Malades de plaisir
On les avait presque oubliées, pourtant depuis quelques années, les Infections Sexuellement Transmissibles sont de retour. Deux raisons majeures à cela: notre méconnaissance de ces infections, d'autant plus difficiles à identifier qu'elles sont souvent asymptomatiques, et le relâchement marqué de l'utilisation du préservatif dans certains groupes de population. Conséquence: le nombre de cas de syphilis, d'herpès ou de chlamydia est en forte augmentation.
Trente ans déjà que l’épidémie de SIDA court dans la population  mondiale. Trente années, durant lesquelles, face à l’urgence de la situation, on en avait presque oublié l'existence des autres maladies sexuellement transmissibles. Ces MST – aujourd’hui on préfère parler d’IST, pour infection sexuellement transmissibles – seraient en augmentation.
Un risque pour la santé mais aussi pour la fertilité. Dans ce domaine, les statistiques sont imprécises, mais il existe un faisceau d’indices qui accroît l'inquiétude dans différents milieux, notamment celui de la communauté gay.
Le problème est particulièrement aigu lorsqu’il s’agit de la clientèle des prostituées. La aussi, après des décennies sous le signe du latex, les barrières apparaissent toujours plus fragiles.
Attraper une IST n’est pas une affaire de morale, mais de probabilité. Plus le pourcentage de personnes infectées dans une population est important, plus le risque est grand d’être contaminé en cas de rapport non protégé. La morale intervient, quant à elle, face à la difficulté d’annoncer à sa ou son partenaire que l’on infecté. Même si on peut être porteur d’une IST de nombreuses années sans en être conscient, ce n’est jamais agréable d’avoir à le dire. Au sein d’un couple, le sujet est plutôt délicat.
Un reportage de Michel Cerutti et Ventura Samarra