La voix
marque l'entrée dans la vie : c'est le premier cri alors que
l'existence se termine par le dernier souffle.
La voix influence toutes nos relations avec le monde extérieur.
Sans elle, la communication est impossible, nos émotions ne peuvent
s'extérioriser.
Elle permet la séduction, la manipulation, mais elle véhicule
aussi notre colère ou notre soumission. Elle devient œuvre
artistique à travers le chant. Lorsqu'elle est malade, c'est notre
rapport avec les autres qui est totalement perturbé.
Pour que la voix existe, il faut le souffle des poumons. Ce
dernier procure l'énergie vibratoire qui va traverser différentes
structures allant des cordes vocales jusqu'aux lèvres. La bouche
forme une cavité de résonance dans lequel le son peut se
moduler.
Le pharingo-larynx est un carrefour vital où alimentation,
inspiration, phonation et articulation s'entrecroisent. Mais c'est
aussi un carrefour psychoaffectif. On comprend dès lors aisément
pourquoi certaines tensions intérieures, le stress ou des non-dits
peuvent créer une paralysie des cordes vocales. Les aphonies qui se
prolongent sur plusieurs semaines proviennent souvent de problèmes
trop longtemps refoulés. Des gens qui parlent trop fort cherchent à
s'imposer sans trouver leur place. Une dysphonie peut être une
forme de maladie psychosomatique.
Des lésions organiques comme des oedèmes, des polypes ou des
nodules peuvent se former sur les cordes vocales.
Les nodules sont un épaississement de la muqueuse de recouvrement
de la corde vocale. Ils sont très souvent dus à un effort
musculaire trop intense, créant un traumatisme mécanique répété.
Cet effort peut être la conséquence de tensions
psychoaffectives.
La personne confrontée à des stress répétés, de l'agressivité ou
de l'insécurité n'arrive plus à gérer ses influx émotionnels et
plonge progressivement dans le cercle vicieux de l'effort
vocal.
Mais il arrive aussi que des chanteurs professionnels développent
des nodules en raison d'un mauvais placement de leur voix et de
leur respiration. La thérapie passe tout d'abord par des exercices
de logopédie (exercices de décontraction, utilisation du
diaphragme, travail de pose de voix, etc.). En cas d'échec, une
ablation chirurgicale peut être envisagée.
Le cancer
du larynx est une pathologie qui touche essentiellement les
fumeurs, bien qu'il puisse aussi être dû à des facteurs génétiques.
Il y a environ 250 nouveaux cas de cancer par année en Suisse avec
90 décès.
C'est un cancer qui se soigne bien s'il est détecté suffisamment
tôt. S'il ne touche qu'une corde vocale, une chirurgie par laser
permettra au patient de pouvoir continuer à parler mais avec une
voix très rauque. Si tout le larynx doit être ôté, le malade devra
apprendre soit à parler par une voix dite oesophagienne, soit il
pourra recourir à des prothèses phonatoires.
Le Roaccutane doit être, en principe,
prescrit uniquement pour les acnés kystique sévères résistantes à
d'autres thérapies. Ce sont les recommandations officielles. Or,
les ventes de cette molécule restent stables, y compris en Suisse,
ce qui signifie qu'on l'utilise dans les cas moins grave. Depuis
quatre ans, des génériques sont également disponibles. Aux
Etats-Unis, ce produit est commercialisé sous le nom d'Accutane. Il
a toujours fait l'objet de discussions et de controverses. Le
congrès américain s'en est saisi à la demande de l'un de ses
membres dont le fils, âgé de 17 ans, s'est suicidé.
Roche, le laboratoire qui fabrique et commercialise le médicament,
campe sur ses positions : pour l'entreprise, aucun lien entre le
Roaccutane et des effets secondaires psychiatriques n'a été prouvé.
Pourtant, la firme refuse de participer aux études qui
permettraient de confirmer ou d'infirmer les doutes qui
existent.
Si les mécanismes ne
sont pas connus, les indications aux médecins qui accompagnent le
médicament sont aujourd'hui très complètes aux Etats-Unis, beaucoup
moins en Suisse.
Autre différence, la mise en garde. En plus de l'interdiction
absolue de prendre le médicament pendant la grossesse à cause de
risques de malformation du fœtus, la notice américaine précise un
certain nombre de points importants. Ces mises en gardes
accompagnent le médicament depuis 2000 seulement.
Reste cette question : quand et comment ce médicament a-t-il été
testé avant d'être commercialisé ? Les expériences sur l'homme ont
commencé en Suisse et aux Etats-Unis dans les années 70. Mais dans
les documents fournis aux autorités pour obtenir l'autorisation de
mise sur le marché, aucun cas de dépression n'a été signalé. Or, en
1987 déjà, un jeune tessinois se suicidait après une cure de
Roaccutane.