La vie des alpages est ce soir à l'honneur ! Odro, nid d'aigle surplombant le Val Verzasca, était autrefois habité par des paysans de montagne. Le village revit aujourd'hui grâce à l'engagement d'un homme tombé amoureux de la région. L'artiste gruérien Jacques Cesa, lui, ne cesse d'arpenter son coin de pays pour en restituer la vie. Côté jardin, on baigne dans une ambiance méditerranéenne : le Parc Scherrer au bord du lac de Lugano accueille Virginie Brawand.
Odro, le village ressuscité
Jean-Louis revendique ses origines jurassiennes, parle couramment le suisse allemand et finit par poser son sac au Tessin ! Aurait-il imaginé il y a une trentaine d’années que son délire poétique allait sauver un petit village tessinois de la ruine? Le fait est qu’il a fallu s’accrocher pour donner à Odro une seconde vie. Nid d’aigle suspendu au-dessus de la vallée Verzasca, ce village de paysans "crève-la-faim" s’accrochait désespérément au flanc de la montagne.
"Ce qui compte, c’est la richesse dans la tête… Le porte-monnaie, il y a meilleur temps qu’il soit vide, et pis que toi, tu sois content!" Il faut dire que Jean-Louis ne s’est pas contenté de mettre toute son énergie pour mener à bien son projet.
Il y a mis toutes ses économies! Il y a une trentaine d’années, c’est un peu par hasard qu’il découvre Odro, un village en ruine. Tous ses week-ends y passent, le temps de restaurer ses premiers "rustici", ces petites maisons en pierre, typiques de la région. Mais Jean-Louis ne veut pas se contenter de restaurer sa propre maison: c’est tout le village qu’il veut sauver de la ruine!
Il a donc pu et dû compter sur de nombreux volontaires, séduits par l’originalité de son projet. Jean-Louis y prend goût. Depuis 17 ans, il habite Odro en permanence. Mais il n’est pas du genre à garder jalousement son petit trésor.
Jean-Louis ne tarde pas à ouvrir son premier gîte pour des promeneurs en mal d’authenticité. Dépaysement est garanti, vue imprenable sur le lac Majeur ! Il est vrai qu’il faut compter deux bonnes heures de marche pour accéder à Odro et vous donner la délicieuse illusion de poser le pied sur une autre planète…
Un reportage de Laurence Perigaud
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Jacques Cesa: couleur d'Alpage (1/2)
L'artiste peintre Jacques Cesa porte en lui un petit air de Rigoletto. Le personnage a l'allure d'un créatif avec ces petit yeux malicieux sa barbe broussailleuse et son chapeau de paille. Amoureux de son coin de pays la Gruyère, il a crapahuté durant plus de vingt ans les montagnes à vaches, croquant à n'en plus finir la vie pastorale des alpages. A suivre en deux volets les aventures du peintre fribourgeois Jacques Cesa de la Gruyère au Maroc.
Malgré son physique imposant, l'homme est timide, délicat et attentionné avec ceux qu'il dessine aux pastels.
Fasciné par les gestes rituels des paysans de montage, il s'est introduit de chalet en chalet, peignant au passage armaillis, tavillonneurs et bergers dans leur intimité.
Avec le temps, Jacques Cesa a su capter l'âme des paysans, dont plusieurs sont devenus ses amis. Voyageur tardif, il prolonge ses observations et sa passion pour les gens de la montagne dans les vallées berbères au coeur de l'Atlas marocain.
Un reportage de Dominique Clément
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Parc Scherrer
Situé à une dizaine de kilomètres au sud de Lugano, le village de Morcote est connu pour ses maisons à arcades datant de la fin du Moyen-Age. C'était aussi le plus grand port du lac de Lugano. C'est ici, dans ce lieu qu'on surnomme aussi « la Perle du Ceresio » que ce trouve le Parc Scherrer, un jardin de merveilles.