Les maux des mots - Diabète : pourquoi il progresse, comment savoir si on est à risque

L'émission du 29 août 2012

Les maux des mots

L'aphasie et la dysphasie nous rappellent combien le langage est précieux et fragile. Lorsqu'on en est privé, ce sont tous les rapports humains qui sont bouleversés. Près d'un tiers des attaques cérébrales affectent notre capacité à parler et une tumeur cérébrale peut aussi conduire à une aphasie. Témoignages poignants de personnes touchées par ce mal.

Le cerveau est le siège de notre langage. [RTS]

Lorsque la perte du langage nous affecte soudainement ou quand l’accident frappe un proche, on se demande aussitôt s'il ou elle va parler à nouveau. Le langage est fragile. Un tiers des attaques cérébrales affecte la parole. Cette vulnérabilité s'explique par l'emplacement même des zones du cerveau qui contrôle la parole.

Quand on veut parler, lire une phrase ou répéter un mot entendu, l'information est acheminée vers l'hémisphère gauche du cerveau, d'abord dans l'aire de Vernicke qui permet de comprendre ce qu'on a lu ou entendu. Puis l'information passe dans l'aire Broca. Ici se fait la mise en bouche. Une lésion dans l'aire de Vernicke et notre compréhension est altérée. Un dommage dans l'aire de Broca, et c'est la prononciation qui devient difficile.

La diaphasie affecte la compréhension. [RTS]Cette analyse du fonctionnement du langage date du siècle passé. Si elle n'est pas entièrement fausse, elle ne permet pas d'expliquer pourquoi certains patients aphasiques récupèrent... Aujourd'hui, grâce à une rééducation personnalisée, le cerveau peut parfois se recâbler, mais cela prend du temps pour que les nouvelles connexions entre les neurones se forment et se fortifient.
La plasticité cérébrale n’a pas encore livré tous ses secrets. Et cela concerne aussi les enfant. Environ une personne sur vingt, c’est-à-dire un élève par classe, souffre de dysphasie. Le langage ne se développe pas correctement et cela dès la naissance. Des retards parfois durables s’installent et posent alors à l’enfant de grands problèmes d’intégration. Là encore, le fonctionnement du cerveau reste un mystère.

Un reportage de Christophe Ungar et Vanessa Goetelen

Diabète: pourquoi il progresse, comment savoir si on est à risque

Pour l'OMS, il y aura 366 millions de diabétiques en 2030 si on ne fait rien. Comment agir dès lors pour répondre à ce mal enfanté par la technologie moderne, les mauvais sucres et les mauvaises graisses? Comment et pourquoi ces derniers envahissent-ils nos assiettes? Pourquoi les jeunes sont-ils de plus en plus touchés par ce mal?

les boissons sucrées sont omniprésentes dans l'univers des enfants et des ados à risques. [RTS]

Alors que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune, celui de type 2 est engendré par notre mode de vie contemporain, si bien que l'on parle de maladie de civilisation. Pendant longtemps le diabète était une maladie du vieillissement, aujourd'hui, il est principalement provoqué par les sucres et les calories de mauvaise qualité nutritionnelle qui affluent dans nos assiettes. En parallèle, l'effort physique et la dépense énergétique pour les gestes du quotidien ont fortement diminué ces dernières décennies. Obésité et diabète progressant en parallèle, on parle désormais de "diabésité". On parle d’épidémie!

Pour être bien dans son assiette, les bons choix alimentaires se font dès l'enfance. [RTS]Les enfants et des ados sont les premiers confrontés à ses risques. Les parents ne savent plus comment s’y prendre, les interdits et les réflexions faisant effet inverse. Le malaise grandit dans les familles mais les pouvoirs publics sont silencieux devant l’industrie agro-alimentaire. Les sommes investies dans la prévention sont dérisoires.
Si l’idée de taxer le gras et le sucre est encore taboue en Suisse, la ville de New York, elle,  envisage sérieusement d’obliger les industriels à réduire les portions des boissons sucrées, ce qui fait hurler le milieu. Mais face au désastre sanitaire, certains états n’hésitent plus à utiliser les mêmes armes contre l’industrie agro-alimentaires que celles qui servent à lutter contre le tabagisme. Ici, des pédiatres et des médecins généralistes se débattent avec les moyens du bord pour aider leurs patients.

Un reportage d'Isabelle Moncada et Patrick Léger.