Un robot qui fait le ménage et aspire la poussière pendant que vous êtes au travail… Depuis quelques années, les robots aspirateurs ont débarqué dans nos foyers, rejoignant la cohorte de robots ménagers que l’homme a inventés pour se soulager des tâches les plus ingrates. Mais ces aspirateurs-robots sont-ils efficaces et économes en énergie? Changent-ils nos comportements?
Le boom de la robotique domestique
Incroyables robots.Ils sont intelligents, fabriquent des voiture, font la guerre ou encore nous soignent. Certains mêmes nous ressemblent. D’autres nous réconfortent ou nous distraient.
Chez Promorobo à la Chaux-de-Fonds, on en trouve de toutes sortes : des plus étonnants animaux domestiques, au distributeur de friandises automatisé. Car ici, on en est convaincu, le XXIe siècle sera robotisé ou ne sera pas!
Serge Bringolf, directeur du projet "Robosphère" est persuadé que les robots vont révolutionner notre vie quotidienne: "Je pense que la robotique est en train de faire ce qui s’est passé en informatique. C’est-à-dire, si vous vous rappelez, dans les années 80, personne ne voyait ce qu’il allait faire d’un ordinateur et toute la société s’est construite là autour. Et c’est ce qui est en train de se passer avec la robotique."
L’histoire des robots est déjà ancienne. Dès 1767, son épopée passe même par les montagnes jurassiennes comme le rappelle Serge Bringolf: "Dès le 18 siècle avec l’essor de l’horlogerie, les mouvements mécaniques, ils ont créé des automates, par exemple les célèbres automates des frères Jaquet-Droz, qui sont Chaux-de-Fonniers et qui ont fait le tour du monde. C’était des automates qui pouvaient écrire, jouer de la musique. Donc dans les livres importants sur la robotique et d’où viennent les robots, ils parlent déjà des Chaux-de-Fonniers Jaquet-Droz."
Ce n'est donc pas un hasard si c’est ici à la Chaux-de-Fonds que l’on prépare la relève des frères Jaquet-Droz. D’ailleurs, le saviez vous, le mot robot vient du tchèque « robota » qui signifie travail forcé.. et pour cause ! Lorsque on demande à ces jeunes programmateurs en herbe quel serait leur robot idéal, ses attributs sont toujours les même : aider au ménage, aux devoirs et au rangement !
Et oui, l’être humain vise la loi du moindre effort! C’est donc très naturellement que depuis la nuit des temps il construit des machines pour se faciliter la vie.
Aujourd’hui, on assiste à un véritable boom en matière de robotique domestique selon Serge Bringolf: "Les applications qui deviennent courantes au niveau domestique sont par exemple la vidéo surveillance. Si vous êtes en vacances, vous pouvez vous connecter par Internet au robot qui est chez vous et vous pourrez voir par exemple si la gamelle du chat est terminée, si les plantes ne sont pas trop sèches ou le mettre en mode autonome afin que le robot vous prévienne s’il y a un bruit bizarre ou une intrusion." Autre exemple, le robot tondeuse, qui fonctionne à l'énergie solaire. Enfin dernier avatar de la robotique domestique : les aspirateurs-robots inventés par la société iRobot il y a 10 ans déjà, ils se vendent désormais par centaines de milliers dans le monde.
Selon Serge Bringolf, si les premiers modèles n'offraient pas une efficacité optimale, les dernières générations profitent de nombreuses évolutions technologiques. Résultat certains modèles se sont déjà vendus à plus de 7 millions d'exemplaires.
Les Schwab sont l’une de nombreuses familles ayant succombé au charme de la robotique. Mariama, Arthur, Kenza et Scoubidou partagent leur vie avec pas moins de trois robots: "Je vous présente Nestor notre robot tondeuse de gazon, Nestou, notre robot pour la piscine et notre petit dernier, Nesta, notre aspirateur-robot. Il a une place très spéciale parce que pour nous c’est comme un membre de la famille. On va vérifier qu’il fonctionne bien et puis surtout parce qu’il nous aide, énormément.." explique Mariama, fort satisfaite du temps gagné grâce à son robot aspirateur: "Alors je vais vous montrer comment cela fonctionne. J’ai plusieurs possibilités: soit je peux travailler avec cet aspirateur en le programmant un jour de la semaine, par exemple le lundi à 13h, ou je peux l'utiliser tout de suite en mettant en marche et c’est parti. Et maintenant je peux partir faire ce que je veux."
Le mari de Mariama lui a offert ce robot il y a 6 mois, à sa demande. "J’ai un chien qui perd énormément de poils. Quand je sors avec lui, il ramène énormément de terre et puis j’en avais assez de passer mon temps à passer l’aspirateur. Donc, pour moi, c’est un objet magique. Je l’utilise deux à trois fois par semaine et des fois plus si c’est très sale."
Une utilisation qui implique un peu de rangement préalable.
"Une fois par semaine, j’aime bien enlever tous les objets encombrants pour qu’il puisse passer sous la table et sous les canapés. Donc j’enlève les objets qui pourraient le gêner".
Contrairement à l’aspirateur traditionnel, Nesta nettoie systématiquement et intelligemment. Grâce à ses capteurs infrarouges, il évite les obstacles, ne tombe pas dans les escaliers et rentre seul « à la niche » une fois le travail terminé. L’entretien est réduite au strict minimum selon Mariama: "Quand le bac est plein ça sonne. Donc je le prends et je vide simplement ce petit bac."
Le robot n’a pas encore remplacé sa femme de ménage, mais Mariama, totalement emballée, rêve déjà de pousser l’expérience plus loin: "Ce que j’aimerais, effectivement, c’est un robot qui repasse ou un robot qui ramasse les feuilles."
Ce bel enthousiasme n’est pas partagé par tout le monde. Pour Alexandra, jeune maman d’un garçon de deux ans, le robot est plutôt une corvée de plus: "Avant de passer l'aspirateur, il faut ranger, sinon il en met partout, ou il aspire, il avale."
La jeune femme teste depuis peu un aspirateur-robot dans le cadre d’une expérience de l’EPFL. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas convaincue: "Il va rester coincé sous la table. Il va aussi rester coincé sous le canapé. Ma plante, elle traîne un peu par terre, il m’a arraché des feuilles. Il y avait des lambeaux un peu partout."
La confiance n'est pas non plus au rendez-vous: "Je me refuse à le laisser tourner si je suis pas là. Je ne sais pas ce qui peut se passer. Il m’a déjà avalé des trucs. J’ai l’impression qu’il peut potentiellement se mettre à brûler. Je ne sais pas!" Résultat les vieux réflexes reprennent le dessus: "Je dois avouer que je l’utilise plus tellement. A la limite, je prends mon aspirateur et je fais le travail plus vite et de manière plus efficace!"
Alexandra comme les huit autres familles qui participaient à l’expérience n’a pas vraiment vu dans ce petit concentré de technologie, l’outil miracle qui allait émanciper la femme moderne! C’est en tout cas l’une des conclusions de l’ethnographe Valérie Bauwens qui a dirigé cette expérience: "Il y a avait une étude précédente qui avait été faite aux Etats-Unis et qui avait révélé que l’introduction d’un aspirateur-robot dans une famille était un moment clé pour renégocier les rôles autour des tâches ménagères dans la famille."
Mais au terme de 6 mois d’expérience avec les familles suisses, le verdict est sans appel: "On n'a constaté aucun changement ! On pensait que la maman allait pouvoir déléguer une partie de tout ce qui était les tâches autour de l’aspirateur à ses enfants ou à son mari. On se disait que peut-être l'aspirateur allait être considéré comme un gadget intéressant pour les hommes ou les enfants. Mais non!"
Alexandra confirme: "Ca reste un aspirateur, et mon mari fait plein de choses à la maison, mais pas l’aspirateur!"
Au final, 3 des 9 familles se sont dit prêtes à adopter définitivement ces femmes de ménage d’un nouveau genre.
Aspirateurs-robots : le test
Six robots aspirateurs ont été testés au laboratoire de système robotique de l’EPFL. Leur prix varie de 349 à 799 CHF.
"On a testé plusieurs aspects notamment l’efficacité en nettoyage. On a utilisé un environnement petit et simple et également plusieurs types de poussières différents, comme de la farine, du sable, de la sciure ou encore des croquettes." précise Florian Vaussard, du laboratoire de robotique de l'EPFL. Cette mixture a été déversée respectivement sur plusieurs types de revêtements: béton, moquette et tapis.
Pour bien nettoyer, il faut pouvoir aller dans tous les recoins. La capacité de navigation de ces robots est donc essentielle. L’EPFL a testé leurs performances en recréant un décor d’appartement avec tables basses, canapés et bibelots afin de voir comment les robots appréhendaient ces obstacles lors du nettoyage. Car tous ne procèdent pas de la même manière : "On a un premier groupe de trois robots qui navigue aléatoirement. C’est-à-dire qui vont au hasard dans la pièce afin de pouvoir nettoyer. Et on a un 2 groupe de trois robots qui eux sont équipés d’une caméra qui leur permet de se localiser dans la pièce et donc ils construisent une carte de l’environnement et peuvent ainsi nettoyer systématiquement." Les parcours des robots sont très différents selon le système utilisé.
Autre test primordial, la consommation d’énergie. Ces robots sont munis de batterie et doivent être rechargés régulièrement. Sont-ils plus économes en énergie que nos bons vieux aspirateurs?
Enfin, le laboratoire d’acoustique de l’EPFL a placé nos six modèles au cœur d’une forêt de micros afin de mesurer leur niveau de puissance d’émission ou plus simplement le bruit qui émane de ces machines ! Et dans certains cas, on peut avoir des surprises.
Tous ces travaux ont été réalisés grâce au soutien du Pôle national de recherche en robotique et des services industriels de Lausanne. Nous avons classé ces 6 aspirateurs-robots du moins bon au meilleur.
Primotecq Mambo
Prix: 399CHF, hors promotion
Note: 3.2 sur 6
Le pire en terme de consommation d’énergie, sa base consomme de l’électricité même quand le robot n’est pas dessus.
Il met 6 fois plus de temps à nettoyer la même pièce que le plus rapide des aspirateurs-robots.
Il se cogne très souvent contre les obstacles, il est jugé moyen au niveau du nettoyage
Il est le plus bruyant.
Irobot Roomba 770
Prix: 499CHF
Note: 3,8 sur 6
Plutôt bien sur le plan de la consommation d’énergie, mais il est lent
Il est le pire au niveau des chocs (ne pas laisser d’objets fragiles dans la pièce)
Ill est moyen pour le reste, sauf pour le nettoyage des bords ou il est excellent.
Au niveau du bruit, il est moins bruyant que le Mambo, mais on peut faire mieux
Le bon point du Roomba est sa facilité d'utilisation
Il jouit d’une excellente autonomie.
Trisa RoboClean
Prix: 349CHF
Note: 4 sur 6
Le moins cher du test
Il remporte la palme du meilleur nettoyage global
Il est assez silencieux mais se révèle moyen en utilisation et très gourmand en veille
Samsung Navibot
Prix: 499CHF
Note: 4 sur 6
Il est moyen en tout, en consommation électrique et en bruit, en nettoyage
Il est mauvais dans les bords
Philips HomeRun
Prix: 529CHF
Note: 4.4 sur 6
Il est et très doux avec les objets fragiles
Il est très efficace sur les moquettes et les fentes, mais moyen en nettoyage global
Bon bilan énergétique
LG Hom-Bot
Prix: 799CHF (le plus cher)
Note: 4.5 sur 6
Le meilleur au niveau de la consommation énergétique
Il n’est pas extraordinaire du point de vue du nettoyage global
Il est 10 fois moins bruyant que le modèle le moins bien noté
Il est très rapide dans sa navigation et pratique à vider
La consommation d’énergie est un aspect crucial dans ce test réalisé par l’EPFL, comme l'explique Florian Vaussard: " Notre première motivation dans cette étude était effectivement ces aspects énergétiques. On voulait essayer de comprendre combien consommaient ces robots aspirateurs et également les comparer à un aspirateur traditionnel. On a pu constater qu'en moyenne les robots aspirateurs vont consommer dans les 30, peut-être 40 watts. Alors qu’un aspirateur traditionnel consommera entre 1000 et 2000 watts. Donc ils consomment nettement moins. Par contre, on a remarqué que leur consommation en veille est extrêmement élevée entre trois et huit watts pour le pire résultat de notre test. Donc il est vraiment important, lorsqu’on n’utilise plus ces robots et qu’ils sont bien chargés, de les débrancher de la prise, afin de conserver cet avantage."
A noter qu’il y a une différence de vitesse entre les deux types de robots aspirateurs: ceux qui fonctionnent sur le mode aléatoire sont nettement plus lents que ceux qui ont un programme de navigation avec caméra intégrée. Pour finir, il faut ajouter qu’en terme d’efficacité, ces aspirateurs-robots sont tout de même moins bons qu’un aspirateur normal. Ils restent un produit d’appoint.
Le robot humanoïde, employé de maison du futur ?
Le robot aspirateur, c'est bien. Mais dans un avenir proche, certains imaginent déjà l’étape suivante : des humanoïdes capables de vider votre lave-vaisselle, débarrasser la table et vous accompagner dans la vie quotidienne.
Un scanner laser, 43 articulations, 4 caméras, 5 logiciels embarqués, des capteurs, 6 micros: voici Armar. Malgré des mensurations à la Terminator, son terrain de jeu est très loin des plateau d’Hollywood puisqu’il s’agit d’un robot de ménage. Son créateur est le Dr Tamim Asfour, ingénieur à l’Institut Technologique de Karlsruhe. Avec une trentaine de chercheurs il travaille depuis 10 ans sur cet humanoïde. Ce concentré de technologies répond à certains ordres, comme aller chercher du jus de fruit dans un frigo. Des gestes qui peuvent paraître simples pour le commun des mortels, mais qui représentent un exploit technique pour les roboticiens.
Comme l'explique le Dr Tamim Asfour, les défis sont nombreux: "On doit gérer tous les aspects sensoriels, résoudre les problèmes de vision par ordinateur, de reconnaissance vocale, la capacité à générer des actions… La difficulté, c’est comment organiser une somme énorme d’informations." Et ça commence par le B.A.-BA : reconnaître les objets de la vie courante, comme par exemple dans une cuisine: "Ces objets doivent être appris à l’avance par programmation, pour que le robot ait l’information nécessaire sur la taille, la dimension de l’objet, son apparence et la manière dont ces différents objets se manipulent. Maintenant nous travaillons pour qu’il apprenne ces objets par lui-même, de manière autonome."
Car l’idée n’est pas qu’Armar se contente du rôle de chien savant. Il s’agit ici d’en faire un robot aidant. Un élève encore un peu maladroit qui attendrit son créateur. "Vous voyez, c’est comme un enfant. Il doit apprendre à faire les choses plusieurs fois avant de les réaliser parfaitement!"
Armar réagit à la parole, mais aussi au langage corporel, comme une poignée de main ou un geste d’interdiction. Des qualités indispensables pour faire de cet humanoïde un employé de maison modèle capable d’interagir et de communiquer avec son propriétaire. Son créateur voit de nombreuses applications possibles pour son robot: "On développe des systèmes pour améliorer la qualité de vie des humains de différents âges et dans différentes situations. Le système devrait pouvoir aider les gens dans leur vie de tous les jours en nettoyant leur appartement ou en préparant les repas par exemple. On peut aussi imaginer qu’ils soient des aides pour les personnes âgées ou des compagnons pour les enfants, qui les aident à faire leurs devoirs."
Mais comme tous les enfants de 4 ans, Armar n’en fait parfois qu’à sa tête..et le Dr. Asfour doit hausser le ton !
Il reste du travail concède Tamim Asfour: "Les gens sont prêts pour cette technologie, c’est la technologie qui n’est pas prête! Du point de vue de la vitesse, de la consommation d’énergie, de la sécurité, il reste encore de gros problèmes à régler avant de pouvoir intégrer ces humanoïdes dans la vie de tous les jours, aux côtés de gens qui ne connaissent rien aux robots, ni à leur programmation."
Le Dr Asfour a bon espoir de voir Armar dans une vraie cuisine d’ici 10 ans, moyennant le prix d’une petite voiture. D’ici-là, notre humanoïde va encore passer pas mal d’heures de cours dans son laboratoire.
En Suisse aussi on travaille aussi à intégrer la robotique dans notre quotidien, mais d’une manière un peu différente. Rendez-vous à l’EPFL, Francesco Mondada, responsable du projet "robots pour le quotidien" au Pôle national de recherche en robotique nous présente « Ranger » : « C'est une boîte de rangement normale, mais robotisée. Cela signifie qu'elle intègre des capacités robotiques d'action et de perception. Par exemple, si je mets un objet à proximité de la boîte, elle peut se tourner vers l'objet. Elle peut aussi changer de couleur en fonction de l'objet que l'on dépose. Le but, c'est que cette interaction pousse l'utilisateur à ranger des objets dedans ou même que la boîte bouge et montre de la satisfaction après le rangement d'un objet."
Mettre de la vie dans les objets du quotidien: l’une des facettes du très sérieux pôle national de recherche en robotique pour lequel travaille Francesco Mondada et son équipe. On appelle ça des robjets. Une philosophie diamétralement opposée à celle des humanoïdes, comme l'explique Francesco Mondada: "L’humanoïde c’est une nouvelle entité qui doit entrer dans la maison. J’ai vu la réaction de certaines mamans en leur disant: on vous amène un robot avec des bras qui va aller ranger la chambre de votre enfant… Cela crée une peur, une certaine résistance. Nous on entre dans le quotidien par la voie des objets qui sont déjà dans la maison, qui sont acceptés et qui peuvent augmenter leur fonctionnalité et de cette façon-là, introduire la robotique de façon un petit peu plus subtile et peut-être acceptable dans le quotidien de tout le monde."
L’équipe travaille sur différents types de robjets. A l’image de verres mobiles qui viennent à l’utilisateur pour être remplis. Moins spectaculaire que les développements de la robotique japonaise, mais peut-être plus proche de nous.
Quand à une future invasion de robots dans notre vie quotidienne, Francesco Mondada relativise : "l’annonce de la robotique comme des robots qui vont marcher dans nos rues n'a pas lieu. Par contre, les robots sont là plus qu’on le croit: la voiture qui se parque toute seule, le métro automatisé, les séries de capteurs dans le téléphone portable… Donc la robotique risque d’entrer par une autre voie que celle qu’on imagine et qu’on voit dans les films."
Mon nouveau smartphone fait exploser ma facture de téléphone !
Valérie Fontaine besoin de changer de téléphone car son ancien était abîmé. « On m'en proposait un pour 1 CHF. J'en voulais un tactile, car je trouve cela agréable. Je n'étais pas vraiment intéressée par tout ce qui était lié à Internet. Ce qui a déterminé mon choix, c'est la meilleure définition de l'image offerte par l'appareil photo; or je l'utilise beaucoup."
Notre témoin souhaite aussi pouvoir consulter ses mails chez elle, mais uniquement grâce au Wifi. Jusque-là, son abonnement lui coûte 10 CHF par mois et ses factures environ 50 CHF: "Je n’ai vraiment pas un budget qui peut permettre une explosion de mes factures de téléphone."
Début novembre, très mauvaise surprise! "J’ai reçu ma facture Orange et, vraiment, j'ai eu l'impression d'avoir un problème de décimale: la facture était dix fois plus élevée que la normale!" 563 CHF 80, c’est le montant de la facture, du 8 octobre et le 7 novembre 2011. En outre, il y a des choses…bizarres! Beaucoup de téléchargements hors du réseau suisse d’Orange. Le pire: 306 CHF 05, le 16 octobre dernier. Comment expliquer plus de 300 CHF de téléchargement " Ce jour-là, j'étais à la Chaux-de-Fonds, se rappelle Valérie Fontaine. Est-ce parce que c'est une zone frontière et que je suis sur une connexion Orange hors Suisse?"
Il y a aussi des téléchargements qui se font à des heures étranges… "Le 1 novembre, à minuit, alors que je dormais, mon téléphone s'est mis à télécharger, ou à uploader, sans que je lui ai demandé quoi que ce soit. Et cela a engendré des coûts astronomiques!"
Valérie Fontaine veut comprendre. Elle appelle Orange. Au bout du fil, une opératrice lui confirme qu'elle a bien consommé pour tant de kilos bites.
Sans autre explication sur le fond du problème, Orange fait tout de même un geste commercial: " Je vous informe que sur l’utilisation de data pour un montant de 491 CHF 40, nous avons annulé la somme de 387 CHF 40."
Valérie Fontaine apprécie le geste, mais veut comprendre pour ne pas se retrouver à nouveau avec une facture hypertrophiée
: "
J’ai été chez Orange pour leur demander de couper Internet, car je ne voulais surtout plus avoir ce genre de coûts induits par des choses que je n'avais pas décidées de faire, ni surtout demandées."
Valérie est d'accord avec le slogan publicitaire d'Orange: "Orange trouve qu'on doit payer uniquement ce qu'on utilise vraiment." Elle décide de ne pas relâcher la pression sur Orange et conteste encore par écrit 100 CHF de cette monstrueuse facture, d’autant qu’elle a compris une chose: "Malgré mes demandes répétées de précision à ce sujet auprès de vos vendeurs, je n'ai pas été informée qu'il aurait fallu que je change d'abonnement ou que je bloque directement l'accès à Internet pour utiliser ce type d'appareil."
"C'est vraiment un souci de cohérence par rapport à moi-même. C'est de dire, mes factures tournent autour des 50 CHF, donc je vous ai payé 74.60 CHF, reste 100 CHF car ils avaient accepté d'échelonner la facture, ce qui est aussi un geste de leur part, et les faire réagir et pouvoir exprimer mon mécontentement auprès d'eux, parce que j'ai l'impression de ne pouvoir le dire à personne chez Orange. C'est aussi cela l'effet du tronçonnage."
Valérie poursuit ses recherches. Elle veut comprendre l'explosion de sa facture: "La dernière fois que j'y suis allée, on m'a dit que j'aurais dû prendre un abonnement à 25 CHF. J'ai aussi demandé aux copines de mes filles, et je pense que ce sont elles qui m'ont donné le plus d'informations. Elles m'ont dit, moi j'ai tant de kilo bites ou Mega bites, je ne sais pas, et ça couvre ma consommation et je paye 25 CHF par mois."
Ce qui choque Valérie dans cette affaire, c'est d'abord "le tronçonnement de l'information, qui fait que l'on ne peut jamais vraiment obtenir l'information utile. Donc je pense qu'Orange n'est pas proche de ses utilisateurs comme ils le disent dans leurs pubs. Mais ce qui me choque, et d'autant plus en temps que mère de famille, c'est la potentialité d'endettement."