Aujourd’hui les jeux vidéo sont les produits culturels les plus vendus au monde. En 2013, le marché mondial du jeu vidéo, équipement compris, a pesé 65 milliards de francs. Trois fois plus que le cinéma. Les jeux sont omniprésents, ils envahissent tous les supports: consoles, ordinateurs, téléphones et Internet.

Mais pourquoi marchent-ils si bien? Quelle est la recette de leur succès? Les graphismes attrayants d’apparence toujours plus réelle mettent en scène de l’héroïque fantaisie, des mondes oniriques, qui parfois, poussent à réfléchir, des univers libertaires, dans lesquels on peut faire tout ce qui est interdit dans la vie réelle. En clair : tout est conçu pour séduire, pour capter le joueur.

Phénomène social majeur, ces jeux génèrent aussi des inquiétudes au sein des familles où enfants et adolescents, entraînés dans leur passion, voient parfois leurs résultats scolaires chuter. L’attrait exercé par les jeux est d’autant plus fort que cette industrie triomphante ne cesse de se développer et d’imaginer de nouveaux produits toujours plus attractifs. A Montréal, où les principales entreprises mondiales sont venues s’installer, des écoles spécialisées dans la conception des jeux apprennent aux étudiants les secrets de la réussite commerciale. Profils psychologiques des joueurs, systèmes de fidélisation, monétisation du jeu. Certains titres rapportent des milliards. En particulier ceux qui recourent à la violence et au défoulement décomplexé.

Aujourd’hui, l’explosion mondiale du jeu vidéo nourrit un phénomène dont l’importance ne cesse de grandir: la "gamification". "Ludification" en français. En clair, il s’agit du transfert des mécanismes du jeu dans des situations réelles comme l’apprentissage, le travail, la thérapie… La liste est longue.

Entraînés par ce courant, des scientifiques et chercheurs en neurosciences étudient la plasticité cérébrale développée par les joueurs réguliers. Utilisé à bon escient, le jeu vidéo pourrait ainsi être mis au service du développement humain.

Rediffusion le vendredi 27 juin 2014 à 2h30 et à 12h20 et le lundi 30 juin 2014 à 16h10 sur RTS Deux.