Nous sommes tous producteurs de déchets qui, pour une grande part, peuvent être recyclés ou valorisés. Dans ce domaine-là, la Suisse n’est pas en reste et la taxe au sac poubelle y est sans doute pour quelque chose, même si elle reste controversée. Cantonnée au départ surtout en Suisse alémanique ou dans des régions proches de la frontière des langues, elle se répand maintenant en Suisse romande. ABE a enquêté sur cette taxe, sur ses conséquences et ses particularités communales.
Une grande partie des déchets provient de l’emballage ou du sur-emballage des divers produits que nous achetons. Pourrait-on mieux choisir ses achats pour diminuer la quantité d’emballage? Serait-il possible de laisser certains emballages directement sur place au magasin pour éviter d’encombrer nos poubelles? Conseils, expériences et tranches de vie.
Neuchâtel s’est doté d’un système cantonal de taxe au sac, contrairement à d’autres cantons. Depuis le 1er janvier 2012, un sac poubelle de 35 litres coûte 2 CHF. En 2011, Neuchâtel ne recyclait qu’à peu près 30% du total de ses déchets urbains, bien en-dessous de la moyenne suisse de 51%. Le canton va maintenant sans doute vite rattraper son retard.
La situation est très différente à Genève. Beaucoup d’argent a été investi pendant des années pour informer le public et multiplier le nombre de points de collecte. Résultat, on recycle à peu près 45% des déchets sans taxe-poubelle. Même si cette dernière est officiellement à l’étude, Genève pense avoir déjà fait beaucoup pour le recyclage.
Un coup d’œil sur les différents systèmes de taxe en vigueur dans les communes de Suisse romande a de quoi donner le vertige. Il y a des taxes au sac seules, comme à Yverdon-les-Bains (1 CHF 95 le sac de 35 litres) ou à Vinzel, un peu moins chère (1 CHF 30 le sac de 35 litres), mais aussi des taxes au sac combinées avec une taxe de base par contribuable ou ménage par année comme à Fribourg (1 CHF 46 le sac de 35 litres, 80 CHF par contribuable par année) ou à Sainte-Croix (1 CHF 95 le sac de 35 litres, max 90 CHF par individu par année).
Il y a aussi des taxes au poids, souvent combinées à une taxe de base (0.50 cts/kilo et 80 CHF/année par personne adulte), comme par exemple dans la commune de Jorat-Menthue, dans le Gros-de-Vaud. Ce système de taxe au poids nécessite des poubelles technologiques avec carte à puce personnalisée, qui pèsent les sacs et sont capables d'avertir le camion une fois pleines et l’installation a coûté 200’000 CHF d’investissement à la commune.
Certaines personnes de Jorat-Menthue ne sont-elles pas tentées de déposer leur poubelle ailleurs, notamment à Poliez-Pittet? Cette commune n’a pas encore ni de taxe au sac, ni de taxe au poids. Elle pourrait être une cible idéale pour les indélicats des communes alentours. Pour l'heure, malgré quelques cas, elle ne déplore pas de "tourisme de masse" de déchets. A Sainte-Croix, sur le balcon du Jura, un ambassadeur du tri, contrôleur officiel des poubelles, est chargé de traquer les quelques irréductibles du sac sauvage et le déchet illégal. Neuchâtel nous dit ne pas avoir constaté non plus d’importants problèmes de dépôt sauvage.
Chère Rosie, chez nous, on recycle le carton et le papier: journaux, magazines en papier glacé, feuilles d’imprimante. Par contre, on jette à la poubelle normale les papiers souillés: mouchoirs, cartons de pizza et aussi les emballages composites comme les briques de lait ou de jus d’orange.
On recycle dans les poubelles à verre les bouteilles, les flacons et les bocaux, mais pas les verres à boire, les miroirs et les ampoules, et encore moins la faïence, la céramique ou la porcelaine.
Quant au PET recyclable, il se reconnaît facilement: c’est une bouteille en plastique transparente, de couleur ou pas, que l’on peut boire au goulot. Une bouteille de vinaigre, ça ne se boit pas au goulot et une bouteille de lait, on n’y voit pas au travers, alors ça ne se jette pas avec le PET.
L’aluminium, on le recycle aussi . C’est simple, c’est un matériau que l’on peut froisser et qui reste froissé après (cannettes de boissons, bombes aérosols, tubes de mayonnaise, barquettes). Attention aux emballages composites alu-plastique, alu-carton qui vont, eux, dans la poubelle normale. Dernière chose, on recycle aussi le fer blanc des boîtes de conserves.
Nous avons réuni cinq mousquetaires de la consommation à la Migros du Centre commercial Métropole de la Chaux-de-Fonds. Leur mission: repérer et acheter des produits suremballés, puis les déballer et tenter de tout laisser au magasin, histoire d’éviter d’encombrer leurs poubelles et leurs sacs de tri personnels. En ces temps de poubelles taxées, c’est une noble mission.
Total des courses: 170 francs en moyenne par caddie. Passons au désemballage, à l’extérieur du magasin. L’idée, c’est d’enlever juste le suremballage sans déballer complètement les produits, sauf pour ceux qui pourraient facilement se vendre en vrac, comme les fruits et légumes, par exemple.
Une fois les emballages éliminés, reste encore à ramener tout cela au magasin. Est-ce la présence de la caméra? Nos déchets ont été acceptés par le service Accueil/Clients qui s’est engagé à recycler ce qui était possible de l’être.
Reprise des emballages par les supermarchés: téléchargez le tableau (pdf) 
Rosie Kling va refaire une expérience imaginée il y a 4 ans à Onex près de Genève,  pour l’exposition "Mes Ordures, mon Futur". Nous avons donné notre propre liste de courses à Rosie et ses deux caddies. Elle va mettre les produits les plus emballés dans l’un et les moins emballés dans l’autre en tentant d’acheter autant que faire se peut la même quantité de produit et les mêmes marques à chaque fois. Résultat: Rosie va payer 225 CHF 65 pour le caddie le plus emballé et 149 CHF 35 pour le moins emballé, soit 76 CHF 30 de moins. Incroyable, non?
Pour arriver à ce résultat, il faut éviter les types d’emballage les plus onéreux (petites portions, petits goûters et autres mini-doses). Moralité: faire attention aux emballages, c’est donc non seulement plus écologique, mais aussi très avantageux pour notre porte-monnaie.
Nous sommes à Thoiry, en France. Satoriz, c’est une chaîne de 28 magasins d’alimentation bio répartis dans l’Est de la France. Créée il y a plus de vingt ans par des pionniers du bio, l’entreprise se veut aussi écolo: elle a déclaré la guerre au suremballage dans son assortiment et mis la pression sur ses fournisseurs. Ici, la vente en vrac est un vrai succès: 43% d’augmentation sur le rayon l’année dernière. Il faut dire que Satoriz est un magasin bio, 25 à 30% plus cher qu’un magasin normal, donc pour les clients, le vrac, c’est intéressant.
C’est vraiment à la sortie après la caisse que la différence d’emballage avec les magasins classiques saute aux yeux. On a même l’impression de revenir d’un bon vieux marché,  ce qui est en plus beaucoup plus poétique, vous en conviendrez.
Quand il fait beau, rien de tel qu’un petit en-cas au soleil! Et pourquoi pas un "wrap" aux crudités, acheté au rayon frais de la Migros de marque "Fait Maison"? Le "wrap", c’est LE sandwich tendance. Pratique à manger, frais, naturel… fait maison, quoi!Sauf qu'il contient une symphonie d’additifs alimentaires: émulsifiant, acidifiant, antioxydant, dix additifs pour ces wraps aux crudités! Et dans la gamme "Fait Maison", on retrouve ces additifs dans de nombreux produits. Ingurgité à haute dose, ce genre de nourriture peut causer quelques désagréments.
Au journal "Bon à Savoir", spécialisé dans la consommation, on est catégorique: "Ce n'est pas trompeur au sens de la loi, mais ça l'est au sens psychologique, commercial, du terme."