70% des Suisses ont besoin de lunettes, qui ne sont plus pris en charge par l’assurance de base, malgré les multiples protestations. Comment les familles se débrouillent-elles? Et où acheter sa paire de lunettes, sur Internet, dans une grande chaîne d’opticien ou dans un petit commerce de quartier ?
La LAMAL n’intègre plus les lunettes
Avant janvier 2011, l’assurance maladie remboursait 180 CHF tous les 5 ans pour les adultes et 180 CHF chaque année pour les enfants pour changer les lunettes. Aujourd’hui, c’est zéro franc pour tout le monde ! Les lunettes, comme les verres de contact d’ailleurs, ne sont plus du tout remboursées.
Cette décision a été prise par le conseiller fédéral Didier Burkhalter afin d’économiser 70 millions de CHF par an sur les coûts de la santé. Pour lui, les lunettes n’ont rien à faire dans le catalogue des prestations de l’assurance de base.
Depuis 9 mois, les myopes, presbytes et autres astigmates de tous âges doivent donc payer leurs lunettes de leur poche. Malgré les critiques, l’Office Fédéral de la Santé Publique n’a aucune intention de revenir sur cette décision. Andreas Faller, vice-directeur de l’OFSP justifie cette mesure : «Nous poursuivons deux buts: d’abord augmenter la qualité du traitement pour les patients et deuxièmement, influencer l’évolution des coûts.» Et selon lui, « il faut éliminer les moyens ou les traitements qui ne poursuivent pas le but de traiter une maladie. Et les lunettes, en principe, ne servent pas à soigner une maladie, mais servent à compenser une atteinte physique. Cela signifie que si une personne souffre d’une vue basse ou d’une faiblesse de vue, ce n’est pas une maladie.»
Un raisonnement qui a fait bondir les ophtalmologues. Le docteur Michel Matter exerce dans le plus grand cabinet privé de Genève, et préside l’Association cantonale des ophtalmologues. Selon lui: «Être myope, c’est moins bien voir. Moins bien voir de loin. C’est-à-dire un risque d’échec scolaire. On risque aussi, pour les enfants qui ont une amétropie, c’est-à-dire qui ont un oeil qui voit bien et l’autre qui voit moins bien, un handicap à vie. Si cela n’est pas un problème de santé, il faudra que le ministre nous explique quelle est sa vision de la santé. Je pense qu’il souffre de myopie sociale.»
La colère gronde aussi dans les familles. A Porrentruy, en décembre dernier, une jeune maman dénonçait la fin du remboursement. Coup de gueule relayé sur une pleine page dans le journal Le Matin. Neuf mois ont passé, et l’indignation n’est pas retombée. Marlène Linder-Lovis ne comprend toujours pas cette mesure: «J’ai trouvé cette décision injuste. Je n’ai pas demandé à être myope. Je suis myope depuis toute petite. Ce n’est pas mon mode de vie qui a impliqué cela. Je n’y peux rien et mes enfants non plus. Nous sommes cinq à porter des lunettes, dont deux avec des myopies élevées. Si une année, on devait être amenés à tous changer de lunettes, on atteindrait facilement une dépense de plus de 2000 CHF.»
Ophtalmologues, opticiens, Fédération de consommateurs, association de parents, l’opposition s’organise. Au printemps, une pétition munie de 40'000 signatures a été déposée à Berne, sans résultat. Marlène Linder-Lovis semble déçue : «Apparemment, il n’y a pas de volonté de revenir en arrière. Je pense honnêtement qu’ils devraient au moins avoir la présence d’esprit de revenir en arrière au moins pour les enfants.»
Pour Andreas Faller, il n’est pas question de renoncer à cette décision qui a d'ores et déjà eu un impact positif selon lui: «Nous comprenons bien que certains sont fâchés que l’on ait biffé ainsi une prestation. Mais par contre, ce que l’on a constaté et dont nous sommes contents, c’est que dès l’annonce de cette mesure, les prix des lunettes ont commencé à descendre. Cela veut dire, pour nous, que le consommateur ne paie pas plus, mais qu’on a réussi à réduire les coûts de l’assurance maladie.»
Les grandes enseignes d’opticiens ont effectivement réagi en baissant leurs prix. Des offres ont ainsi vu le jour : paires en action, lunettes enfant à prix cassés, et même, chez certains, carrément gratuites! Visilab, le numéro un de l’optique en Suisse fait un geste pour les familles et un joli coup commercial. Daniel Mori, directeur Visilab, explique la décision de l’entreprise: « Nous avons réagi essentiellement au niveau des enfants puisque là, si vous voulez, c’est déjà grave de ne pas pouvoir s’équiper pour un adulte, mais pour un enfant, c’est beaucoup plus grave. Cela peut avoir des conséquences au niveau du développement de l’enfant, au niveau de sa scolarité. Nous avons remplacé le remboursement par un rabais d’un montant équivalent de 180 CHF pour toutes les lunettes enfant jusqu’à 18 ans. Nous avons été les premiers à réagir et cette mesure a été passablement répercutée dans les médias. Donc, c’est vrai qu’aujourd’hui nous remarquons une augmentation du chiffre d’affaire des lunettes enfant.» Mais cette mesure n’est pas entièrement philanthropique. Daniel Mori reconnaît que la mesure peut aussi être intéressante au niveau de la fidélisation de la famille et donc qu’elle comprend un aspect publicitaire.
A première vue donc, le consommateur s’y retrouve. Mais combien de temps les grandes enseignes vont-elles maintenir ces offres ? Et puis tout le monde n’y a pas accès. A Porrentruy, par exemple, les grandes marques d’optique sont tout simplement absentes. Marlène Linder-Lovis devrait par exemple se rendre à Delémont ou dans une autre grande ville pour faire les lunettes de sa famille et considère qu’elle perdrait un service: « Les enfants bougent, les lunettes sont vite déréglées, ou ils ? prennent un coup, ou il y a des petites vis à resserrer… Et là, il faut passer chez l’opticien à la sortie de l’école et on ne va pas faire 60 kilomètres pour resserrer une vis de lunettes.»
Pour les petits opticiens indépendants, ce n’est pas simple non plus. Le magasin de Monsieur Comminot est l’un des plus anciens de Neuchâtel. Juste dans l’arcade d’à côté, Optic 2000 s’est installée. Cinquante mètres plus loin dans la même rue, une enseigne Visilab a ouvert. Et pile en face, c’est Fielmann qui va ouvrir une boutique. Et depuis la fin du remboursement, tous rivalisent d’offres pour les lunettes d’enfant. Rémy Comminot, optométriste à Neuchâtel sait qu’il ne pourra pas rivaliser et proposer des offres équivalentes pour les enfants: «C’est pas possible. Et chez eux, c’est une manière de faire de la publicité. Et pour nous, ce serait trop onéreux. Il y a quarante ans, on était cinq ou six opticiens en ville. Aujourd’hui nous sommes une douzaine. C’est clair que la concurrence a doublé.» Et l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour les petits opticiens. Rémy Comminot avoue qu’il ne parvient pas à remettre son fonds de commerce.
Inquiétude pour les petits opticiens, inquiétude pour les patients. A Genève, le Bus santé des Hôpitaux universitaires sillonne le canton pour observer, prévenir et dépister les maladies. Chaque année, on y interroge mille personnes sur leur habitudes de vie, leur état de santé et leur consommation médicale. Le constat est alarmant: 15% des patients retardent ou renoncent à des soins faute d’argent. L’un des participants à l’étude a accepté de témoigner anonymement. En début d’année, il a dû acheter trois paires de lunettes, une pour lui, une pour sa femme et une pour sa fille. «On avait décidé d’aller les trois chez l’opticien le même jour et de se faire faire trois paires de lunettes. L’opticien nous a alors avisé que l’assurance de base ne remboursait plus, ce que l’on ne savait pas. Cela nous a surpris. On s’attendait à ce que cela rembourse une petite part, mais une petite part tout de même.»
Difficile de sortir plus de 1500 francs d’un coup. Monsieur a changé de stratégie. Il fixe l’achat de lunettes en fonction des priorités : «J’ai changé les lunettes de ma fille, qui en avait un besoin urgent, puis j’échelonne ces achats dans le temps. Ma femme a eu les siennes. J’attends maintenant mon tour.»
Le Dr Idris Guessous, resp. Bus-Santé HUG Genève voit la situation s’aggraver: « Ils renoncent à des soins pour des raisons économiques, essentiellement aux soins dentaires, ce qui nous étonne moins, puisque ces soins ne sont pas couverts par l’assurance maladie de base. Ensuite, un tiers de ces personnes ont renoncé à la consultation chez leur médecin, qu’il soit généraliste ou spécialiste. Ensuite 26% renoncent à des appareils auditifs ou à des lunettes. Le non-remboursement des lunettes à partir de janvier 2011 risque d’induire une hausse de renoncement aux soins. »
Le Dr Michel A. Matter président de l’association des ophtalmologues genevois a déjà observé des changements de comportement chez ses patients. Les parents demandent s’il est obligatoire de changer les lunettes de leurs enfants. Il voit que cela pèse sur le budget des familles. Même son de cloche chez Marlène Linder-Lovis. Sa famille peut encore assumer ces nouveaux frais, mais elle remarque que « l’on grignote sur toutes les prestations. Et un jour, c’est comme un castor qui grignote son arbre. Un jour, l’arbre va tomber.»
D’un côté, des gens renoncent à des soins comme dans le cas des lunettes. De l’autre, l’Office Fédéral de la Santé Publique supprime des prestations de l’assurance de base pour «améliorer la qualité de traitements». Il y a une « légère » contradiction! A quand la suppression du remboursement de certaines consultations médicales qui seraient considérées comme du confort!
L’histoire de la lunette
L’histoire des lunettes commence à la fin du treizième siècle. Une histoire que l’on peut découvrir à Morez, dans le Jura français. Cette petite ville possède l’un des deux seuls Musées de la lunette d’Europe. Thyphaine Le Foll, conservatrice du Musée nous fait découvrir les lieux. La collection comprend la plus ancienne paire de lunettes connue. Elle vient de Venise et porte le doux nom de bésicle. L’inconvénient de ce modèle, il devait être tenu en permanence, car il ne comportait pas de branches ! Il était utilisé principalement par les moines copistes dans les monastères.
A partir du 18 siècle, les lunettes à tempes font leur apparition. La grande nouveauté, ce sont les branches. Très courtes, elles permettent de tenir les lunettes par pression sur les tempes.
Le 19 siècle voit l’arrivée de la lorgnette. Un objet qui permettait, comme le rappelle Thyphaine Le Foll, de lorgner : «On regarde l’autre du coin de l’œil. Cela permet d’espionner la dernière robe à la mode sur une concurrente, son amant, sa maîtresse…» A l’époque, on dissimule les lorgnettes dans les objets les plus insolites: la tabatière de Monsieur, son tire-bouchon ou dans l’éventail de Madame.
Au milieu du 19 siècle, l’invention d’un lunettier de Morez va bouleverser la vie de la petite ville de 5000 habitants. Depuis deux siècles, Morez fabrique des lunettes. Les premiers lunettiers travaillaient dans des petits ateliers à côté de leur ferme. Avec le pince-nez, la production devient industrielle. Morez devient le premier centre de production de lunettes en France. C’est toujours le cas aujourd’hui, avec plus de dix millions de paires produites chaque année.
L’offre a suivit les modes et les progrès technologiques. Dans les années 60, les montures sont en plastique. Les avantages sont nombreux, comme l’explique Thyphaine Le Foll : « C’est plus léger et cela permet d’appliquer des colorations infinies et très variées. La lunettes devient un objet esthétique. Ce sont d’ailleurs des designers qui commencent à les dessiner et non plus des lunettiers.»
Les lunettes sont un produit de haute technologie et un accessoire de mode incontournable. Près de Morez, l’usine Naja en produit 500'000 paires par an. L’entreprise s’occupe de tout, du design sur ordinateur jusqu’au produit fini. Deux cent modèles différents sortent d’ici chaque année, qui seront commercialisés sous des noms prestigieux. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, du moyen de gamme au très haut de gamme. Les prix des montures démarrent autour des 25-30€. Pour la limite supérieure, il n’y en a pas, du propre aveu de Stéphane Cornu, directeur NAJA SA : «Cela va dépendre des techniques mises en œuvre pour réaliser le produit et son niveau de finition. On observe que nos produits se retrouvent en magasin à partir de 150€. La majorité est commercialisée aux alentours de 200€ et parfois plus.» Et ne venez pas dire à M. Cornu que les lunettes sont un produit cher. Selon lui, «eût égard au travail réalisé sur ce produit quand on est à l’intérieur d’un atelier de production, ce n’est pas cher.»
Laissons le mot de la fin à un vieux sage de la lunetterie. Pendant plus de 50 ans, Monsieur Luter a tenu son magasin d’optique au cœur de Neuchâtel…des paires de lunettes, il en a vu passer de toutes les couleurs : «Actuellement, on peut dire qu’il n’y a plus de mauvaises montures sur le marché. Les montures courantes se tiennent globalement. Et le prix des montures est surtout fixé par la renommée de celui qui y a imprimé son nom. C’est-à-dire les marques. Et le prix, selon la marque peut être plus que triplé. A chacun de faire son choix selon sa philosophie.»
Ajoutons encore que le prix d’une monture est aussi influencé par sa matière. Du titane coûte plus cher, évidemment, que du plastique. La marge de l’opticien sur une monture de marque varie aussi passablement: nous l’avons vérifié avec 8 opticiens.
Le service des opticiens : les tests
Le service des opticiens : les tests
C’est un parcours que connaissent bien 7 Suisses sur 10. L’achat d’une paire de lunettes commence par l’examen de la vue et sa lecture des petites lettres, des toutes petites lettres ! Ensuite, il faut choisir la bonne monture.
Et avec 2000 montures en rayon, ce n’est pas facile de s’y retrouver. Ensuite, on mesure l’écart entre les pupilles. C’est le moment high tech. On passe ensuite aux verres. Là aussi, cela peut aller de 40 francs pour une paire de verres simples et jusqu’à 1200 francs pour les plus sophistiqués. Design, prix, qualité des verres, qualité du service, comment choisir? Après avoir passé un examen chez un ophtalmologue, une enquêtrice d’A Bon Entendeur s’est rendue anonymement dans 8 enseignes en Suisse romande. Elle a aussi commandé une paire de lunettes par Internet, et visité deux opticiens en France voisine. Notre enquêtrice s’est présentée et a demandé dans toutes les enseignes une paire de lunettes simple, en plastic noir, un peu tendance et qui lui aille bien. À partir de là, elle s’est laissée conseiller et guider par l’opticien ou le vendeur.
Atol Opticien Clin d’œil - Lausanne
Examen ophtalmologique : gratuit
Visilab - Sion
Examen ophtalmologique : gratuit
Berdoz – Neuchâtel
Examen ophtalmologique : gratuit
Fielmann - Fribourg
Examen ophtalmologique : gratuit
Afflelou – Annemasse (F)
Examen ophtalmologique : gratuit
Afflelou – Genève
Examen ophtalmologique : 40CHF
Voirol Optique – Genève
Examen ophtalmologique :55CHF
Tous ces examens de la vue se sont avérés corrects, en comparaison avec l’examen de l’acuité visuelle que notre enquêtrice a passé chez une ophtalmologue.
Prix des lunettes, comprenant un examen de la vue, une monture, des verres anti-reflets :
Voirol Optique – Genève
Monture proposée: Dolce Gabbana à 292.-
Verres: 278.-
Prix total : 625.-
Afflelou – Genève
Monture proposée:
Ray Ban à 241.-
Verres : 258.-
Prix total : 589.-
Afflelou proposait en mai dernier une 2 monture pour vous ou pour une tierce personne. Si vous la preniez, il vous fallait payer les verres.
Optic 2000 - Delémont
Monture proposée: Ray Ban à 200.-
Verres : 258.-
Prix total : 504.-
Optic 2000
offre soit une réduction de 50.-, soit pour 1.- de plus, vous recevez une 2 paire pour vous, lunettes de vue ou solaire corrigées sans anti-reflets. Les verres sont aussi offerts. notre enquêtrice a choisi la deuxième paire. Les mêmes lunettes chez Optic 2000 côté français, à Pontarlier, sont moins chères.
BERDOZ – Neuchâtel
Monture proposée:
Kinto à 248.-
Verres à 188.-
Prix total : 486.-
Pas d’offre de réduction ou de deuxième paire de lunettes !
Atol Opticiens Clin D’œil
– Lausanne
Monture proposée: Ray Ban à 205.-
Verres: 190.-
Prix total : 445.-
Pas d’offre spéciale
Mc Optic – Morges
Monture proposée: Jaques Lemans à 219.-
Verres pour 180.-
Prix total : 439.-
Pas d’offre spéciale en mai dernier
Visilab - Sion
Monture proposée:
179.-
Verres : 250.-
Prix total : 409.-
Visilab offrait en mai dernier, soit 50.- de réduction, ce que nous avons choisi., soit une 2 paire de lunettes.
Les lunettes offertes sont-elles de la même qualité que celles que nous payons. Selon Daniel Mori, directeur Visilab, des différences existent. Tout d’abord au niveau des montures: «Quand les montures sont offertes, dans les grandes chaînes, ce ne sont pas des montures de marque. C’est une sélection de montures qui, au niveau du prix de revient, sont inférieures à d’autres montures de marque.» La qualité est également moins élevée. «Au niveau de la qualité, il y a des écarts. Il n’est pas énorme. Mais il y a un écart au niveau de la qualité, du design. Il est clair que l’on obtient pas la même chose qu’avec des lunettes de marque.» Enfin, les verres n’ont pas tous les traitements d’une paire de marque. «Les verres offerts sont généralement simples, sans les options que l’on pourrait avoir. Il est évident que la deuxième paire n’est pas la panacée, mais comme paire de secours, c’est tout à fait acceptable.»
Fielmann - Fribourg
Monture proposée : Sting à 145.-
Verres à 151.-
Prix total : 321.-
C’est l’opticien avec pignon sur rue le moins cher de notre coup de sonde. Fielmann à Fribourg n’a pas fait d’offre spéciale.
www.direct-optic.fr
Monture proposée : Ray Ban
Prix total : 140.- frais de livraison compris
8 jours de délai de livraison
Ce n’est pas cher, mais il y a des inconvénients : à la commande, vous devez calculer vous-même l’écart entre les pupilles, et après, impossible de les faire régler, alors que tous les opticiens vous assurent un service après-vente. Sans oublier que sur la paire commandée par Internet, le labo a repéré un défaut.
Nous avons apporté nos 13 paires de lunettes à Morez, dans un laboratoire spécialisé dans l’optique. Il a vérifié la correction, la qualité des verres, la solidité des branches et des montures. Le résultat global est bon. Les 13 paires respectent les normes européennes de qualité.
La responsable de l’étude a tout de même noté, sur deux des paires, un problème d’ajustement des branches. Les lunettes, posées sur une surfaces plates, ne sont pas équilibrées. Une branche repose sur le support alors que l’autre reste en suspension. Le risque est de devoir faire réajuster ses lunettes, qui ne seront pas stables une fois portées.
Ces lunettes sont :
lunettes de marque Kinto, achetées chez Berdoz à Neuchatel, payées 486 francs tout compris, verres et montures
lunettes de marque Vogue, achetées chez Optic 2000 à Pontalier en France, à 304 francs 45 tout compris.
Autre problème pour cette paire de Ray Ban, achetée sur Internet (direct-opticfr) et payée 139 francs 60, monture et verres n’ont pas bien supporté le test d’usure des verres. Des rayures sont apparues sur la partie externe du verre gauche. Elles vont gêner la vision du consommateur.
Le non-remboursement de ces 180.- chaque année pour les enfants et tous les 5 ans pour les adultes permettent à certains opticiens de proposer des rabais substantiels, de façon à attirer toute la famille. La mesure de Didier Burkhalter aurait donc atteint son but. Mais ces effets à cours terme vont-ils se prolonger dans le temps? Ces offres ou rabais ne vont pas forcément durer. Il s’agit d’une politique de marketing à bien plaire, qui peut s’arrêter du jour au lendemain et qui ne couvre pas tout le territoire.
TicketCorner taxe mon spectacle
Les frais de commande et de prévente de ticket de spectacles ont pris l’ascenseur chez certains revendeurs. Une bonne raison de comparer les offres avant de s’acheter un billet de concert. Une expérience faite par un journaliste de notre rédaction.
Le stand de location de spectacles du centre commercial Balexert à Genève, affilié à la société de billetterie TicketCorner, vend 2 billets pour Aznavour le 3 novembre prochain et 2 billets pour Benabar le 26 avril 2012, le tout à 342CHF.
Les mêmes billets sont également disponibles à la FNAC. Et là, surprise, le coût total est de 330CHF au lieu de 342. Pour 4 billets cela fait donc 12 francs de plus chez Ticket Corner. Tout cela à cause de frais de commande que la société a introduit en mai 2011 pour tout achat à la billetterie. Des frais qui peuvent aller de 1.50CHF à 12CHF, suivant le montant total de la commande.
Avec les cachets des artistes qui ont beaucoup augmenté ces dernières années, cette nouvelle taxe de Ticket Corner provoque un certain agacement du côté des organisateurs de spectacle. Par exemple chez Daniel Rossellat, à la fois président du Paléo et de la société d’organisation Opus One. «Ce que l’on voit, c’est qu’il y a une forte augmentation du prix des billets de manière générale. Mais qu’il y a une bonne explication, qui est liée à ces frais supplémentaires qui sont perçus par les organismes de vente de billets et qui contribuent à élever ces prix.»
Cette année, l’achat d’un seul billet de Paléo à 65 francs au guichet du festival valait 69.30 chez Ticket Corner et vous coûtera dorénavant 73.30 avec les 4.00 de frais, ce qui a irrité Daniel Rossellat : «Sur un billet de 65 CHF, Ticket Corner va percevoir environ 8 CHF de taxes et de commissions. Ce qui est choquant dans cette décision unilatérale de TicketCorner, indépendamment des contrats qui sont passés avec les organisateurs, c’est que le spectateur n’a pas vraiment le choix. Il n’y a pas de FNAC partout et il est vrai que Ticket Corner dispose d’un nombre impressionnant de points de vente. Cette position dominante fait que c’est un peu incontournable tout de même.»
Alors que faire? Comparer avant d’acheter. Il y a en Suisse plusieurs sociétés de billetterie. Toutes ne vendent pas les mêmes billets, bien sûr, et toutes ne pratiquent pas les mêmes taxes pour leurs services, mais autant vérifier d’un click de souris, c’est toujours utile, ça peut vous payer par exemple la consommation de l’entracte.
Les taxes sur les billets de spectacles : entretien avec Michael Drieberg, directeur Live Music Production (disponible en vidéo)
La semaine prochaine
Le thé est la boisson au monde la plus consommée après l’eau. Mais sa production et les conditions de travail des cueilleuses ne sont pas toujours très équitables. Et que dire des vertus attribuées au thé vert? Ne pas être couvert par l'assurance accident est possible. C'est le cas de Kevin, dont nous vous racontions l'histoire le 31 mai dernier. Le Conseil fédéral a reconnu cette lacune le 1er septembre, mais les solutions tardes à prendre forme.