Les Brigades internationales (1/5)

Entretiens avec Nic Ulmi et Peter Huber
Aujourd'hui, entretiens croisés et proposés par Frédéric Pfyffer avec Nic Ulmi, chercheur à l'Université de Genève et spécialiste d'histoire économique et sociale et Peter Uber, chercheur et coauteur de "Les combattants suisses en Espagne (1936-1946)", une enquête menée avec Nic Ulmi dans le cadre d'un programme de recherche des universités de Lausanne et Genève.


Les Brigades internationales (2/5)

Une sympathie instantanée
Comment imaginer qu'aujourd'hui des milliers de jeunes gens franchissent individuellement une frontière pour aller porter secours à un peuple écrasé par un totalitarisme ou menacé de l'être? Ce qui paraît aujourd'hui improbable a été autrefois réalité quand l'Espagne, peu avant la Seconde Guerre mondiale, s'est trouvée plongée dans une guerre fratricide.
Celle-ci éclate en 1936, et oppose les républicains aux franquistes. Mais il serait faux d'imaginer, lorsqu'on évoque les républicains, que ceux-ci ont composé un camp homogène. Au contraire, très rapidement, le camp républicain va se fracturer, chacune des parties venant y accomplir son propre agenda.
Quant à ces milliers de jeunes engagés, ils se trouveront eux aussi pris dans l'engrenage de ces adversités. Retracer leur histoire, c'est d'abord rappeler qu'ils ont été présents au tout début de la guerre civile.


Les Brigades internationales (3/5)

Ils appellent cela la guerre
Qui est parti mener le combat dans une Espagne plongée en pleine guerre civile en 1936 après le coup d'Etat mené par les militaires contre le "Frente Popular", s'est lancé dans une guerre où il risquait sa vie. Les combattants qui se sont engagés comme miliciens ont aussi dû se confronter jour après jour aux dures réalités de cet engagement.
De l'héroïsme à la sinistre banalité du quotidien, il peut y avoir un monde. Les conditions matérielles dérisoires dans lesquelles sont plongées ces brigades frappent en premier lieu les plus fragiles. Cette armée de fortune n'en a pas pour autant démérité et à bien des occasions, sa présence sur le terrain s'est avérée décisive.


Les Brigades internationales (4/5)

Pas de pitié
Au déclenchement de la guerre d'Espagne en 1936, les antifascistes italiens en exil, surtout ceux installés en France, se sentent immédiatement concernés par ce conflit et se mobilisent d'abord politiquement, puis militairement.
Partis à Barcelone comme volontaires dès le mois d'août 1936, ils donnent  naissance, en  septembre de la même année, à une légion italienne, la Colonna italiana. En octobre 1936, ils constituent le bataillon Garibaldi intégré lui aussi aux Brigades internationales. Entre novembre 1936 et décembre 1938, les volontaires antifascistes italiens sont envoyés sur les fronts les plus exposés et mènent le combat jusqu'à la défaite de la République.


Les Brigades internationales (5/5)

Entretien avec le réalisateur
Rencontre avec Patrick Rotman autour de son documentaire "La tragédie des Brigades Internationales" que vous pourrez découvrir dimanche soir sur RTSDeux.
"La tragédie des Brigades Internationales"
Pour sauver la république du fascisme, les brigadistes sont venus du monde entier: titis parisiens, dockers new-yorkais, juifs de Palestine, mineurs polonais, militants allemands, souvent immigrés, pourchassés, illégaux, communistes pour la plupart. Et des milliers sont tombés sur cette terre d'Espagne qu'ils sont venus libérer.
Aujourd'hui cette épopée de 40'000 combattants originaires de cinquante pays différents résonne comme la chanson de la liberté contre la barbarie. Mais comme toujours l'histoire est infiniment plus complexe que la mythologie. Les hommes ne sont pas des dieux et l'aventure des brigadistes possède une face sombre.
Les Brigades internationales ont été créées et organisées par le mouvement communiste. De bout en bout, elles ont été contrôlées par des chefs inféodés à Staline. Le documentaire "La tragédie des Brigades Internationales" se fixe comme ambition de raconter, de 1936 à 1939, la vraie histoire de ces combattants venus mêler leur destin à celui du peuple espagnol, dans l'éclatante lumière de l'héroïsme fraternel et la pénombre des crimes et des liquidations.