Au secours! Le chirurgien est un robot!
L'émission du 19 mars 2015
Présenté comme l’avenir de la chirurgie, le robot da Vinci s’impose dans les salles d’opération, y compris en Suisse. L’outil représente sans conteste un progrès, mais qui comporte des failles. Aux Etats-Unis, le nombre d’incidents a explosé ces deux dernières années et plus 3000 plaintes mettent en cause le robot ou le chirurgien qui l’a utilisé. L’enquête de Temps Présent révèle des lacunes dans le système de surveillance malgré la force de séduction d’une technologie au vernis brillant.
Le robot da Vinci a inauguré l’ère de la chirurgie robotique, autrement dit la chirurgie de demain. Outil formidable pour améliorer la précision du geste chirurgical, il est employé pour des opérations délicates comme des retraits de la prostate ou de l’utérus. Progressivement, il s’impose dans les blocs opératoires, y compris en Suisse. Genève détient le record du monde du nombre de da Vinci au mètre carré avec six appareils sur le canton.
Intuitive Surgical, la compagnie américaine qui développe et fabrique le robot, détient le monopole. Elle a gagné des millions en vendant les da Vinci, connaissant en dix ans une croissance fulgurante au point d’être considérée comme le chouchou de Wall Street. La troisième génération de robots vient de recevoir l’autorisation de commercialisation en mai 2014.
Mais sous le vernis du succès, il y a des failles. Le robot est cher et pour les hôpitaux, il représente un gouffre financier. En termes de sécurité aussi, de graves questions se posent : nos recherches ont révélé que les incidents ont explosé ces deux dernières années aux Etats-Unis, des cas où l’intervention chirurgicale avec le da Vinci a provoqué des séquelles, voire la mort. En Suisse, il n’y aurait rien à signaler d’anormal, mais impossible de vérifier, toutes les données sont confidentielles. Notre enquête jette une lumière crue sur un système encore trop opaque.
Rediffusion le vendredi 20 mars 2015 à 0h45 et 10h25 puis le lundi 23 mars 2015 à 15h50 sur RTS Deux.