D'un côté, il y a ceux qui affirment que la prostitution est, par essence, une violence exercée sur les personnes qui se prostituent. Elle doit donc être interdite. En Europe, la Suède, l'Écosse, l'Islande et la Norvège ont suivi ce chemin abolitionniste. De l'autre, il y a les réglementaristes qui considèrent le métier de prostitué(e) comme tout autre métier au nom de la liberté de commerce.
Ils veulent offrir un cadre légal et protecteur aux personnes exerçant cette activité. C'est la voie qu'ont choisi l'Allemagne, la Grèce et la Suisse. Au-delà de ces débats, il ne faut pas mésestimer l'ampleur des trafics d'êtres humains qu'engendre le marché de la prostitution, le troisième marché criminel mondial.
Quels sont les arguments avancés par les abolitionnistes et les réglementaristes? Comment mettre fin au trafic d'êtres humains? Geopolitis décrypte ce qui est entrepris pour protéger les travailleuses et travailleurs du sexe.
L'invitée: Marianne Schweizer, coordinatrice d'Aspasie, association genevoise de solidarité dans le milieu de la prostitution.
Le contexte
Cette carte a été réalisée par la fondation Scelles. Elle répertorie, pour 54 pays à travers le monde les rédimes juridiques de la prostitution avec des compléments d'informations en vidéo et liens. Voir la carte
Pour ou contre la prostitution, les militants des deux bords s’expriment sur le web. Voici trois vidéos qui condamnent certains mécanismes de la prostitution comme l’exploitation des femmes ou le trafic d’êtres humains et deux vidéos dans lesquelles des prostituées s’expriment pour défendre leur condition.
Abolir la prostitution, pourquoi?
Cette vidéo a été réalisée par le Mouvement du nid, une association française ouvertement pour l’abolition de la prostitution. La séquence en question exprime le point de vue de l’association sur la prostitution. En l’occurrence, pourquoi il faut l’abolir. (4 min 53 sec)
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"Il faut que le monde sache"
Court-métrage produit par Espoir Diffusion, ce film reconstitue le destin tragique de Nadia. Vendue par son petit ami, Nadia est séquestrée, violée et forcée à la prostitution pendant deux ans. Sortie de cet enfer, elle a souhaité témoigner "pour que le monde sache"… Ce film est tiré d’une histoire vraie. (4 min 17 sec)
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"Putes en lutte"
Début juin 2013, le STRASS, syndicat du travail sexuel, organisait les "rencontres nationales des travailleurSEs du sexe" à Paris. Le syndicat milite pour la reconnaissance des droits des travailleur(se)s du sexe et s’oppose donc au débat lancé par la ministre Najat Vallaud Belkacem pour l’abolition de la prostitution. Ces rencontres nationales sont, pour les travailleurs et travailleuses du sexe, l’occasion de parler de leur métier. (22 min 33 sec)
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"Un vrai travail"
Cette video a été réalisée pour "Anonymous Heels" les talons anonymes. Un espace média pour des prostitutées qui souhaitent parler de leur métier. Dans cette vidéo, des prostituées répondent à la question suivante : "Le travail du sexe est-il un vrai travail?". (en anglais) (3 min 28 sec)
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Marianne Schweizer a une formation de travailleuse sociale. Elle est également titulaire d'un certificat de santé communautaire ainsi que d'un master en action politique et sociale.
Elle a travaillé dans la coopération internationale et dans l'animation socio-culturelle. Marianne Schweizer a rejoint Aspasie en 1996. Cette association a été créée en 1982 à Genève. Elle défend les droits des personnes qui exercent le travail du sexe.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site d'Aspasie ou regardez le film réalisé en 2012 pour les 30 ans de l'association:
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La prostitution agit comme un marqueur des mentalités. Entre condamnation morale et revendications légitimes, elle met en exergue l’évolution de la société sur les questions de mœurs. De l’activité répréhensible, la prostitution est devenue légale, reconnue, sans pour autant avoir réussi à lever toutes ambivalences sur la réalité de ce milieu. Retour en archives sur trois aspects de la prostitution, avec notamment une interview de Grisélidis Réal, prostituée et écrivain qui n’a cessé de lutter pour une reconnaissance de la prostitution.
Hambourg la nuit
Érotisme de bas étage, ignominie, turpitudes. Le ton est donné. Le journaliste de ce Continents sans Visa diffusé en octobre 1961 ne cache pas ses sentiments envers le quartier chaud de la ville de Hambourg. Avec son port gigantesque et son Sanct' Pauli -quartier de prédilection des marins- Hambourg ne manque pas de distractions nocturnes. Alcool, jeux d'argent, prostitution et même combat de catch féminin dans la boue.
Olten préfère surveiller ses prostituées plutôt que de leur venir en aide. C'est ce que dénonce l'association Frauenbus. En effet, la ville a installé des caméras de surveillance dans le quartier de prédilection des travailleuses du sexe. Selon la police municipale, la présence des caméras améliore la sécurité de tout le monde. Dominique Huppi, journaliste de ce Mise au point diffusé en janvier 2001, a rencontré les principales intéressées. Peu convaincues par ce nouveau système, les prostituées d'Olten expliquent qu'en réalité elles doivent fuir les caméras pour attirer le client.
Elle se définit comme une courtisane. Trente ans de prostitution et une oeuvre d'écrivain. Grisélidis Réal a fait de la reconnaissance de la prostitution un combat et de sa vie une oeuvre littéraire. Dans cet entretien avec Pascal Rebetez tourné dans son appartement du quartier des Pâquis, à Genève, elle définit la prostitution comme "un art, un humanisme et une science". Avec sa gouaille spirituelle, elle revient sur les valeurs essentielles de son existence: la lutte contre l'injustice, l'amour de l'autre, le besoin de vérité…