Ils ont tout juste 10 ans. Tous rescapés de la sanglante prise d’otages de Beslan, ces enfants viennent de passer trois mois dans des familles de Suisse romande. Le temps de prendre de la distance, loin des tensions du Caucase, et de réapprendre à vivre normalement en allant à l’école sans avoir la peur au ventre. Entre Nyon et Beslan, Temps Présent a suivi de bout en bout cette aventure faite de doutes et de larmes, mais aussi d’espoir et de sourires retrouvés.
http://www.mmci.ch/projet_beslan/ Les images de la tragédie de Beslan ont ému le monde entier. Un homme pourtant a voulu voir plus loin que les larmes. Marek Mogilewicz est professeur à l'Ecole professionnelle cantonale de Nyon. Il propose un jour un projet un peu fou à ses élèves : faire venir des enfants de Beslan en Suisse pour les sortir de leur sombre quotidien, l'espace d'un été. Le projet est ambitieux et sera difficile à mener à terme. Néanmoins, il obtient la caution du Comité international pour la dignité de l'enfant (CIDE), puis part à la rencontre de Micheline Calmy-Rey, laquelle, enthousiaste, s'e ngage à offrir les visas. Il obtient même de la compagnie Swiss les billets d'avions nécessaires au voyage des petits Ossètes et de leurs accompagnants. Et avec l'aide de quelques médias romands, il trouve des familles qui acceptent d'accueillir les enfants durant 3 mois.
C'est l'aboutissement d'un incroyable acte de solidarité, parti d'u ne initiative privée visant à apaiser les profondes cicatrices psychologiques de ces enfants et bannir leur peur de l'école, dont la caméra de Temps Présent a été le témoin privilégié. Durant 65 minutes, elle raconte cette chronique d'un été pas comme les autres. De leur arrivée à l'aéroport de Genève, un beau jour du mois de mai, à leur retour en Ossétie du Nord trois mois plus tard. Des premiers et difficiles contacts avec les familles d'accueil, aux déchirants adieux. Des quelques angoisses dans ce pays si différent du leur, aux retour des éclats de rires dans leur salle de classe nyonnaise. Une petite grande aventure humaine.
Un reportage d'Antoine Plantevin
Image : Jacques Mahrer Son : Raphaël Crohas Montage : Catherine Kala