase liquide.

Les résultats de ces analyses ne sont pas encourageants: sur les 16 produits analysés, seuls 3 ne présentent aucun résidu de pesticides. Tous les résultats sont compris dans les normes, mais 13 produits contiennent donc des traces de pesticides et certains renferment plusieurs produits. 

La fabrication du jus d’orange

Ortogel est un des principaux producteurs mondiaux de jus d’orange sanguine. Sa fabrique, basée à une soixantaine de kilomètres de Catania, sur la côte est de la Sicile, reçoit chaque jour environ 800.000 kilos d’oranges dont elle fait 300 à 350.000 litres de jus. Les oranges sont lavées et les fruits abîmés sont écartés. Puis elles sont triées par taille avant d’être envoyées à la presse.

Les oranges sont pressées une à une par un processus qui permet de récolter le jus et les huiles essentielles séparément. Une partie de la pulpe est alors prélevée pour agrémenter d’autres jus de fruits ou servir à d’autres préparations, comme des confitures. Le jus obtenu peut être pasteurisé et directement conditionné ou concentré par un processus d’évaporation et congelé. La concentration a pour but de réduire les coûts de transport. Arrivé à destination, on rajoutera la même quantité d’eau retirée avant de le conditionner.

Mais l’avenir du jus d’orange n’est pas rose. La surface des vergers des principaux producteurs, le Brésil et la Floride, tend à diminuer. Au Brésil, on se tourne vers d’autres productions plus rentables comme la canne à sucre et le soja, alors que la Floride voit le développement immobilier remplacer les exploitations agricoles. A quoi s’ajoute le « Dragon jaune », une maladie qui empêche le développement normal du fruit et fait dépérir les arbres. Le cours du concentré de jus d’orange pourrait donc grimper.

Jus d’orange : notre dégustation

Nous avons organisé notre dégustation dans les serres du Jardin botanique de Genève sur lesquelles règne Jacques Mattille, notre jardinier historien. Nous y avons convié cinq experts :

Christophe Gulli, instructeur de techniques de bar à l’Ecole hôtelière de Lausanne : « Le jus d’orange, je l’aime pressé, je l’aime pour son énergie, pour sa vitamine C et surtout je l’aime en cocktail ! ».

Catherine David, coordinatrice de la Semaine du Goût

Chantal Lonati, restauratrice: « Le jus d’orange, Pour moi, c’est synonyme de jour de congé, le temps de se faire une orange pressée ».

Marcia Stanley Cuendet, qui tient un blog gourmand

Tristant Carbonato, chocolatier: « Alors le jus d’orange, c’est me lever le matin, descendre à la cuisine, comme attraper le soleil, le couper en deux et le déguster pour faire une belle journée ».

Nos experts ont dégusté successivement, chacun dans un ordre différent, onze jus d’oranges du commerce, certains étant à base de concentré, d’autres pas. 

Nous avons demandé à nos experts comment ils jugeaient l’aspect visuel, l’odeur, la texture et bien sûr le goût et les arômes en bouche de ces jus. Ils pouvaient attribuer une note de 1 (très mauvais) à 10 (excellent).

Mais au fait, pour eux, qu’est-ce qu’un bon jus d’orange ? Pour Marcia Stanley Cuendet, « il faut une couleur plaisante, un beau jaune orangé, et un petit peu de pulpe, mais pas trop».

Catherine David attend elle un jus « un peu fruité, que l’on retrouve l’orange ».  Christophe Gulli recherche l’équilibre: « Il faut un bon équilibre entre l’acidité et la douceur, mais plutôt une impression de douceur avec une légère acidité ».

Avant de voir les résultats en détail, on commence avec quelques impressions générales. Christophe Gulli semble un peu déçu : « Alors une impression assez mitigée, il y a quand même pas mal de produits qui étaient de piètre qualité ». Et pour Chantal Lonati , il ressort de cette dégustation « une espèce de tentative d’homogénéiser un goût standard orange, une couleur standard orange.»

Bio Natur Plus chez Manor
Note : 1,4  sur 10
Prix : 5 CHF/l (le plus cher du test)

Chantal Lonati : « Il est d’une couleur qui est très oxydée, une espèce d’orange marron. Ensuite, au nez, c’est juste infect ».

Tristant Carbonato : « Dès que j’ai mis le nez dessus, je me suis cru à la cave, une vieille cave humide, voilà agréable dans un château mais bon pour un jus d’orange, c’est pas exceptionnel!».

Christophe Gulli : «  C’était un jus d’orange qui était très liquide, c’était quelque chose que je n’ai pas aimé du tout, un arôme que j’ai pas retrouvé l’arôme d’orange. Voilà je l’ai testé une fois et j’ai pas testé deux fois »

Marcia Stanley Cuendet: « On se demande s’il y avait vraiment de l’orange ».

Chantal Lonati : « Je ne sais pas comment ils ont réussi à faire ça. Mais je ne trouve pas que ça soit génial ! ».

Le jus d’orange Qualité&Prix
Note : 3,8 sur 10
Prix : 1.15 CHF/l

Cath David: « Un nez de conserve, très fort, il était aussi un peu laiteux ».

Ch. Lonati : « Toujours des arômes cuits, très imprécis, et un nez un peu putride ».

Ch. Gulli : « J’ai pas ressenti un goût d’orange, donc pour moi c’était très artificiel finalement ».

Hohes C chez Coop
Note : 4,08
Prix : 2.65 CHF/l

Marcia Stanley Cuendet: « J’ai trouvé qu’il n’était pas génial. Le goût disparaissait assez vite en fait.»

Christophe Gulli : « Un jus d’orange très acide, qui manque de sucre et j’ai même noté que c’était un jus d’orange à base de très concentré ».

Catherine David : « C’était quand même une caractéristique qu’on retrouvait assez souvent ce côté sirupeux, un peu épais comme ça ».

Pure Juice Orange chez Manor
Note : 4,22
Prix : 3.50 CHF/l

Granini chez Coop
Note : 4,24
Prix : 2.80 CHF/l

Catherine David : « C’est typiquement le jus d’orange, je pense, fabriqué avec du concentré. Tout ce qu’on a toujours trouvé sur les tables, dans les hôtels par exemple ».

Tristant Carbonato : « Le nez, rien, vraiment discret et après une astringence terrible!»

Jus M-Classic
Note : 4.76
Prix : 1.15 CHF/l

Ch. Lonati « Alors pour moi, c’est vraiment dans le genre standard, sans vice ni vertu. Il n’y a pas de problème, mais il n’y a pas une hyper qualité non plus au sens : ah quel fruité ».

Sweet Valley Fairtrade chez Aldi
Note : 5,4
Prix : 1.49 CHF/l

M-Budget
Note: 6,28
Prix: 2.25 CHF/l

Christophe Gulli : « J’ai trouvé qu’il avait une pulpe qui était présente et j’ai trouvé que ça adoucissait le jus d’orange. Il avait une acidité qui était un peu présente en fin de bouche».

Tristant Carbonato : « Le fruit assez long en bouche, c’était relativement bien fait. J’ai marqué on dirait presque un vrai. Mais ce n’est pas un vrai.».

Andros chez Coop
Note : 7.24
Prix : 4.95 CHF/l

Marcia Stanley Cuendet: « Celui-ci c’était mon préféré. Il avait vraiment une très belle couleur et il me faisait penser à du jus fraîchement pressé ».

Christophe Gulli : « J’ai bien aimé le goût et un équilibre intéressant ».

Catherine David : « Il avait tous les aspects d’un jus frais. Il avait de la pulpe, il avait du fruité.»

En tête de classement, deux jus terminent exæquo au centième près : Tropicana et Anna’s Best : 7,44 sur 10.

Topicana  chez Manor
Note : 7.44
Prix : 4.95 CHF/l

Catherine David : « Il était fluide, frais, une impression de frais, de légèreté».

Marcia Stanley Cuendet: « J’ai trouvé que la couleur était plaisante, il était agréable à regarder et puis il y avait une petite pointe de pulpe qui lui donnait un aspect naturel et ça j’ai apprécié.»

Christophe Gulli : « Une sensation d’orange pressée, une texture épaisse. Moi j’ai noté que je l’aurais bien mélangé avec de la tequila ».

Anna’s Best chez Migros
Note 7.44
Prix : 4.13 CHF/l

Tristant Carbonato : « Alors, l’aspect visuel était vraiment agréable : pulpe relativement fine, la couleur. Il faisait envie ! ».

Chantal Lonati : « Pour moi,  c’est celui qui m’a le plus convenu. C’est celui qui correspond le plus à ce que je bois à l’état naturel d’une orange et je trouve que ça, c’est un assez bon produit ».

Catherine David : « Il avait un très très bon équilibre. Entre ce fruité qui était bien soutenu par le léger goût sucré de l’orange.»

A noter qu’aux quatre premières places, on trouve des jus qui ne sont pas élaborés à base de concentré.

L’orange : une bombe de vitamine C ?

La vitamine C est importante dans de nombreuses réactions de l’organisme. Elle intervient dans le maintien de l’ossature, des gencives, de la dentition, des vaisseaux sanguins, dans l’absorption du fer et a encore un effet antioxydant. On en trouve entre 39 et 65 mg par verre de jus d’orange fraîchement pressé. La dose recommandée pour l’adulte est de 100 à 110 mg par jour, l’équivalent de deux verres d’un décilitre. Mais le jus d’orange comporte aussi du sucre. Il ne faut dès lors pas en abuser. Et de la vitamine C, on en trouve dans d’autres fruits et légumes produits localement.

Ce qu'il faut savoir de la vitamine C (pdf - 2p.) 

Rubrique : les vélos électriques rapides

Les vélos électriques rapides sont plutôt chers, donc mieux vaut bien choisir ! Le TCS a fait tester cinq modèles pour hommes d’une valeur  comprise entre CHF 4000.- et CHF 5000.- Il faut encore noter que ces modèles exigent une immatriculation et que le conducteur doit avoir un permis de circulation pour cyclomoteur.

Les vélos électriques rapides se profilent (pdf - 3p.) 

Vélos électriques rapides sur le banc d'essai du TCS (pdf - 3p.)